lundi 16 mars 2009

Il était une fois en Chine

Il était une fois en Chine, c'est d'abord un générique, l'un des plus connus du cinéma de Hong Kong, repris et parodié dans un grand nombre de films – et pas forcément des wu xia pian- depuis la sortie du film en août 1991. Ce générique sur la chanson interprétée par Jackie Chan (« un homme déterminé ») avec des élèves de kung-fu qui s'entraînent torse nu sur la plage tandis qu'un soleil couchant les éclaire. Ce générique est une démonstration de force des arts martiaux et donc de la tradition chinoise. Esthétiquement, c'est un morceau de cinéma remarquable.

Le générique est entouré de deux séquences. La première exprime la résistance de la Chine face aux étrangers qui viennent coloniser l'Empire. On est à la fin du 19ème siècle et les Britanniques ont pris Hong Kong comme les Portugais ont annexé Macao. Les premiers mots du film sont en français, dits par des soldats sur un bateau où Wong fei-hung (Jet Li) et son hôte regardent une danse du dragon. Wong Fei-hung montre son habileté à pratiquer la danse. Les deux hôtes craignent la disparition de cette tradition. Ils déploient alors deux banderoles sur lesquelles on peut lire « Des idéaux sublimes » et « Un esprit chevaleresque ». Puis, le vieil homme montre son éventail sur lequel est écrit le contenu des accords signés avec l'Occident.

L'Occident arrive justement après le générique avec le personnage de la 13ème tante (Rosamund Kwan) qui se cache pour son premier plan derrière le voile de son appareil photo. Wong Fei-hung n'a jamais vu un tel appareil. La tante veut lui serrer la main tandis qu'il fait le salut chinois. Elle lui présente une de ses amies qui lui parle anglais. Wong fei-hung ne comprend pas, on lui dit de répéter « thank you » mais il sort un mot qui veut dire autre chose en cantonais. Dès qu'il voit la 13ème Tante, Wong Fei-hung ressent pour elle des sentiments qu'apparemment il n'a jamais connu jusqu'alors. Une belle séquence montre l'attirance, teintée de crainte, de Wong Fei-hung pour elle quand elle veut prendre sa taille pour un costume. Il se fit à leurs ombres sur le mur et croit qu'elle veut l'embrasser.

La 13ème Tante représente dans Il était une fois en Chine le progrès occidental et ce qu'il peut amener de positif en Chine. Face aux lâches occidentaux qui restent persuadés que les Chinois ne sont qu'un peuple dangereux et violent, comme l'un des Anglais le dit en chinois, Tante Yee propose des solutions concrètes. Elle offre à Wong Fei-hung des lunettes de soleil, un chapeau et un parapluie. Tout cela lui servira lors d'un affrontement. Elle montre la voie de la modernité et que celle-ci peut se faire dans la douleur alors même que la Chine subit une période on ne peut plus mouvementée. Il était une fois en Chine montre également les collaborateurs des Occidentaux et que Tsui Hark dénonce. Dans un même plan, il montre Wong fei-hung en train de discuter avec le chef de la police (Simon Yam). Ce dernier a derrière lui un ventilateur électrique tandis que Wong a ses disciples qui l'éventent manuellement.

Tsui Hark a choisi de garder les personnages mythiques des aventures de Wong Fei-hung. Pour ne brusquer les spectateurs en changeant totalement la vision traditionnelle des aventures du célèbre médecin. Le personnage a été présent sur les écrans des cinémas de Hong Kong pendant plusieurs décennies. Le plus célèbre Wong Fei-hung est incarné par Kwan Tak-hing qui a joué Wong Fei-hong pour la première fois en 1949. Le médecin n'avait pas existé cinématographiquement depuis 1981 et Tigre blanc de Yuen Woo-ping. Liu Chia-liang avait bien tenté de rénover le personnage au sein de la Shaw Brothers, sans succès.

