jeudi 27 février 2014

Replicant


Pour terminer ce mois consacré à Ringo Lam, quoi de mieux que de regarder Replicant. Comme John Woo et Tsui Hark, le cinéaste s’est lui aussi coltiné Jean-Claude Van Damme. Comme dans Risque maximum en 1996, leur première collaboration commune, l’idole belge joue deux rôles, ce qui est bien normal compte tenu de l’étendue de la palette de son talent. Il est « la torche », un serial killer qui tue puis brûle ses victimes et « le replicant », le clone du premier créé par des scientifiques des forces de sécurités américaines.

Les deux personnages s’opposent en tout. La torche a les cheveux longs, porte des lunettes fumées et prend un plaisir sadique à torturer ses victimes. C’est un psychopathe que Jean-Claude Van Damme joue en forçant un regard intense. Le replicant est tout le contraire. Né dans une sorte de placenta géant (il en sort imbibé d’un liquide rougeâtre), il arrive adulte, les cheveux courts et avec la mentalité d’un enfant à qui il faut tout apprendre (hilarante, bien qu’involontaire, scène d’apprentissage des gestes quotidiens). Dans ce rôle, il arbore son regard bovin.

C’est le détective Jake Riley (Michael Rooker, acteur à la voix rauque et au jeu très limité) qui aura la charge d’éduquer le replicant, de jauger sa force (il est très fort comme son modèle) et de vérifier si la torche n’entre pas dans son cerveau pour lui donner des idées meurtrières. Jake, adepte de la légitime défense, ne fait pas confiance à la science ni au replicant. Il le menotte tout le temps et, dans une scène qu’on qualifiera de pure torture, le frappe parce qu’il croit qu’il a fait du mal à un enfant (en fait, c’était le chien du môme).

La torche, de son nom Edward Garrotte, tue ses victimes, que des femmes, parce qu’il les accuse d’être des mauvaises mères. Faut dire que le pauvre (on le découvre dans un flash-back qui apparait au cerveau connecté du replicant) a eu une enfance difficile et une mère castratrice. Le replicant a des intuitions de ce que va faire Edward mais a du mal à les exprimer. Qui plus est, Jake, dans sa rage d’arrêter le serial killer, refuse d’écouter le clone, le brime.

Il devra bien se rendre compte qu’il faut mieux l’écouter qu’agir seul quand le clone l’avertit qu’une bombe a été placée dans l’appartement de la torche. Jake est justement en train de visiter cet appartement avec des collègues flics qui ignorent tout de la création d’un double du meurtrier. Tout va se compliquer quand Edward va tomber nez à nez avec son clone, ce qui offre une belle scène de baston où Jean-Claude Van Damme se bat contre Jean-Claude Van Damme. Enfin, un adversaire à sa mesure. Et surtout, ce film lui permet de jouer à la fois  le gentil et le méchant.

Le film s’avère parfois amusant, volontairement cette fois, quand le replicant s’échappe du joug de Jake et qu’il découvre la vie. Une prostituée l’aborde dans la rue, il monte avec elle et ne comprend pas ce qu’il doit faire. Il a alors une éjaculation précoce qui le ramène à son état d’adolescent. Sinon, Replicant est surtout un polar assez banal où Jean-Claude Van Damme s’amuse à effectuer toutes ses figures de style habituelles : son grand écart, ses pirouettes et ses fameux coups de pieds qu’il assène jambe à 45° de son corps.

Replicant (Etats-Unis, 2001) Un film de Ringo Lam avec Jean-Claude Van Damme, Michael Rooker, Catherine Dent, Brandon James Olson, Pam Hyatt, Ian Robison, Allan Gray, Jayme Knox.

mercredi 26 février 2014

Touch and go


Gentil gars un peu naïf, Fasto (Sammo Hung) est témoin du meurtre d’un policier par trois gangsters. Pas de chance pour lui, il se fait repérer et poursuivre par les tueurs dans la rue. L’un des trois malfrats le menace d’un révolver, Fatso se défend et parvient à s’échapper à l’arrivée de la police. L’inspecteur Pitt (Vincent Wan) est plutôt content d’avoir un témoin oculaire fiable mais c’est sans compter sur le chef de la police qui veut diligenter l’enquête à sa place. Avec ironie, Pitt l’accuse toujours d’être trop lent pour arriver sur les lieux du crime, et effectivement, son chef a constamment un train de retard, l’occasion pour Pitt d’agir avant lui.

Le problème est que Fatso a peur que les truands viennent l’assassiner chez lui pour qu’il ne puisse pas témoigner. Ainsi, quand Pitt vient le chercher chez lui, Fatso le prend pour un tueur (ils ne se sont pas vus) et se bagarrent dans l’appartement. La confusion dissoute, ils partent au poste de police. Ils sont suivis par le chef des tueurs, Lam (Tommy Wong), un homme au regard de fou surnommé, le « Dieu de l’enfer ». Tommy Wong, au corps démesuré, surtout à côté de Sammo Hung, fait peur, jouant à fond la caricature du méchant vicieux et violent.

