jeudi 31 juillet 2008
Sorties à Hong Kong (juillet 2008)
Un film de Rob Cohen avec Jet Li, Michelle Yeoh, Luke Ford, Brendan Fraser, Isabella Leong, Anthony Wong. Classé Catégorie IIB. Sortie : 31 juillet 2008.
lundi 28 juillet 2008
Balles de feu
dimanche 27 juillet 2008
Génériques 3
samedi 26 juillet 2008
All the wrong clues + All the wrong spies
mardi 22 juillet 2008
Aces go places !
dimanche 20 juillet 2008
Himalayah Singh
samedi 19 juillet 2008
Le Chateau de l'araignée
vendredi 18 juillet 2008
Aaron
Daniel Wu est fatigué, moi aussi
J'ai été très absent de mon blog ces temps-ci. Je me suis essentiellement consacré au Festival du court métrage de Grenoble pour lequel j’ai bossé comme un malade et forcément, je n’ai rien vu depuis deux semaines. Je vais essayer de m’y mettre ce week-end avec les deux Swordsman et à nouveau les Yoshida, et aussi les Oshima, pour traverser le mois d’août tranquillement. En attendant, voici l’ami Daniel Wu, parce qu’il le vaut bien.
vendredi 11 juillet 2008
Génériques 2
J’ai toujours adoré le logo de Media Asia, afin l’ancien avec cette musique tonitruante, une formation des lettres de la société de production (et aussi de distribution) avec du rouge qui vire sur le rose. Une période, pratiquement tous les films que je regardais venait de Media Asia, qui distribuait mes films préférés. Depuis, le logo s’est considérablement assagi et une musique douce enveloppe des tons pastel. Dans le générique des films produits par Wong Jing, une société judicieusement appelée Wong Jing’s Workshop Limited, on voit le gros Wong en train de se créer devant grâce à une infographie très limitée. Magnifique mais l’homme aux cent films méritait cela. Vraiment, les génériques des films de Hong Kong sont super mégalo et c’est trop bon.
jeudi 10 juillet 2008
Sorties à Hong Kong (juillet 2008)
mercredi 9 juillet 2008
Kung-fu panda
Comme dans le Royaume interdit, Hollywood essaie d’adapter pour son public la mythologie du wu xia pian en conservant les ingrédients d’origine mais avec la recette locale. En l’occurrence pour Kung-fu panda, le cinéma d’animation. Ce sont les vedettes locales qui font les voix des personnages, avec néanmoins Jackie Chan dans le rôle du singe. Enfin en VO, parce qu’en VF, c’est des acteurs bien moins connus et il n’y aura que des VF, ou quasi.
Donc, Po le panda rêve de kung-fu (belle séquence inaugurale proche de l’animé inspiré du manga) mais ses rêves sont bien loin de la réalité. Po travaille avec son père, un oiseau qui tient un restaurant. Tout film de kung-fu traditionnel commence dans un restaurant. Ici, aussi. Sauf que d’habitude, le héros, ou futur héros se fait humilier ou provoquer et cherche à sa venger. Il va donc se trouver un sifu pour l’initier aux arts martiaux.
Dans Kung-fu panda, c’est différent. On annonce l’évasion de Tia Lung, le méchant tigre. Son ancien maître, Shifu, s’en est fait un ennemi. Il faut donc chercher le Maître Dragon qui permettra de l’affronter. Par un étonnant concours de circonstance, c’est Po qui sera choisi. Commence alors l’apprentissage de ce gros paresseux de Po le gentil panda.
Parmi les élèves de Shifu, on trouve cinq animaux : une tigresse, une mante, un serpent, une grue et un singe, qui représentent les cinq manières légendaires des arts martiaux. En tout cas, tel que les films de
Po apprend le kung-fu grâce à la nourriture. Le scénario montre avec habileté la transmission du savoir. Le maître de Po éprouve d’abord une grande lassitude face au panda, mais ce dernier se montre bien plus habile que prévu. Une sorte de Sammo Hung faite animal.