Ainsi Wong Fei-hung est accompagné de Fu le bègue (Jacky Cheung), qui porte des lunettes de vue et qui a les dents en avant. C'est le plus connu des disciples de Wong, c'est le lettré. Il y a Shirong (Kent Cheng), le gros boucher. Dans sa première scène, il arrive avec des carcasses de porc. Shirong est un impulsif, un homme qui aime se bagarrer et qui en impose avec son corps massif. A la limite, Sammo Hung aurait pu reprendre son rôle qu'il avait dans The Magnificent butcher. Kai (Yuen Kam-fai) est le troisième disciple de Wong Fei-hung, son plus fidèle selon ses mots. Ce qui n'empêche pas que dans le film il soit le moins présent. Tsui Hark préfère évidemment les personnages hauts en couleurs que les personnages ternes qui ressemblent au sifu.

Enfin, il y a le personnage de Liang Kuan, qui deviendra le compagnon de voyage de Wong Fei-hung. Dans Il était une fois en Chine, on suit son parcours chaotique de disciple qui se cherche un sifu. C'est un bon garçon mais qu'il faut canaliser. Son problème est qu'il tombe immédiatement amoureux de la 13ème Tante. Ce motif sentimental ne sera pas aussi développé que dans les films suivants, mais il reste la motivation d'une certaine rancœur de Kuan face à Wong. Le personnage de Kuan est tenu par Yuen Biao, qui est très bien mais que l'on peut cependant considérer comme un tout petit peu trop âgé.

Il était une fois en Chine est plus basé sur les rapports entre les personnages et leurs sentiments avec leurs humeurs propres que sur les événements historiques. Shirong jure régulièrement contre les Mandchous et les étrangers. Yuen Woo-ping a réglé les combats dont certains sont très beaux visuellement, comme celui où Wong Fei-hung se bat, en ralenti, sous la pluie battante. Après d'autres aventures de vengeance et de trahison, Tsui Hark filme un grandiose combat sur des échelles qui est resté dans les annales. Le film est un triomphe public pour Tsui Hark et Jet Li ce qui permettra aux deux hommes d'améliorer le concept des aventures de Wong Fei-hung.

Il était une fois en Chine (Once upon a time in China, 黄飞鸿, Hong Kong, 1991) Un film de Tsui Hark avec Jet Li, Yuen Biao, Rosamund Kwan, Kent Cheng, Jacky Cheung, Yen Shi-kwan, Lau Shun, Jimmy Wang Yu, Yuen Cheung-yan, Wu Ma, Wong Chi-yeung, Yuen Kam-fai, Yau Gin-gwok, Yuen Sun-yi, Simon Yam.

samedi 14 mars 2009

The Chaser


Ça fait un bon bout de temps que je n’ai pas vu de film coréen. J’ai raté tout ce qui est sorti depuis près d’un an et je ne m’en porte pas plus mal. Là, je fais un effort parce que de temps en temps il faut bien se tenir au courant de ce qui se fait. The Chaser a été sélectionné au Festival de Cannes 2008 et a été un des plus succès au box office local. Voilà pour les faits.


Jung-ho (Kim Yoon-seok) est un ancien flic reconverti dans le proxénétisme. Avec son fidèle employé et souffre douleur Meatball (Kon Bon-woong), il cherche sans cesse des clients pour les filles qu’il emploie. Meatball met des annonces sous les essuie-glaces des voitures et Hung-ho se charge d’envoyer les filles chez les clients. Mais trois de ses call-girls ont disparu et cela crée un problème pour le patron. Jung-ho retrouve la voiture d’une de ses filles dans un quartier huppé de Séoul. C’est là qu’habite Ji Young-man (Ha Jeong-woo) qui fait venir Mi-jin (Seo Yeong-hee) pour ses services sexuelles.