Fatso a beau lui proposer de faire la paix, d’oublier l’incident, rien n’y fait, Lam Lam veut le tuer et il le clame haut et fort. Ringo Lam sous-entend là que la police est parfois inefficace. Pitt, après s’être battu dans la rue, parvient à arrêter Lam mais son avocat le fait libérer aussi sec. Fatso se sent alors menacé d’autant que la police ne semble pas vouloir le protéger. Il a de la rancœur contre la police et Pitt en particulier qu’il accuse de se servir de lui, d’autant que le policier tué était l’un de ses amis très proches. Il rentre chez lui. Lam le menace par téléphone et immédiatement lance un projectile dans son appartement qui brûle.

Sans domicile, Fatso est accueilli par Angel (Teresa Mo), sœur de Pitt et journaliste qui compte écrire un papier sur les témoins bafoués par la police. Angel, Pitt et Fatso vont mener l’enquête, traquer le « Dieu de l’enfer » qui fait preuve de plus en plus de détermination pour éliminer tous ceux qui se trouveront sur son passage, y compris sa petite amie Mei (Irene Wan) qu’il malmène et qui va se rebeller. Elle est la victime d’un réseau de prostitution que Pitt va vouloir démanteler. Touch and go traite sans nuances ni conviction le drame des réfugiées du Continent venues chercher, en vain, le bonheur à Hong Kong.

Le film s’aventure parfois dans le burlesque avec le personnage de la maman de Fatso (Helena Law), vieille dame loufoque qui débride la maison de retraite où elle vit ou le personnage de Lulu (Ann Mui), la voisine vénale de Fatso qui profite de sa trop grande gentillesse. La grand-mère d’ailleurs pense que Lulu ne vaut rien mais trouve qu’Angel est une fille très bien pour son fils, qui ne demandait rien. Film un peu mineur de Ringo Lam, Touch and go vaut surtout pour ses scènes d’action énergiques, notamment les combats contre Tommy Wong auxquels se livrent Sammo Hung et Vincent Wan.

Touch and go (一觸即發, Hong Kong, 1991) Un film de Ringo Lam avec sammo Hung, Teresa Mo, Vincent Wan, Tommy Wong, Ann Mui, Irene Wan, Lau Kong, Helena Law, Lam Chung.

mardi 25 février 2014

La Légende de Zatoichi 22 : Zatoichi contre le sabreur manchot


Dans sa volonté d’inviter des guest stars, c’est assez logiquement que Shintaro Katsu invite Jimmy Wang Yu, créateur du personnage du sabreur manchot dans Un seul bras les tua tous et dans Le Bras de la vengeance. L’acteur de Hong Kong avait quitté la Shaw Brothers (c’est Ti Lung qui est le sabreur manchot dans La Rage du tigre) et après être devenu son propre producteur, être parti faire quelques films à Taïwan, tente sa chance au Japon. Il était logique que deux invalides, l’un aveugle et l’autre manchot, se rencontrent.

Kang Wang (Jimmy Wang Yu) est au Japon pour retrouver l’un de ses anciens amis, le bonze Kazuken (Kôji Nanbara,). Ils se sont connus en Chine et ont pratiqué les arts martiaux ensemble. Sur le chemin vers le temple, le sabreur manchot rencontre deux de ses compatriotes, forains qui font les marchés avec leur jeune fils Xiao-rang. Ils seront sauvagement tués par des samouraïs qui passaient par là. Seul le gamin parvient à s’échapper, il sera recueilli par Zatoichi (Shintaro Katsu) qui en profite pour aider Wang, salement amoché.

Le trio a du mal à se comprendre. Forcément, Wang ne parle que mandarin et Zatoichi que japonais. L’enfant parvient à faire le traducteur entre les deux adultes. Ils vont demander un peu de secours chez des paysans. Oyoné (Michie Terada), leur fille, leur sert à boire et à manger, se prend de sympathie pour Xiao-rang. Mais, les samouraïs qui avaient massacré les témoins viennent chercher le Chinois qu’ils veulent accuser à leur place de leurs meurtres. Dans leur folie, ils tuent les parents d’Oyoné pendant que Zatoichi est parti acheter du saké.

La rumeur de la trahison court. Oyoné est persuadée que le masseur aveugle a vendu Wang contre quelques pièces de monnaie. Et Oyoné confesse ses doutes au sabreur manchot qui va vouloir se venger. Zatoichi contre le sabreur aveugle illustre alors dans sa deuxième moitié tout son titre. Les deux hommes avaient sympathisé, ils sont désormais ennemis. Le problème du film vient de Jimmy Wang Yu qui joue au premier degré ses scènes, regard sérieux, yeux plein de furie alors que Shintaro Katsu est dans l’ironie.

Quant à Kimiyoshi Yasuda, qui signe son cinquième Zatoichi, il tente, vainement, de reproduire les effets de la Shaw Brothers dans les divers combats entre Jimmy Wang Yu et les samouraïs ou Zatoichi : zooms ultra rapides qui reculent du regard intense de l’acteur en gros plan cinémascope jusqu’aux adversaires situés à des dizaines de mètres de lui, sauts montés à l’envers où Jimmy Wang Yu va du sol au sommet d’un arbre. Le film en cherchant à se convertir au film de sabres chinois perd en efficacité.

