Oryu la pivoine rouge (Junko Fuji, qui interprète également la chanson titre du film) parcourt le Japon de clan en clan pour que la loi des yakuzas soit respectée. Ses aventures tumultueuses et sanglantes sont réunies dans un coffret de huit longs métrages édité par Métropolitan – HK Vidéo. En français, ils ont appelé notre héroïne Lady yakuza, ce qui va faire grincer des dents aux fans purs et durs que je ne suis pas. Je ne connaissais rien de la pivoine rouge avant de me plonger dans les deux premiers films de la franchise.
Nous sommes au milieu de l’ère Maiji. Oryu est la fille du chef du clan Yano. Son père vient de mourir assassiné. Dans La Pivoine rouge, elle va chercher à venger son père et à reformer son clan. Elle a une pivoine rouge tatouée sur l’épaule droite, elle manie le couteau pour occire ses ennemis et, quand son couteau tombe, elle utilise un révolver pour abattre ses assaillants. Dans La Règle du jeu, Oryu poursuit son périple au Japon. Elle va tenter de faire respecter la loi yakuza face à un chef de clan arriviste qui veut posséder tout un village en rachetant les dettes des paysans et les obliger à travailler pour lui.
Elle trouvera toujours sur son chemin des adversaires qui voudront en découdre avec elle et qui manipuleront ses amis pour arriver à leurs fins mais c’est sans compter sur son charisme auprès de certains yakuzas qui veulent rejoindre son camp. Mais, ces partenaires sont froussards et pas très malins à l’image de Kumatora avec sa moustache, son embonpoint et ses taches de rousseur. Il est amoureux d’elle mais Oryu reste une femme sans homme qui doit accomplir sa mission. Ses acolytes et leurs balourdises provoquent le rire et c’est volontaire. Et ce rire contraste avec le sérieux des films qui s’engluent dans un éloge de l’honneur yakuza.
Esthétiquement, les deux films sont ravissants. Le pré-générique nous avait préparé avec Oryu, face caméra, accroupie qui s’adresse à la fois au spectateur et au chef de clan qu’elle va visiter. Dans La Règle du jeu, elle joue du tambour sur une estrade avec un orchestre. Très belle séquence. Les films, entièrement tournés en studio, jouent la carte de la chromatique grise, souvent de nuit, pour mieux accentuer le rouge (du sang, des pivoines) quand Oryu se bat. La mise en scène de Norifumi Suzuki est plus classique que celle de Kosaku Yamashita. Je me suis parfois perdu dans les méandres des scénarios, des coups de trahison et de nouvelles alliances. Tout n’était pas simple au pays des yakuzas.
Lady yakuza, La Pivoine rouge (緋牡丹博徒, Japon, 1968) Un film de Kosaku Yamashita avec Junko Fuji, Tomisaburo Wakayama, Minoru Oki, Kyosuke Machida, Nijiko Kiyokawa, Nobuo Kaneko, Rinichi Yamamoto, Yoichi Numata, Yaeko Wakamizu, Yuriko Mishima, Shingo Yamashiro.
Lady yakuza, La Règle du jeu (緋牡丹博徒 一宿一飯, Japon, 1968) Un film de Norifumi Suzuki avec Junko Fuji, Tomisaburo Wakayama, Kyosuke Machida, Yuki Jono, Kunio Murai, Tatsuo Endo, Shingo Yamashiro, Mari Shiraki, Ryoichi Tamagawa, Bin Amatsu, Koji Tsuruta.
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