Mi-jin se trouve prise au piège de Ji qui, en slip, s’arme d’un burin et d’un marteau et veut scalper la jeune femme. Il l’attache dans sa salle de bains. Elle avait tenté de s’échapper et d’appeler Jung-ho, mais Ji avait tout prévu et bétonner toutes les fenêtres. Seulement voilà, Ji ne va réussir à finir ses tortures car des voisins sonnent à la porte. Ji squatte la maison d’un homme. Les voisins risquent d’alerter la police car ils trouvent cela suspect. Ji les tue à coups de marteau. Il va ensuite tenter de se débarrasser de leur voiture mais il a un accident avec celle de Jung-ho venu chercher Mi-jin.


Jung-ho comprend vite que cet homme a un agissement anormal et parce qu’il est un ancien flic, il le soupçonne d’être l’homme qui est le responsable de la disparition de ses call girls. Au début, il croit qu’il les a vendues à un réseau de prostitution, mais il s’avèrera vite que Ji est un serial killer. Jung-ho arrivera à faire arrêter, non sans mal, Ji et celui-ci avouera avoir tué neuf personnes. Problème : s’il avoue être un meurtrier, il n’y aucune preuve de sa culpabilité. Il va donc aller falloir les chercher et vaguement transgresser les codes de la loi.


Encore un film de serial killer. Et oui, encore. The Chaser est un film noir qui a la bonne idée de se dérouler sur quelques heures histoire de ménager un suspense qui repose sur le fait que Mi-jin n’est pas morte. Elle va tenter de s’échapper. Dans le même temps, Jung-ho veut convaincre la police qui part sur de fausses pistes de chercher dans un lieu déterminé. Mais très vite, le film tourne en rond et se complait dans une noirceur cynique. Pourquoi encore un serial killer ? Son mobile est bien sûr d’ordre sexuel : il est impuissant et se venge. La belle affaire.


Na Hong-jin veut faire son propre Memories of murders (en montrant l’incompétence de la police) et se prend pour Park Chan-wook (quelques ralentis franchement putassiers quand Ji tue Mi-jin). Les personnages réagissent toujours de façon primaire et ils courent dans tous les sens pour mener l’enquête. Tout fond politique est absent contrairement aux films de Bong Joon-ho. Na n’a aucune idée neuve de mise en scène et répète sans aucun rythme plusieurs fois certaines scènes de poursuite. Na se permet un chantage à l’émotion assez immoral avec le personnage de la fille de Mi-jin.


The Chaser (추격자, Corée, 2008) Un film de Na Hong-jin avec Kim Yoon-seok, Ha Jeong-woo, Seo Yeong-hee, Koo Bon-woong, Jeong In-gi.

jeudi 12 mars 2009

Sorties à Hong Kong (mars 2009)

Pas de sorties de films hongkongais cette semaine à Hong Kong, mais deux films avec des stars locales. Évidemment le nouveau film de James Wong auteur déjà de The One avec Jet Li il y a quelques années. Cette fois, il a embauché Chow Yun-fat pour une adaptation grandeur nature et avec des acteurs de Dragonball. Dragonball Evolution inaugure sa carrière mondiale en sortant à Hong Kong en tout premier. Les autres pays suivront (en France le 1er avril, ça n'est pas une blague). Autre sortie, plus étrange, celle de L'Empreinte de la mort (ici Wake of death) en date de 2004 avec Jean-Claude Van Damme et Simon Yam, qui figure cette fois sur l'affiche. Le réalisateur est français, mais il n'y a pas de quoi s'en réjouir.


mardi 10 mars 2009

200.000 Fantômes



Jean-Gabriel Périot est un jeune court-métragiste français qui, après s’être livré à quelques confessions intimes, travaille aujourd’hui la mémoire collective. Son film sur les masses (difficile de plus le définir) We are winning don’t forget impressionnait. 200.000 fantômes reprend le même procédé pour un résultat moins émouvant mais plus abouti. Le procédé de ces courts-métrages consiste à un montage de photographies (la plupart est issues d’archives ou plus simplement de google) sur une musique, ici un morceau du groupe suédois Current 93.