Ce qui intéresse le plus dans Zatoichi contre le sabreur manchot, ce sont ses personnages secondaires. D’abord un deuxième aveugle qui, ironiquement, dirige une maison de jeux. Pas de dés cette fois qu’il ne pourrait pas lire mais une pièce où l’on parie sur pile ou face. Le film inverse également les valeurs avec deux autres personnages. Le bonze Kazuken trahira son ami en dépit de la morale qu’il ne cesse de déployer. Inversement, la geisha Osen (Watako Hamaki) qui va séduire Zatoichi sera d’une morale indéfectible. Bref, un épisode en demi-teinte et pas toujours convaincant.

La Légende de Zatoichi 22 : Zatoichi contre le sabreur manchot (新座頭市 破れ 唐人剣, Japon, 1971) Un film de Kimiyoshi Yasuda avec Shintarô Katsu, Jimmy Wang Yu, Watako Hamaki, Michie Terada, Kôji Nanbara, Tôru Abe, Katsutoshi Akiyama, Chang Yi, Yûji Hamada, Tsutomu Hashimoto, Shirô Itô.

vendredi 21 février 2014

City on fire


La ville est en feu. Un flic sous couverture se fait poignarder sauvagement dans la rue. Wah (Elvis Tsui) travaillait pour le commissaire Kuang (Suen Yuet). Dans une boîte de nuit, Chow (Chow Yun-fat), un peu excité drague une fille en fanfaronnant, clope au bec. Mais il cherche sa petite amie Hung (Carrie Ng) qui en a marre des infidélités de Chow. Ce dernier fout le bordel dans la boite, frappe le patron de Hung et se fait arrêter par le police et conduire au poste. Kuang le libère vite fait car Chow est lui aussi un flic sous couverture.

Chow veut démissionner, il ne supporte sa situation de flic infiltré. A la fois flic (il doit servir l’ordre) et petit malfrat (il veut rester loyal à ses amis de la pègre), Chow est tiraillé. Kuang, vieux flic, lui demande de l’aider à accomplir une dernière mission avant d’accepter son retrait. Il doit infiltrer un gang de voleurs qui attaquent à mains armées les bijouteries. L’idée de Kuang est simple : s’approcher de la bande, sympathiser avec eux et leur proposer d’acheter des pistolets, denrée rare à Hong Kong car réservée à la police.

La bande est dirigée par Monsieur Nam (Fong Yau), qui prend bien soin de ne jamais toucher lui-même à une arme. Il ne fait que donner des ordres et observe depuis son siège de voiture. Ses sbires sont d’un autre acabit. Certains sont tellement stupides qu’ils ne trouvent rien de mieux que de s’engueuler dans le braquage, un autre est fasciné par les armes au point d’en devenir dangereux, créant encore plus de chaos dans le chaos. Le premier braquage de City on fire tourne à la catastrophe : pertes humaines du côté de la police comme de celui de malfrats. Les deux camps vont crier vengeance et mettre encore plus la ville en feu.

Mais c’est Fu (Danny Lee) que Chow doit contacter et avec qui il va devenir ami. La situation se corse pour Chow et son protecteur Kuang quand, pour mater ces cambriolages sanglants, un nouveau superintendant est nommé. Le commissaire John Chiao (Roy Cheung) n’entend pas mener ses affaires comme Kuang. Arrogant, sûr de lui et n’hésitant pas à user de violence, il menace la couverture de Chow en demandant à deux de ses hommes de mener une filature. Les trois jouent au chat et à la souris permettant à Ringo Lam de filmer sa ville avec grâce. Pour Chow Yun-fat, c’est l’occasion de déployer son talent comique quand il ironise sur les deux policiers qui le suivent à la trace.

Le film mélange habilement les conflits qui assaillent Chow. Le plus personnel et celui qu’il a le plus de mal à contrôler est celui avec Hung, sa petite amie. Ereintée par son absence (elle semble ignorer sa vraie place dans le monde), elle rêve de fortune et de s’envoler pour le Canada avec son patron (l’angoisse de la rétrocession de 1997 était déjà dans tous les esprits). Là encore, Ringo Lam filme les engueulades dans le couple comme les moments plus tendres et parfois verse dans le burlesque (hilarante scène de douche où Chow Yun-fat fanfaronne en se foutant à poil).

City on fire, tous comme les trois autres « on fire » de Ringo Lam, exprime le destin qui s’acharne sur un pauvre homme qui est littéralement prisonnier du choix des autres, de Kuang, de John Chiao, de Fu comme de Hung. Dans sa première scène, Chow Yun-fat apparait d’ailleurs menotté, symbolisant et métaphorisant son état d’homme sans liberté. Ringo Lam n’a pas encore atteint le niveau de lyrisme de ses films suivants mais le film est resté à la postérité pour avoir très largement inspiré Quentin Tarantino avec Reservoir dogs.

