jeudi 17 novembre 2011

The Lion roars


Cette année aura été marquée par le retour de Cecilia Cheung au cinéma après cinq années d’absence. Un second rôle dans la franchise chorale du Nouvel An Lunaire All’s well end’s well. Une comédie de Wong Jing avec son fils (Treasure hunt, sorti en août à Hong Kong) et aujourd’hui Legendary amazons, co-production avec la Chine où elle tient le premier rôle en compagnie de Richie Ren, qui fût son partenaire à ses tous débuts dans Fly me to Polaris. Cette actrice revient, je l’aime beaucoup et je ne peux que m’en réjouir. Il trainait sur mon bureau ce The Lion roars tourné par Joe Ma. Allons voir ce que c’est.

Tout commence sur le ton de la comédie en costumes de la Chine impériale. Cecilia Cheung est Moth Liu, une jeune femme célibataire que son frère espère marier au plus vite. Le frangin (Wyman Wong) est si débordé par l’énergie de sa sœur qu’il en perdu tous ses cheveux. Il faut dire que c’est pas une femme commode, elle tape sur tous ceux qui la contredisent, elle n’hésite jamais à donner du poing. Elle est très costaude et arracher un pilonne pour s’en servir de massue est un jeu d’enfant. Bref Moth Liu est un poison et personne ne veut d’elle en épouse.

Le caractère de Seasonal Chan (Louis Koo) est l’inverse de celui de Moth Liu. C’est un homme posé, qui se dit poète mais qui n’a jamais été capable d’écrire une seule ligne. Dans la séquence la plus hilarante du film, on le voit tenter d’interpréter un de ses textes sous une pluie de huées. Ce qui est drôle dans cette scène est son anachronisme volontaire puisqu’il s’agit de parodier un concert de cantopop avec ses fans hystériques, sa star adulée et tous les clichés qui vont avec ce genre de concerts. Tout le monde veut que Chang quitte la scène, sauf Moth Liu qui semble la seule à apprécier. Le coup de foudre immédiat qui sera suivi d’un mariage express puisque l’empereur se trouve là par hasard.

Voilà une première partie rigolote. Place au mariage. Chan a peur de son épouse pour les raisons évoquées plus haut. Elle a du mal à être douce et il est de plus en plus incapable d’agir, d’écrire le moindre mot. Bref, il y a un malaise. Qui plus est cette peur gangrène toute la ville notamment Soo (Hui Siu-hung) et sa famille. Tout cabossés, ils viennent se plaindre de la conduite de Liu. Elle n’a rien fait, elle ne les a pas frappés mais l’angoisse est là, constante, irrémédiable. Le film ne se transforme pas en film d’horreur mais, avec un peu de courage, il aurait pu l’être. D’ailleurs, The Lion roars frôle avec le film de fantômes quand la princesse (Fan Bing-bing), la fille de l’empereur, vient séduire Chan, alors que Moth Liu est absente, en se faisant passer pour un « démon ».

La dernière partie du film prend une tournure digne d’une tragédie. Débarrassé de tout élément comique, le film s’engage dans un propos quasi féministe. Moth Liu constate l’adultère (forcé) de son mari et doit subir le diktat de l’empereur qui exige que sa fille devienne la concubine de Chan. Liu proteste et Cecilia Cheung a cette capacité de faire passer son visage du rire aux larmes avec une force de conviction inégalée. Le film se fait féministe parce qu’elle plaide la cause de la liberté des femmes. Certes, tout cela ne va pas bien loin mais les choses sont dites. De toute façon, sur le mode comique ou dramatique, tout le film repose sur le charme de Cecilia Cheung. D’ailleurs, Joe Ma a tourné avec elle un The Lion roars 2 qui devrait sortir prochainement.

The Lion roars (我家有一隻河東獅, Hong Kong, 2002) Un film de Joe Ma avec Cecilia Cheung, Louis Koo, Wyman Wong, Hui Siu-hung, Fan Bing-bing, Cheung Kam-ching, Raymond Wong Ho-yin, Joe Lee, Mou Jian.

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