lundi 30 mars 2009

All about women


Tsui Hark n’avait pas fait de comédie volontaire depuis Tri-star. J’oublie volontairement les JCVDeries. Ce retour avec All about women va sans doute laisser pas mal de fans déçus au cas où ils attendraient encore un film épique. Depuis plus de dix ans, on espère un film qui tienne à peu près la route et qui soit compréhensible (Time and tide reste toujours un OVNI abscons). Tsui Hark a été l’un des meilleurs cinéastes de comédie de Hong Kong dans les années 1980 jusqu’à son départ pour Hollywood. En même temps, il n’a rien à prouver si ce n’est marcher sur les plates-bandes de Wai Ka-fai.


Trois femmes, trois personnalités différentes, trois célibataires dont le cœur est à prendre. Le film commence avec Ou Fanfan (Zhou Xun), 27 ans, qui travaille dans un centre de radiologie. Elle porte des lunettes sans lesquelles elle ne voit rien et elle a un gros, gros souci avec le contact humain. Elle se raidit dès qu’on la touche. Or elle veut prendre des cours de danse avec un jeune homme qu’elle trouve très à son goût. Mais cette histoire sera morte avant même de débuter. On dira aisément que Fanfan est un frigide. D’ailleurs elle s’habille tout en blanc.


Deuxième personnage à entrer en scène : Miss Tang Lu (Kitty Zhang), 31 ans, bombe sexuelle et businesswoman. Elle bosse dans l’industrie et son fidèle assistant Mo Qiyan (Eddie Peng), portant lunettes et costume, la suit partout. C’est le seul employé à ne pas succomber à son charme. Tous les autres rougissent en la voyant et perdent leurs moyens. Tang Lu n’est plus invitée aux mariages de ses amies de peur qu’elle pique le fiancé. Elle est la croqueuse d’hommes, la femme de pouvoir qui a réussit mais dont l’ambition ne permet pas de trouver un mari.

Enfin, Tie Ling (Kwai Lun-mei), 19 ans est une dure à cuire. Elle fait de la boxe, elle écrit des nouvelles sur internet et elle joue dans un groupe de rock. Elle répète dans un squat artistique. Elle mène une vie de Bohème sans se soucier du lendemain. Elle s’habille avec les fringues qui lui tombent sous la main. C’est une fonceuse et elle rentre dans le lard des mecs mais elle a un problème : elle croit qu’elle parle à X (Godfrey Kao), une star de cantopop. Mais elle a un vrai fan, qui lui existe bel en bien, c’est Mo, l’employé de Tang Lu.

Passée cette présentation où Tsui Hark sait nous rendre attachants ces personnages en mêlant une bonne dose d’humour et d’effets comiques, il reste à trouver une histoire à ces femmes. Elles devront trouver l’âme sœur et ce ne sera pas facile. Fanfan cherche à créer une phéromone qui la rendra attirante auprès des hommes. Et ça marche. Elle rencontre à son travail Xiao-gang (Stephen Fung) et ils couchent ensemble. Mais est-il vraiment amoureux d’elle ou est-ce le résultat des phéromones à base de truffe ? Xiao-gang est le parolier du groupe de rock de Tie Ling et cette idylle perturbe la carrière des musiciens. Autre souci : Tang Lu possède le terrain sur lequel squat les artistes et veut le transformer en usine. Les destins des trois femmes sont désormais liés.

Tsui Hark met les bouchées doubles pour faire fonctionner sa comédie. Il renoue avec son sens inouï du quiproquo qui faisait merveille dans Shanghai blues ou dans Twin dragons. Deux scènes retiennent l’attention. La première est située dans un gala de charité organisé par Tang Lu au profit d’un orphelinat. L’invité d’honneur est un ingénieur (Alex Fong Chung-sun). Une vente aux enchères a lieu, Fanfan a perdu ses lentilles et elle ne se rend pas compte que ses gestes provoquent la surenchère des prix. Puis arrive sur les lieux Tie Ling avec X, mais elle croit qu’elle est la seule à le voir. On se méprend sur les intentions, on provoque des catastrophes. Autre grand moment de comédie, celui d’un concert du groupe de rock où Tie Ling lit les paroles sur son portable. Et elle reçoit un coup de téléphone pendant qu’elle chante, puis se reçoit une bouteille sur la tronche.

Alors en forme Tsui Hark ? Presque. La fin se traîne vraiment en longueur pour pouvoir réconcilier les histoires d’amour. Chacune trouvera son chacun au terme d’une recherche un peu vaine. Tsui Hark propose un happy end auquel on croit à peine. Il est sans doute dommage qu’il ne soit pas arrivé à faire du trio d’actrices un vrai groupe contrairement à ses comédies féminines précédentes (Shanghai blues encore et Peking opera blues). Mais c’est déjà tellement mieux que ce qu’il a fait depuis longtemps qu’on est content de rire de bon cœur. Et de vraiment rire.

All about women (女人不壞, Hong Kong, 2008) Un film de Tsui Hark avec Zhou Xun, Kwai Lun-mei, Kitty Zhang, Stephen Fung, Eddie Peng, Alex Fong Chung-sun, Godfrey Kao, Shen Chang, Jacob Cheung.

1 commentaire:

victor a dit…

oui la fin se traine en longueur mais quel plaisir de voir une comedie qui ne se prend jamais au serieux, dont on ressort en chantant la chanson final ( hohoho microphone) et l'on rit de bon coeur dquand on voit comment Tsui hark sait rendre ridicule les scenes archi soap..