City on fire (龍虎風雲, Hong Kong, 1987) Un film de Ringo Lam avec Chow Yun-fat, Danny Lee, Suen Yuet, Carrie Ng, Roy Cheung, Lau Kong, Elvis Tsui, Chan Chi-fai, Fong Yau, Parkman Wong, William Ho, Jessica Chow, Maria Cordero.

lundi 17 février 2014

Ninja + Ninja Shadow of a tear


J’avoue qu’avant de regarder ces deux Ninja et Ninja Shadow of a tear (qui sortent en combo DVD cette semaine), je n’en avais jamais entendu parler. Pas plus que de son réalisateur Isaac Florentine et de son acteur Scott Adkins au physique musclé et poilu à la Jason Statham et au visage candide de Ryan Reynolds. Il joue Casey Bowman, film d’un militaire américain en poste à Okinawa. Orphelin à l’âge de 12 ans, il a été élevé dans un dojo par le sensei Takeda (Togo Igawa), descendant d’une lignée de ninja. Il lui a appris, ainsi qu’à sa fille Namiko (Mika Hijii) l’art martial du ninjustu présenté en ouverture de film de manière pseudo-historique.

Dans les deux films, Casey va chercher à se venger suite à la mort d’un proche. Dans Ninja, Masazuka (Tsuyoshi Ihara) tue le sensei après avoir été exclu du dojo. Le maître ninja ne voulait pas que le rival de Casey devienne le nouveau chef et s’empare du trésor ninjutsu (un coffre plein d’armes). Dans Ninja Shadow of a tear, c’est Namiko qui est assassinée avec une arme en forme de lasso barbelé. Entre les deux films, Casey et Namiko se sont mariés et elle est tombée enceinte. La vengeance est abordée comme un palliatif à la justice, plaçant les deux films dans le genre du film vigilante, genre controversé tant il appuie souvent une idéologie réactionnaire (la justice ça coûte cher, autant tuer soi-même).

Ninja commence au Japon, se poursuit à Vladivostok où un homme d’affaires russe est assassiné, continue à Londres pour se terminer à New York. En dehors de quelques plans extérieurs tournés par la seconde équipe, tout à été tourné en studio en Bulgarie, ce qui donne une impression durable de fausseté. Le film enfile surtout les clichés sur chacun des lieux, notamment à New York qui ressemble au Bronx des Guerriers de la nuit. Ninja Shadow of tear, situé en Thaïlande puis en Birmanie a, en revanche, été tourné entièrement en Thaïlande, mais les clichés sur les trafiquants sont présents, représentés sans aucune subtilité.

Bien entendu, ce n’est pas la vraisemblance qu’on recherche quand on produit et qu’on regarde ces deux films. Mais tout de même, au bout d’un moment ça devient gênant comme quand on est devant un Godfrey Ho. Entre les sbires d’un cartel ennemi tous habillés pareil et qui utilisent leurs mitraillettes sans atteindre personne (mais eux meurent à tour de bras et arrivent d’on ne sait où), entre la torture au fer au repasser en Birmanie (un moyen peu convaincant), entre les tentatives de Scott Adkins de créer de l’émotion avec son regard de chien battu, il reste beaucoup de scènes de baston souvent filmées en plan séquence et qui parviennent à être efficaces à défaut d’être novatrices.

Ninja (Etats-Unis, 2009) Un film de Isaac Florentine avec Scott Adkins, Tsuyoshi Ihara, Mika Hijii, Todd Jensen, Togo Igawa, Garrick Hagon, Miles Anderson, Valentin Ganev, Atanas Srebrev, Fumio Demura, Masaki Onishi, Kenji Motomiya.

Ninja 2 Shadow of a tear (Etats-Unis – Thaïlande, 2013) Un film de Isaac Florentine avec Scott Adkins, Mika Hijii, Kane Kosugi, Shun Sugata, Vithaya Pansringarm, Mukesh Bhatt, Tim Man, Saichia Wongwirot, Shogo Tanikawa, Futoshi Hashimoto.

samedi 15 février 2014

Prison on fire II


Dans Prison on fire, Chung (Chow Yun-fat) avait réussi à faire pression pour le directeur de la prison soit viré. Dans Prison on fire II, il se retrouve face à l’officier Zau (Elvis Tsui) qui entend bien ne pas se laisser saper son autorité par ses prisonniers et en particulier par Chung. Et il le démontre dès le début du film. Sous une pluie battante, un homme tente de s’évader. Les prisonniers qui reviennent des travaux, pour passer le temps, parient sur ses chances de survie mais il est rattrapé alors qu’il grimpe sur le grillage. Les gardiens le frappent à la jambe qui se casse.

Pour bien montrer son pouvoir à tous, accroupis pour mieux les contrôler, Zau fait durer la douleur du prisonnier en n’autorisant pas Chung et son comparse Bill (Wong Kwong-leung), venus avec un brancard, à porter le prisonnier blessé à l’infirmerie. Pire, quand Chung glisse à cause de la pluie, Zau le laisse mariner comme une sorte de punition préventive. Toutes les brimades, les petites récriminations et les humiliations publiques sont bonnes pour faire respecter l’ordre tel que Zau, et les sous-officiers lèche-bottes qu’il commande, l’envisage et pour faire disparaitre le sourire narquois qu’arbore Chung.

Si Chung décide de s’évader en empruntant un uniforme de gardien, c’est moins pour l’ambiance de la prison que pour des raisons familiales. Zau lui a refusé de le laisser aller l’enterrement de sa mère mais surtout, il se fait du souci pour son fils Leung, âgé de six ans qui doit être placé dans un orphelinat. Le gamin, qui vient le voir au parloir, déclare détester son père d’autant plus qu’il a été témoin de la mort de sa mère par Chung. On découvre les raisons qui l’ont mis en prison dans un court flash-back. Les scènes avec l’enfant sont là pour apporter un peu d’émotion facile au milieu de ce monde de brutes.

