Fong Sai Yuk

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Et hop ! Jet Li par la grâce du cinéma devient Fong Sai-yuk, autre personnage légendaire de la Chine des arts martiaux. Après s’être fâché avec Tsui Hark et avoir refusé de tourner un autre Il était une fois en Chine, Jet Li dans Fong Sai Yuk se fabrique un personnage plus humain. Certes, il y a Corey Yuen derrière la caméra, mais le film se regarde comme une agréable comédie.

Fong Sai-yuk (Jet Li) est un fils de bonne famille. Ses parents Josephine Siao et Paul Chu ont des avis divergents sur son éducation. Le père souhaite un peu de sévérité et la mère en fait son complice. Mais le père est régulièrement absent du foyer familial. On a donc droit à un formidable numéro de duo comique entre Jet Li et Josephine Siao. On ignorait jusqu’à présent que Jet Li pouvait faire rire, mais sans doute était-il mal accompagné. Quoi qu’il en soit Josephine Siao en fait des tonnes. Mais elle se bat aussi quand son fiston est agressé. Pour traverser la place du village, quoi de mieux que de marcher sur le crâne des gens. La mère est le personnage pivot du film, celle qui va faire et défaire le scénario.

Justement, l’enjeu majeur du film tourne autour de la famille de Ting-ting (Michelle Reis) qui rencontre Fong Sai-yuk lors d’une manifestation sportive. Ils ignorent tout l’un de l’autre. Ils se séparent. Mais le père de Ting-ting met en à l’épreuve le mariage de sa fille. Josephine Siao se fait passer pour un homme et gagne le droit d’épouser la jeune femme. Seulement voilà, la mère (Sibelle Hu) tombe amoureuse de Siao en tant que garçon, or comme ce garçon n’existe pas, la famille doit donner finalement Fong Sai-yuk comme époux. Or les mariés ne doivent pas se voir avant le mariage et les deux amoureux, Ting-ting et Fong ignorent qu’ils se sont retrouvés. D’où quiproquos et gags. Le film est plutôt drôle pour la partie comédie.

Là où Fong Sai Yuk devient moins passionnant, c’est quand le film passe aux choses plus martiales. Chiu Man-chuk joue un méchant Mandchou qui veut allier à sa cause les habitants de la ville des Fong. Il va immédiatement agresser le père de Fong et le condamner à mort histoire de faire un exemple. Rébellion du fils qui grâce à cela va enfin passer dans l’âge adulte après avoir fait maintes facéties. C’est amusant de voir les deux Wong Fei-hong se battre l’un contre l’autre. Tsui Hark a dû engager Chiu en voyant le film sans doute. Les chorégraphies sont bien entendu correctement réalisées et très lisibles avec comme enjeu, pour le combat final, la tête de Paul Chu dans la guillotine. Le fils va-t-il le sauver ? Fong Sai Yuk est une comédie kung-fu très plaisante qui rappelle les grandes heures de la Golden Harvest.

Fong Sai Yuk (功夫皇帝方世玉, Hong Kong, 1993) Un film de Corey Yuen avec Jet Li, Josephine Siao, Adam Cheng, Sibelle Hu, Michelle Reis, Chiu Man-chuk, Paul Chu.