200.000 fantômes s’attaque à la ville d’Hiroshima. Les photos montrent la ville entre 1906 et aujourd’hui. Le titre se rapporte bien entendu aux victimes du largage de la bombe atomique américaine. Mais Périot ne montre aucune victime. Inutile de tomber dans le pathos et l’émotion facile. Le film commence avec la construction du dôme Genbaku. Le bâtiment devient alors le centre du cadre et c’est parti pour un siècle d’images et de changement. C’est un voyage immobile à travers le 20ème siècle. C’est très beau, ça dure dix minutes. Il faut le voir.

200.000 fantômes (France, 2008) Un film de Jean-Gabriel Périot.

lundi 9 mars 2009

Breaking news


C’est toujours difficile d’expliquer à quoi sert un plan séquence. Qui peur expliquer celui qui inaugure La Soif du mal ? On dirait qu’on suit les personnages et qu’on découvre la ville. Pour Breaking news, c’est un peu pareil. Dans le début de Snake eyes de Brian DePalma, on file vite vers l’idée de la vidéosurveillance et sur le mensonge. Pour Breaking news, c’est un peu pareil. Je parie que si le film a été sélectionné au Festival de Cannes 2004, c’est grâce ou à cause de ce plan séquence. Il aurait hors de question de présenter une de ses comédies tournées avec Wai Ka-fai. Faut pas exagérer.


Cela étant, ce plan séquence de sept minutes a été l’arbre qui a bien masqué la forêt du film. Ce début de film est brillant. Sert-il à quelque chose ? Je le crois. Il ne s’agit pas d’un simple morceau de bravoure à offrir aux critiques du monde mais plutôt d’imaginer ce que le film va devenir. Cette séquence lance l’affrontement entre Yuan (Richie Ren) et ses comparses – les méchants – et l’inspecteur Cheng (Nick Cheung). Cheng est prêt à arrêter Yuan mais deux flics venir faire un simple contrôle de routine vont tout foutre en l’air. Les malfrats quittent les lieux, font exploser le décor. Il n’y a dès lors plus de raison de continuer ce plan. Les deux personnages – qui physiquement sont assez proches – furent quelques minutes dans le même plan. Ils vont passer tout le film à se chercher et à se cacher.


Johnnie To va alors mettre en place toute sa mise en scène pour multiplier les ruptures dans le cadre. On suit les flics dans un couloir et les malfrats dans celui du dessus. Ou ils sont les à côté des autres dans un split screen. C’est encore la police qui va rompre le cadre via la télévision. Comme les reporters sont là pour tout filmer et enfoncer l’image de la police qui est incapable de régler le problème, Rebecca Fong (Kelly Chen) va utiliser les mêmes armes que la télévision et désinformer. Yuan et sa bande sont cachés dans un appartement et vont tout voir. Le film se veut une réflexion sur le pouvoir des médias et sur ses revers, mais ça ne va pas très loin. Cela reste une critique convenue.


Ce qui me plaît le plus dans Breaking news reste le rôle attribué à Lam Suet. Il se trouve dans l’immeuble dans lequel les malfrats se sont réfugiés. Pour une fois, Lam Suet ne joue pas un mafieux déglingué ou un flic de seconde zone. Il est un papa avec des problèmes de papa. Il a deux enfants. Le garçon a de jolies répliques et la fillette est une fausse timide. Petit à petit, la normalité va revenir dans le foyer. Lam Suet va préparer à manger pour tout le monde. Le calme est là, momentanément, pour un simple repas convivial où on oublie les rôles. Puis le polar reprend. J’avais beaucoup aimé ce film qui a mis du temps à sortir et qui a, je crois, été sous-estimé.