L’enjeu principal de Prison on fire II se situe ailleurs. Deux clans s’affrontent violemment dans la prison. Les Chinois du continent se voient attribuer les travaux les plus difficiles par la direction alors que les Hongkongais ont les plus faciles. Skull (Woo Yiu-chung), à la tête des continentaux, cherche tous les prétextes pour houspiller les locaux. Cela crée des troubles durables notamment des rixes dans la cantine et une attaque en règle dans les toilettes qui cause la mort d’un homme. Chung, témoin du meurtre, est mis en isolation et sympathise avec Lung (Chan Chung-yung), son voisin de cellules avec qui il va s’évader et retrouver son fils.

Ces altercations sont l’occasion rêvée pour Zau d’assoir son pouvoir sur la prison. Il fait tout pour que la division règne dans la prison, faisant parjurer les prisonniers pour qu’ils s’accusent du meurtre. L’idée de Zau est de faire croire au superintendant (Law Shu-kei) qu’il maitrise la situation. Elvis Tsui, comme à son habitude, campe un homme intransigeant et brutal. Son arrogance en fait un personnage de méchant particulièrement efficace face à la gentillesse et à l’humour du personnage de Chow Yun-fat. Le film est cependant moins fort que Prison on fire, offrant moins de moments lyriques se reposant plus sur la violence physique que psychologique.

Prison on fire 2 (監獄風雲II逃犯, Hong Kong, 1991) Un film de Ringo Lam avec Chow Yun-fat, Chan Chung-yung, Woo Yiu-chung, Yu Li, Wong Kwong-leung, Victor Hon, Elvis Tsui, Vincent Wan, Terrence Fok, Frankie Ng, Roy Cheung, Bill Lung, Law Shu-kei, Ng Kwok-kin, Carol Lee, Fung Shui-jan, Li Kwong-tim.

jeudi 13 février 2014

Rigor Mortis


2442. C’est le numéro de l’appartement, situé au 24ème étage d’un immeuble d’un quartier populaire, dans lequel se rend Chin Shiu-ho (Chin Siu-ho, qui garde son propre nom) pour se suicider après un traumatisme familial. Le jovial gardien de l’immeuble, frère Yin (Lo Hoi-pang), fier de son uniforme lui enlève le cadenas de la grille, lui ouvre la porte et allume de l’encens. Il s’est à peine installé depuis cinq minutes que Chin installe une corde pour se pendre, repensant aux dernières images de sa femme et de son fils décédés.

C’est sans compter sur Yau (Anthony Chan) qui surgit dans l’appartement armé d’un couteau et tranche la corde. Yau habite à côté et a une tenue pas possible : des tongs aux pieds, un caleçon et un vieux marcel étiré sous une robe de chambre. Anthony Chan, qu’on n’avait pas vu dans un film depuis vingt ans, porte toujours ses lunettes rondes mais cette fois, son air n’est plus celui d’un ahuri. Yau est le sauveur de Chin. Non pas que l’empêcher de se pendre le sauve mais il lui permet de ne pas se faire posséder par deux sœurs jumelles devenues des fantômes démoniaques.

Car Rigor Mortis est d’abord et avant tout un film de fantômes chinois et, on le verra plus tard, de vampire dans une lecture post-moderne et pleine d’effets spéciaux des Mr. Vampire. D’ailleurs les acteurs Chin Siu-ho, Anthony Chan, Richard Ng et Chung Faat étaient dans l’un ou l’autre des Mr. Vampire et Lo Hoi-pang était, dans les années 1980, un habitué des comédies de fantômes. Ce qui étonne aussi est que Juno Mak, qui signe ici son premier film, veuille travailler avec des acteurs de jadis, des vieux de la vieille (et souvent connus pour leur cabotinage) pour ressusciter le genre.

Alors que se passe-t-il dans ce film de fantômes ? Pendant de nombreuses minutes, rien n’est expliqué mais des images hallucinées ouvrent le film. Trois corps gisent dans un amas de cendres et des particules enflammées volètent au milieu d’un immeuble gris. Les images sont léchées et les dialogues sont rares. Cette scène d’ouverture reste mystérieuse jusqu’au finale où tout sera finalement expliqué. Mais on comprend assez vite que pas grand-chose ne tourne rond dans ce 24ème étage dont on ne sortira jamais.

Des fantômes donc, deux jumelles entourées de fils de sang qui agressent Chin, le personnage qui découvre tout cet univers surnaturel en même temps que le spectateur. Elles veulent son corps comme son âme. Elles sont particulièrement violentes et puissantes. Yau, avec l’aide de Gau (Chung Faat), un moine taoïste va pratiquer les rituels pour se débarrasser de ces deux créatures démoniaques. Les deux jumelles ont la capacité de défier les lois de la gravitation, elles rampent au plafond et sur les murs, volent et disparaissent à l’envi. Les victimes des fantômes sont alors entourées d’une légère fumée noire et deviennent aussi fortes que les démons.