Les réalisateurs exploitent toutes les possibilités de l’image pour tourner autour des personnages. Cela prend tout son sens dans les combats entre Tia Lung et Po. La « caméra » virevolte autour des animaux, c’est grisant et plutôt bien fait. Il y a des longs moments de creux entre les morceaux de bravoure ce qui nuit à la fluidité de la narration. Un film souvent agréable.
Kung-fu panda (Etats-Unis, 2008) Un film de John Stevenson et Mark Osborne.
mardi 8 juillet 2008
Swordsman
Le vieux King Hu tentait en 1990 de revenir dans le film d’art martial. Tsui Hark, admirateur de son œuvre, a voulu produire ce film, Swordsman, avec Sam Hui dans le rôle principal et quelques autres acteurs du cinéma kung-fu (Wu Ma, Lam Ching-ying – le chasseur Tao de fantômes dans Mr. Vampire) et des nouvelles actrices sexy de la Film Workshop. Bien entendu, il n’y a rien du cinéma de King Hu dans Swordsman. En tout cas, rien de reconnaissable par rapport aux rares film du cinéaste qui sont arriver jusqu’à nous : Come drink with me, A touch of zen et Raining in the mountain.
Je pensais que personne ne pouvait faire hystérique et démentiel dans la mise en scène d’un wu xia pian que Ching Siu-tung dans les Histoires de fantômes chinois. Je me suis trompé. Ici, c’est pire ou encore mieux. Selon les goûts. Enfin, les rares moments de calme sont d’autant plus appréciés, parce que dans ce film on frise constamment le défi à toutes les lois connues sur la pesanteur.
Il y a de beaux combats dans Swordsman, mais ils sont tous illisibles. On y sent la manière de Ching Siu-tung quand il fait tourner ses personnages, quand il les film s’envolant devant un ciel blanc qui touche au surnatuel. Une scène sur un bateau n’empêche pas les réalisateurs de tout faire exploser, de faire virvolter les acteurs (ou leurs corps) dans tous les sens, horizontal et vertical se confondent. On tombe à l’eau, un bras vient récupérer cette personne. Tomber n’a pas d’importance. Mais, la caméra suit tout cela. Il y a un nombre très important de plans, dont une grande partie ne doit pas dépasser la seconde. Swordsman est un film qui épuise son spectateur.
Il y a pourtant une histoire dans ce film. Et une vision politique. L’histoire est celle d’un parchemin, le Canon du tournesol, qui est volé dans le coffre fort de la Cité Interdite. L’eunuque impérial (dont la voix est transformée) ne veut pas perdre la face et va donc tout mettre en oeuvre pour récupérer ce parchemin. Il va surtout y avoir un bain de sang qui se ne pas cesser. D’un côté les méchants, cruels et tyranniques, l’eunuque (Lau Sun) et son bras droit Jacky Cheung qui infiltrer ses ennemis et qui veut trahir son maître, tous deux aidés par Chor (Yuen Wah, que j’ai choisi de mettre en photo). Les méchants ricanent, ont des regards fuyants, ont des armes secrètes et sont fourbes et impitoyables.
De l’autre côté, les gentils. A commencer par Sam Hui qui essaie de paraître encore jeune, ce qui n’est pas une mince affaire. Il a en gros quinze ans de trop que son personnage. Avec lui, il a Cecilia Yip, le gamin, personnage archétypal du garçon-fille : une femme qui se fait passer pour un homme. Et les gens qui viennent en aide au duo, la secte des Miaos (des pacifistes) et Wu Ma qui entonnent une chanson avec Lam Ching-ying.
On rit, on se bat, on meurt parfois. Il y a quelques très beaux plans inspirés du chambara, mais tout cela est quand même assez indigeste.