Breaking news (大事件, Hong Kong, 2004) Un film de Johnnie To avec Richie Ren, Nick Cheung, Eddie Cheung, Cheng Siu-fai, Kelly Chen, Maggie Shiu, Simon Yam, Lam Suet, Hui Siu-hung.

dimanche 8 mars 2009

Le Retour des trois soûlards


Par où commencer ? Une carte du monde, puis une carte du Japon. Une main pose une épingle sur un coin au bord de la mer du Japon. Puis la plage apparaît, trois paires de pieds marche sur le sable. Il fait soleil. Ce sont trois étudiants avec des pantalons de hippies. Ils jouent à un jeu. Il faut un peu de mémoire pour comprendre leu jeu. L’un des trois garçons mime l’exécution à bout portant avec un pistolet avec les plus petit des trois. Celui qui est visé essaie de prendre le rictus de l’homme qui va se faire abattre. J’ai compris que cette scène initiale se rapportait à une célèbre photo prise pendant la guerre du Viet Nam. On la voit dans la dernière partie du film.


Une chanson. « le paradis est plein de belles femmes et de délicieux saké », chante cette voix criarde et déformée sur un rythme enfantin. D’où cela peut-il venir ? Un bruit d’avion déchire la bande son. Les trois garçons se mettent à parler avec une voix déformée. Les garçons se baignent. Ils ont laissé leur vêtement sur la plage. Des mains sortent du sol pour prendre les habits des étudiants et poser les leurs à la place. Plan séquence énigmatique où les nuages font de l’ombre aux nuages. Quand les étudiants reviennent, ils sont obligés de s’habiller avec des uniformes coréens. Ils vont au village et sont pris pour « eux ».


« Eux », ce sont les immigrés clandestins qui fuient la dictature coréenne pour aller au Japon. Mais « eux » ne sont pas les bienvenus. Oshima montre des Japonais prêts à dénoncer à la police. Il tente surtout de montrer qu’un Coréen ressemble comme deux gouttes d’eau à un Japonais. Si l’habit fait le moine, l’uniforme de soldat coréen fait le Coréen. A partir du moment où les étudiants sont habillés, ils sont expulsés puis renvoyer au Viet Nam faire la guerre. Oshima signifie le parcours, à la Godard dirais-je pour résumer. Quelques cartons indiquant les lieux suffisent.


Par où continuer ? En reprenant la première scène in extenso. Mais cette fois, les trois étudiants se souviennent (et eux seuls) du reste de l’aventure que les spectateurs ont vu dans la première partie. Et ils vont tenter de modifier l’histoire du film. Ils veulent prendre le pouvoir du récit, mais l’un d’eux est encore attiré par la jeune fille qui les a aidés à s’échapper et finalement leur destin restera à peu près le même. Le Retour des trois soûlards garde son esprit burlesque et c’est très étonnant de réussir à faire rire avec la guerre du Viet Nam et en évoquant le racisme ordinaire. Oshima ne respecte pas la grammaire habituelle de la narration. Cependant la logique est respectée.


L’histoire bégaye, l’histoire se joue toujours, une fois sur le mode comique, une autre fois sur le mode tragique. C’est comme ça que je pourrais voir le film qui réussit à gratter là où ça fait mal. La guerre du Viet Nam est figurée comme une monstruosité qui déforme la vie des peuples d’Asie. Le diaporama final rappelle la scène inaugurale, ces images de guerre si lointaines, l’idée que les Etats-Unis dirigent le monde (la plage du début est une base militaire américaine). Et on se dit que rien n’a changé depuis quarante ans, c’est cela qui donne la gueule de bois.


Le Retour des trois soûlards (帰って来たヨッパライ, Japon, 1968) Un film de Nagisa Oshima avec Kazuhiko Kato, Norihiko Hashida, Osamu Kitayama, Kei Sato, Mako Midori, Masao Adachi, Cha Dei-dang, Hosei Komatsu, Taiji Tonoyama, Rokko Toura, Takashi Ueno, Fumio Watanabe.


samedi 7 mars 2009

Tactical Unit – The Code


Tactical Unit – The Code n’est pas une suite de PTU mais il reprend ses personnages principaux dans des situations différentes tout en gardant le rythme qu’avait imposé le film de Johnnie To. Présenté dans quelques festivals, cette production Milky Way a été réalisée par le bras droit et monteur attitré de To, Law Wing-cheong. Apparemment, c’est un film destiné à un passage télévisuel et qui est pour l’instant inédit dans les salles de cinéma de Hong Kong. Sans doute un galop d’essai pour tester les spectateurs avant la sortie en salles de Tactical Unit – Comrades in arms sorti en janvier 2009. Après quelques spinoffs ratés de PTU, Johnnie To reprend la main.