Tout aussi mystérieux, cette femme au regard désespéré (Kara Hui) et son jeune garçon aux cheveux blonds qui rentre sans rien demander dans l’appartement de Chin puis dans celui de Madame Mui (Pau Hei-ching) et son époux Tung (Richard Ng). Ce dernier meurt dans une chute d’escalier. Mui et Gau vont chercher à le ressusciter suscitant les tentations de deux jumelles de s’emparer de son corps. Rigor Mortis, comme souvent les films horrifiques cantonais, ne fait pas vraiment peur mais il intrigue dans sa volonté de renouveler le genre tout en lui rendant hommage, dans sa capacité à maintenir durablement un suspense et dans sa propension à offrir de belles images fantomatiques.

Rigor mortis (殭屍, Hong Kong, 2013) Un film de Juno Mak avec Chin Siu-ho, Anthony Chan, Kara Hui, Pau Hei-ching, Lo Hoi-pang, Richard Ng, Chung Faat, Billy Lau.

lundi 10 février 2014

La Légende de Zatoichi 21 : Le Shogun de l'ombre


Dans une vente aux enchères de prostituées, l’ancienne épouse d’un vassal du shogun est vendue très cher à un marchand prétentieux et libidineux. Zatoichi (Shintaro Katsu), qui est là à le masser est dégouté par cet homme et pris de pitié par cette femme, décide de la délivrer sur le chemin qui la mène dans la maison de son maitre. Zatoichi et elle s’enfuient dans la forêt. Quelques instants plus tard, un samouraï (Tastuya Nakadai), l’époux de cette femme, sort son sabre et tue le marchand ainsi que les deux porteurs du palanquin. Zatoichi vient de se faire son premier ennemi.

La présence de Tatsuya Nakadai, après celles de Takashi Shimura et de Toshiro Mifune, décèle l’envie de Shintaro Katsu, producteur de la série depuis quelques films, d’inviter des grandes pointures du chambara. L’acteur fétiche de Masaki Kobayashi s’en sort beaucoup mieux que ses illustres prédécesseurs. Kenji Misumi le filme tel un fantôme, en clair obscur, le laissant apparaitre furtivement derrière Zatoichi, ne lui donnant aucun nom et menaçant le masseur. Le samouraï est persuadé qu’il est responsable de la mort de son épouse. Innocent, Zatoichi est désarmé face à lui.

Un ennemi, c’est bien, deux ennemis, ça corse l’enjeu. Il débarque dans une ville tenue par Yamikubo (Masaki Kobayashi), parrain des parrains qui lèvent des impôts sur les paysans et les taxe en les menaçant. Il tire son surnom de shogun de l’ombre de sa cécité. Comme Zatoichi, il est aveugle et c’est aveuglément qu’il fait régner la terreur dans son shogunat, tout aussi aveuglément qu’il décide de la mort de Zatoichi, sans raison valable. Les deux hommes sont à l’opposé l’un de l’autre et Kenji Misumi illustre cet antagonisme de nombreuses fois, notamment dans un jeu de go où ils s’affrontent.

Pour se débarrasser de lui, le shogun de l’ombre envoie la belle et jeune Okiyo (Reiko Ôhara), fille de l’un de ses chefs de clan, séduire Zatoichi puis le tuer. Mais, elle s’éprend réellement de lui et refuse d’accomplir sa tâche. Ensuite, il engage Umijé (Peter, vu dans Les Funérailles des roses), apprenti yakuza à la mèche de cheveux sur les yeux maquillés. Umijé se prétend proxénète mais tombe lui aussi amoureux de Zatoichi. Ils partageront un lit ensemble, laissant la confusion au spectateur sur ce qui a pu se passer sous la couverture.

Pour la première fois, une aventure de Zatoichi aborde frontalement la sexualité. La vente aux enchères montre un maître des cérémonies obsédé sexuel qui déshabille les femmes et, par ses dialogues, érotise les futurs rapports sexuels. Plus tard, Zatoichi se battra nu dans un bain de thermes face à une demie douzaine d’assaillants nus également. Chacun protégera son sexe avec un baquet. Enfin, Umijé dont Zatoichi met à l’épreuve la virilité et vice-versa dans un jeu de séduction troublant et Okiyo qui tient la canne du masseur dans laquelle il enfonce son épée.

Dans Le Shogun de l’ombre, sixième et dernière réalisation de Kenji Misumi pour la série, le cinéaste s’amuse comme un petit fou. Les scènes de pur comique burlesque abondent : le masseur aveugle pratique l’ironie comme jamais, se moque des gens qu’il rencontre et il joue de ses mimiques. La scène la plus drôle est ce combat dans les thermes. Kenji Misumi expérimente aussi ses images, souvent très funestes, met en scène un flashback halluciné du samouraï sans nom. Il se prépare aux délires formels des Baby Cart et de son Hanzo the razor.