Swordsman (笑傲江湖, Hong Kong, 1990) Un film de King Hu supervisé et tourné par Tsui Hark, Ching Siu-tung, Raymond Lee, Andrew Kam et Ann Hui avec Sam Hui, Cecilia Yip, Jacky Cheung, Cheung Man, Fennie Yuen, Lau Siu-ming, Wu Ma, Lam Ching-ying, Yuen Wah, Lau Shun.
lundi 7 juillet 2008
Génériques 1
J’ai toujours aimé dans les génériques des films de Hong Kong, les petits jingles des sociétés de production. On y voit les logos des compagnies se fabriquer sous nos yeux avec une petite musique enjouée, toujours, quoi qu’il arrive composée avec un ordi-mini Bontempi. Il y a parfois des petits chefs d’œuvre dignes des logos américains, comme le jingle de la Golden Harvest qui reste le must pour moi. Il y a encore une émotion de voir ces quatre rectangles arriver sur l’écran et former au son des percussions un carré déformé. Un bonheur inégalé. Voici donc quelques images de ces logos : la Golden Princess, la Film Workshop (en 1990), la Mandarin, la Film Workshop (en 1996).
vendredi 4 juillet 2008
Golden chicken 2
Une suite à un succès. Ça ne marche pas toujours et dans le cas de Golden chicken 2, le résultat est assez médiocre comparé à l’original. Ce qui est bien dommage. Sandra Ng est toujours là dans son rôle de Kum, la prostituée naïve et généreuse, mais la recette ne prend pas.
Le scénario nous transporte en 2046, soit à la veille de la fin de la période transitoire de Hong Kong. Le territoire doit, à cette date, devenir totalement chinois. Kum est vieille, elle a 80 ans et sa vie derrière elle. Elle a les cheveux blancs, d’ailleurs tout est blanc dans ce futur hongkongais. Elle rencontre un jeune homme (Chapman To) et va à nouveau raconter sa vie. Le jeune homme veut oublier son passé en avalant des petites pilules blanches. Il ne faut pas oublier son passé, lui dit en substance notre pute au grand cœur. Malgré les malheurs, malgré les déceptions.
On se retrouve donc en 2003 quand la grippe aviaire, le SRAS, menaçait Hong Kong. Kum travaille désormais aussi dans un restaurant qu’elle dirige. Elle y rencontre Leon Lai qui s’avèrera être le patient zéro. Dans son boulot de prostituée, elle rencontrera Anthony Wong pour une courte séquence. Puis, Ronald Cheng qui va s’incruster chez elle. Mais comme Ronald Cheng n’est pas drôle, on s’ennuie ferme.
Jacky Cheung entre alors en scène. Il est son cousin du continent. Un homme qui veut faire des affaires et qui va escroquer la pauvre Kum. Elle va lui en faire voir de toutes les couleurs avec ses histoires douteuses. Mais le film répond à une question qui se posait dans Golden chicken : qui était le père de l’enfant de Kum. Car, on apprenait que l’homme avec duquel elle était censé avoir enfanté était stérile. Maigre réponse en comparaison du vide scénaristique.
Car là est tout le problème de Golden chicken 2. Sandra Ng en fait toujours des tonnes, et c’est tant mieux, mais elle est en roue libre. Le pire c’est qu’ils nous refourguent les mêmes blagues. Sandra nous refait son kung-fu de Jackie Chan. Elle méritait mieux que cette suite sans âme, sans relief et sans intérêt. Seules blagues amusantes : en 2046, Andy Lau aura été élu Chief Executive pour la huitième fois consécutive et Wong Kar-wai aura enfin terminé son film 2046. C’est peu.
Golden chicken 2 (金鸡 2, Hong Kong, 2003) Un film de Samson Chiu avec Sandra Ng, Jacky Cheung, Chapman To, Tiffany Lee, Wong Yap-wa, Angelica Lee, Anthony Wong, Ronald Cheng, Leon Lai, Andy Lau.
jeudi 3 juillet 2008
Golden chicken
Golden chicken, c’est d’abord une affiche reconnaissable entre toutes et qui déclare la vulgarité du film de Samson Chiu. On y voit une poupée gonflable aux cheveux orange sur un fond doré. La poupée a une bouche très largement ouverte, les yeux écarquillés. On reconnaît le visage si particulier de Sandra Ng, qui sera cette poupée, cette prostituée en or que le film nous annonce.