Le film commence dans une rue sombre où trois flics brutalisent un homme. Deux coups de poing, une engueulade, puis les flics partent. On comprend vite que c’est une vidéo et qu’une enquête va être menée par le CAP (Complaints Against Police Office). Seulement voilà, on ne reconnaît ni les flics ni l’homme. Peu importe, les chefs de la police vont interroger tous ceux qui travaillaient ce jour-là et cette heure-là. Mais la loi du silence règne. Les soupçons du CAPO se portent vite sur Sam (Simon Yam) et ses collègues. Mais aussi sur May (Maggie Shiu). Ils vont s’entraider pour retrouver l’homme qui va s’avérer être un membre des triades. Tong (Lam Suet), en tant que chef de la criminelle, propose son aide, mais il a justement des dettes de jeu avec cet homme.


Le film suit l’équipe de Sam dans ses rondes. On va s’attarder sur l’histoire de Eight (Lee Kwok-lun) qui va être affecté dans une autre unité et qui se sent profondément humilié par cette mutation. Son supérieur lui impose de rendre immédiatement son arme, mais il disparaît. Sam va donc également tenter de ramener Eight à la raison. Dans le même temps, Shin (l’homme des triades) est arrêté pour coups de couteau. Au fur et à mesure que la journée avance (comme dans PTU, on est dans l’unité de temps) et que la nuit tombe, toutes les histoires vont converger vers le commissariat de police. On passera du quartier de Tsim Sha Tsui au bâtiment. Les rues poisseuses du quartier populaire seront remplacées par les couloirs et escaliers froids de l’immeuble de la police.


Law Wing-cheong et son scénariste Yip Tin-shing, qui a beaucoup écrit pour Johnnie To, parviennent sans mal à tenir le récit de Tactical Unit – The Code. Tout humour ou gag sera absent du film. Simon Yam et Maggie Shiu vont avoir une tête raide pendant tout le film. Pendant les déambulations dans les rues, le rythme est très lent et va s’accélérer petit à petit. Il y a beaucoup de moments où personne ne parle ni même ne bouge, des moments d’attente comme on trouvait par exemple dans The Mission. Le film est certes à la gloire de la police de Hong Kong, jusqu’au final qui feint d’absoudre les erreurs de chacun. Pas un grand film, mais un bon polar urbain.


Tactical Unit – The Code (機動部隊 - 警例, Hong Kong, 2009) Un film de Law Wing-cheong avec Simon Yam, Maggie Shiu, Lam Suet, Lee Kwok-lun, Teddy Lin, Chang Yung-cheung, Lau Kwok-shing, Lam King-kong, Roderick Lam, Luk Man-wai.

jeudi 5 mars 2009

Sorties à Hong Kong (mars 2009)


The Forbidden legend Sex & chopsticks 2 (金瓶梅Ⅱ愛的奴隸)
Un film de Chin Man-kei avec Kaera Uehara. 93 minutes. Classé Catégorie III. Sortie : 5 mars 2009.





The Equation of Love and Death (愛失償)
Un film sino-hongkongais de Cao Baoping avec Xun Zhou, Chao Deng, Zhang Hanyu, Wang Baoqiang. 98 minutes. Classé Catégorie IIB. Sortie : 5 mars 2009.



mercredi 4 mars 2009

La Fureur du revenant



Je devrais regarder plus de kung-fu ghost comedies, ça détend. Ça n’est pas forcément le cinéma le plus intelligent de Hong Kong, ça peut même être parmi le plus ennuyeux comme la série des Happy ghost produite par Raymond Wong. Alors évidemment c’est un film avec Sammo Hung et c’est produit par la Golden Harvest. Je ne vais pas la jouer cinéma d’auteur où on reconnaît au premier plan et qui a les obsessions etc. Bon, La Fureur du revenant, c’est d’abord un moyen de surfer sur cette vague d’alors de la comédie de fantômes.