La Légende de Zatoichi 21 : Le Shogun de l'ombre (座頭市あばれ火祭, Japon, 1970) Un film de Kenji Misumi avec Shintaro Katsu, Tatsuya Nakadai, Peter, Masayuki Mori, Reiko Ôhara, Kô Nishimura, Ryûnosuke Kaneda, Osamu Ôkawa, Takumi Shinjo, Yasuhiro Mizukami, Ryûtarô Gomi, Kazuko Yoshiyuki.

dimanche 9 février 2014

School on fire


Le lycée de School on fire est dans un quartier très populaire et pauvre. L’aéroport de Hong Kong (l’ancien, celui qu’on voit dans tous les vieux films avec ces avions qui rasent la ville) est juste à côté, les élèves tous en uniforme, filles comme garçons, sont en récréation sur le toit de l’immeuble avec le bruit des réacteurs comme fond sonore. Les classes sont bondées, les couloirs voient défiler des tas de jeunes de 16 ou 17 ans qui fument des clopes et, aux portes des toilettes, les lycéens discutent et se disputent.

Une altercation démarre pour une broutille. Une fille reproche à une autre de manquer de respect pour un garçon, apprenti membre des triades. Le respect est le maître mot des bandes mafieuses que Ringo Lam va s’employer à mettre à mal dans School on fire, à montrer l’aberration de l’esprit de loyauté qui unit les membres d’un clan, loyauté à sens unique où seuls les désirs et volonté du chef règnent, en l’occurrence ceux de Brother Smart (Roy Cheung) qui va décider seul du destin des personnages.

Smart est le parrain de George (Ricky Ho), la petite terreur du lycée qui fout le bordel dans la classe du professeur Wan (Damian Lau), bon enseignant dépassé par la violence du jeune homme et de ses deux comparses. George sort avec Siu-chun (Sarah Lee) qu’il a mis sur le trottoir au désespoir de sa meilleure amie Yuen-fong (Fennie Yuen) qui ne cherche à atteindre qu’un seul but : être une bonne lycéenne pour enfin sortir de ce milieu, pour pouvoir partir de Hong Kong et étudier aux Etats-Unis.

Seulement voilà, l’altercation qui ouvre le film se poursuit dans la rue. George a appelé ses « frères » des triades et le jeune homme qui avait défendu la jeune fille se fait rouer de coups dans la rue, percute un camion et meurt. Sous les yeux de tous ses camarades. La police arrive et l’inspecteur Hoi (Lam Ching-ying) embarque des lycéens, dont Yuen-fong, pour les interroger. C’est là que la descente aux enfers commence pour elle. George, entièrement responsable de la mort du lycéen, la menace, lui ordonnant de ne rien dire aux flics.

Puis c’est Smart qui va à la charge. Le père de Yuen-fong a beau faire appel à son ancien boss des triades, adepte de la vieille méthode de conciliation, Smart met l’adolescente à l’amende, lui demande 30000 HK$ de compensation. Somme folle qu’elle aurait pu utiliser pour aller étudier à l’étranger. Elle se retrouve prise au piège et fait quelques petits boulots pour rembourser cette dette. Son amie lui propose de se prostituer, solution facile pour trouver de l’argent. L’idée répugne Yuen-fong mais elle devra l’adopter.

School on fire prend dans sa deuxième partie des allures de mélodrame flamboyant et lyrique quand Yuen-fong rencontre Scar (Terrence Fok), membre du gang de Smart. Ils tombent amoureux et il tente de la protéger de son bourreau qui l’humilie devant tous ses hommes en la forçant à se déshabiller. La romance se fait à moto où ils se promènent sur la plage, ils parlent de leurs fêlures passées, Scar montre ses cicatrices, explique son passé d’orphelin. Il vend désormais de la cocaïne pour Smart et Yuen-fong aimerait qu’il quitte le milieu.

Le sort s’acharne sur le jeune couple avec Smart qui tire les ficelles de leur destin. Ringo Lam est très clair sur son opinion sur les triades. Smart comme George sont montrés comme des démons égoïstes, lâches et vicieux. Il parvient à ne rendre aucun personnage caricatural tout en poussant chaque protagoniste dans leurs retranchements. Pour contraster avec le lyrisme romantique, le cinéaste soigne les bastons entre les flics et la triade donnant un surplus de réalisme qui parvient à maintenir une tension constante.

School on fire (學校風雲, Hong Kong, 1988) Un film de Ringo Lam avec Fennie Yuen, Sarah Lee, Roy Cheung, Damian Lau, Lam Ching-ying, Ricky Ho, Terrence Fok, Li Kwong-tim, Victor Hon, Tommy Wong, Raymond Lee, Tse Wai-kit, Nam Yin, Cheng Lui, Chan Lap-ban, Frankie Ng, Law Shu-kei.

samedi 8 février 2014

33ème cérémonie des Hong Kong Film Awards : les nominations.


La 33ème cérémonie des Hong Kong Film Awards aura lieu le 13 avril à Hong Kong Kong. Voici les nominations.
 The Grandmaster : 14 nominations

Meilleur film
The Grandmaster de Wong Kar-wai
Journey to the West: Conquering the demons de Stephen Chow et Derek Kwok
The Way we dance d’Adam Wong
The White storm de Benny Chan
Unbeatable de Dante Lam
Unbeatable : 11 nominations

Meilleur réalisateur
Derek Kwok pour As the light goes out
Johnnie To pour Drug War
Wong Kar-wai pour The Grandmaster
Dante Lam pour Unbeatable
Benny Chan pour The White storm
Rigor Mortis : 9 nominations