Ce film marque l’heure de gloire de l’actrice. Elle n’était jamais allé aussi loin dans l’art de la dérision et exprime toute l’envergure comique que peut donner Sandra Ng. Golden Chicken a été produit par son mari Peter Chan Ho-sun. Pour mettre en valeur au maximum sa femme et actrice, tout le gratin artistique de l’industrie technique a été réuni pour faire de Golden chicken un joyau du cinéma cantonais : Peter Kam à la musique, Dora Ng aux costumes, Cheung Ka-fai au montage. L’idée première du film est de déployer le génie de Sandra Ng dans une saga sur les 25 dernières années avec comme point de vue celui d’une prostituée.
Le récit est formé de saynètes qu’a vécu Kum et qu’elle raconte à un homme qu’elle ne connaît (Eric Tsang, un de ses vieux amis). Ils sont tous les deux coincés dans le local exigu d’une banque. Un orage a coupé l’électricité et les empêche de sortir. L’homme, qui voulait lui voler son argent, est déprimé. Elle va lui raconter sa vie qui selon elle est drôle. Eric Tsang a un peu de mal à croire que Sandra puisse être une pute. Son visage ingrat, loin des canons de beauté, ne peut pas facilement lui donner des clients.
Ainsi commence le récit de la vie de Kum qui commençait à quinze ans à se faire peloter par les hommes. Mais dans le noir, car son acné et ses grosses lunettes ne la mettaient pas en valeur. Très vite, elle se fait engager dans un club aux dorures kitschissimes. Là, elle ne pet que jouer les attractions face aux autres filles toutes de beauté classique. Qu’à cela ne tienne, elle fera rire les clients en imitant Jackie Chan et son kung-fu. Cela fera sa réputation. La vie continue, elle rencontre un homme qui la met enceinte. Elle décidera d’abandonner son bébé et les aléas de la vie ne seront pas toujours favorables à notre héroïne. Loin s’en faut.
Golden chicken raconte l’histoire de Hong Kong à travers ses événements les plus marquants : le crack boursier, l’angoisse devant le répression de Tien An Men (depuis Samson Chiu a retourné sa veste avec Mister Cinema), la peur de la rétrocession et son cortège de départs vers l’Australie, le SRAS et d’autres choses encore. On voit aussi parfois sur la télé les stars de l’époque : Jackie Chan, Chow Yun-fat, Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-wai.
Mais c’est Sandra Ng qui fait le spectacle. Tout le film est porté par une énergie démesurée qui est plus que communicative. La première heure est du pur ressort comique où elle utilise a mieux son rire rauque et son sourire enfantin. Elle change de fringues à chaque scène, et chaque vêtement est plus kitsch que le précédent. On atteint un loufoque de situations parmi les plus intéressants car ni elle, ni Samson Chiu et Peter Can Ho-sun n’ont peur du ridicule. Et c’est cela qui fait la force de Golden chicken, c’est cette liberté d’aller tout plus fort que qu’on attend. Quand l’an dernier, Chiu a fait son Mister Cinema sur une idée analogue (le cinéma de Anthony Wong remplaçant la prostitution de Sandra Ng), il n’ira pas aussi loin. De plus, Sandra Ng est entourée d’excellents acteurs : Chapman To dans le rôle du proxénète au mauvais goût vestimentaire certain, Andy Lau dans le rôle d’Andy Lau, Tony Leung Ka-fai en professeur libidineux et Hu Jun dans un personnage énigmatique qui fera basculer dans le film dans un univers moins amusant.
Car si Kum la prostituée peut donner des conseils de sexualité aux spectateurs, elle s’avère elle-même totalement incapable d’atteindre un épanouissement sexuel ou même amoureux. Elle tombe ainsi amoureuse de ce personnage aux multiples cicatrices, qui n’a pas de nom, pas d’identité et la fait sombrer dans une étrange mélancolie non dénuée de joie. Mine de rien, le film bascule dans un sentiment d’immense tristesse. Un très beau film encore inédit en France. Le film se termine par une reprise déjantée de Mon beau sapin, en cantonais, par Sandra Ng, Eric Tsang et Chapman To. Un délice.
Golden chicken (金鸡, Hong Kong, 2002) Un film de Samson Chiu avec Sandra Ng, Eric Tsang, Hu Jun, Tony Leung Ka-fai, Chapman To, Alfred Cheung. Krystal Tin, Tiffany Lee, Irene Tsui, Wong Yap-wa, Eason Chan, Andy Lau.