L’attraction principale du film n’est autre que Sammo Hung dans son rôle classique de bon gros naïf qui croit bien faire et contre lequel tout se retourne. Dans la maison de son sifu (Lam Ching-ying), un maître grabataire et un peu gâteux – à l’opposé de son rôle de taoïste vindicatif qu'il aura dans Mr. Vampire, on doit veiller le corps de Luncho (Wu Ma). Mais Luncho n’est pas mort. Il est accompagné de sa femme enceinte quand bien même le mari est stérile. On apprendra la raison de cela plus tard. Sammo Hung est persuadé que Luncho a été empoisonné. Il veut donc, pour qu’il puisse se réincarner dignement, lui extirper le poison de son corps. Cela donne l’occasion de faire une scène burlesque où Wu Ma est déshabillé et doit cacher son sexe.

Plus loin dans le film, l’épouse de Luncho et son conseiller (sans doute l’amant) se disent qu’ils seraient mieux tous les deux avec la fortune de Luncho. Ils vont donc l’assassiner. Lors de l’inhumation, Lam Ching-ying constate qu’il y a un problème. Le fantôme de Luncho commence à errer dans la demeure. Seul Sammo Hung peut le voir. Autre partie burlesque, très convenue, où ses camarades ne peuvent le voir. On se casse la figure, on le prend pour un fou. Quelques effets spéciaux apparaissent sur une musique de clavier bon marché. Lam Ching-ying réussit à trouver une solution pour que Luncho puisse se venger. On a droit à son habituelle gestuelle inspirée des cérémonies taoïstes (ou quelque chose comme ça, on n’est pas dans un documentaire).

Enfin, l’âme du personnage de Wu Ma entre dans le corps de Sammo Hung. Il part se venger contre les méchants et comme Sammo Hung est le chorégraphe des combats du film, la magie du kung-fu opère quelques minutes le temps que Sammo, qui imite la moue de Wu Ma, punissent les assassins et leurs sbires. Mais rien ne va se passer comme prévu pour le retour du corps de Sammo vers son âme. Or, la fille de Lam Ching-ying était amoureuse de Sammo et elle va tout faire pour que les fantômes envoyés chercher l’âme du défunt ne puisse le faire. Le film s’achève sur cette partie romantique attendue. C’est donc une comédie de fantômes peu tenue et parfois longuette. Mais après tout, peu importe.

La Fureur du revenant (The Dead and the deadly, 人吓人, Hong Kong, 1982) Un film de Wu Ma avec Sammo Hung, Wu Ma, Lam Ching-ying, Cherie Chung, Hui Leung-mei, Chin Yuet-sang, Chung Fat, To Siu-ming, Cheung Ging-boh, Peter Chan, Hui Ying-ying, Kwan Yung-moon, Chin Leung, Yue Tau-wan, Lau Yat-fan, Fung Lee, Yuen Miu, Billy Chan, Tai Bo, Tsang Choh-lam, Chow Kong, Ng Min-kan, Melvin Wong, Yuen Bun.

samedi 28 février 2009

Les Trois Royaumes

La version française des deux Red cliff sortira le 25 mars. La bande annonce confectionnée par Metropolitan Film est typique du rythme que donne habituellement à ses teasers. Une musique tonitruante et grandiloquante, pas de dialogues et un slogan simple. Je ne sais pas ce qui va rester dans la version française mais on peut adéjà supposer que toutes les sous intrigues vont disparaître au profit de la bataille finale. Je pense notamment aux rapports entre Zhao Wei et Tong Dawei. Le site officiel français propose une carte décrivant les relations entre les différents personnages. Très utile.