Meilleur acteur
Tony Leung Chiu-wai (The Grandmaster)
Anthony Wong (Ip Man - The Final fight)
Nick Cheung (Unbeatable)
Louis Koo (The White storm)
Lau Ching-wan (The White storm)
As the light goes out : 8 nominations

Meilleure actrice
Sammi Cheng (Blind detective)
Tang Wei (Finding Mr. Right)
Zhang Ziyi (The Grandmaster)
Pau Hei-jing (Rigor Mortis)
Cherry Ngan (The Way we dance)
The White storm : 8 nominations

Meilleur acteur dans un second rôle
Zhang Jin (The Grandmaster)
Anthony Chan (Rigor Mortis)
Eddie Peng (Unbeatable)
Young Detective Dee : Rise of the Sea Dragon : 8 nominations

Meilleure actrice dans un second rôle
Kara Hui (Rigor Mortis)
Crystal Lee (Unbeatable)
Law Lan (The White storm)
The Way we dance : 6 nominations

Meilleur scénario
Zhou Zhiyong, Zhang Ji et Aubrey Lam (American dreams in China)
Wai Ka-fai, Yau Nai-hoi, Ryker Chanet, Yu Xi (Blind detective)
Xue Xiaolu (Finding Mr. Right)
Zou Jingzhi, Xu Haofeng et Wong Kar-wai (The Grandmaster)
Jack Ng, Fung Chi-fung et Dante Lam (Unbeatable)
American dreams in China : 5 nominations
             
Meilleur nouvel interprète
Fish Liew (Doomsday party)
Angel Chiang (A secret between us)
Babyjohn Choi (The Way we dance)
Firestorm : 4 nominations

Meilleur photographie
Jason Kwan (As the light goes out)
Philippe Le Sourd (The Grandmaster)
Ng Kai-ming (Rigor Mortis)
Kenny Tse (Unbeatable)
Anthony Pun (The White storm)
Journey to the West : Conquering the demons : 4 nominations

Meilleur montage
Kwong Chi-leung et Ron Chan (Firestorm)
William Cheung, Benjamin Courtines et Poon Hung-yiu (The Grandmaster)
Azrael Chung (Unbeatable)
Yau Chi-Wai (The White storm)
Blind detective : 3 nominations

Meilleurs décors
William Cheung et Alfred Yau (The Grandmaster)
Irving Cheung (Rigor Mortis)
Finding Mr. Right : 2 nominations

Meilleurs costumes et maquillages
William Cheung Suk-Ping (The Grandmaster)
Bruce Yu et Lee Pik-kwan (Journey to the West: Conquering the demons)
Miggy Cheng, Phoebe Wong et Kittichon Kunratchol (Rigor Mortis)
A secret between us : 1 nomination

Meilleure chorégraphie de scènes d’action
Chin Kar-lok (Firestorm)
Yuen Woo-ping (The Grandmaster)
Donnie Yen (Special ID)
Ling Chi-wah (Unbeatable)
The Doomsday party : 1 nomination

Meilleure musique originale
Teddy Robin et Tommy Wai (As the light goes out)
Shigeru Umebayashi et Nathaniel Mechaly (The Grandmaster)
Henry Lai (Unbeatable)
Day Tai et Afuc Chan (The Way we dance)
Drug war : 1 nomination

Meilleure chanson originale
愛最大 (As the light goes out) Musique : Nicholas Tse, Paroles : Nicholas Tse et Qiao Xing, Kit@24 Herbs, Phat@24 Herbs, Interprètes : Nicholas Tse, 24 Herbs
Love is Blind (Blind detective) Musique : Hal Foxton Beckett, Marc Baril, Paroles : Lam Jik, Interprètes : Andy Lau, Sammi Cheng
狂舞吧 (The Way we dance) Musique : Day Tai, Paroles : Saville Chan, Interprètes : Dough Boy, Shimica Wong
心照一生 (The White storm) Musique : RubberBand, Paroles : RubberBand, Tim Lui, Interprète : RubberBand
新秩序 (Young and dangerous: Reloaded) Musique : Paul Wong, Paroles : Paul Wong, Interprète : Paul Wong
Ip Man, the final fight : 1 nomination

Meilleur son
Robert Mackenzie et Traithep Wongpaiboon (The Grandmaster)
Phyllis Cheng (As the light goes out)
Benny Chu et Steve Miller (Rigor Mortis)
Phyllis Cheng (Unbeatable)
Special ID : 1 nomination

Meilleurs effets visuels
Pierre Buffin (The Grandmaster)
Yee Kwok-leung, Lai Man-chun, Ho Kwan-yeung et Garrett K. Lam (Firestorm)
Henri Wong, Hugo Kwan et Walter Wong (As the light goes out)
Enoch Chan (Rigor Mortis)
Young and dangerous : Reloaded : 1 nomination

Meilleur nouveau réalisateur
Alan Yuen (Firestorm)
Juno Mak (Rigor Mortis)
Adam Wong (The Way we dance)
So young

Meilleur film de Chine Populaire ou Taïwan
The Last supper (Lu Chuan, Chine)
Lost in Thailand (Xu Zheng, Chine)
Rock me to the Moon (Wong Ka-chun, Taïwan)
Touch of the light (Chan Rong-ji, Taïwan)
So young (Vicky Zhao, Chine)