dimanche 4 janvier 2009

Les Seigneurs de la guerre (The Warlords)


Le dernier film en date de Peter Chan a été le grand gagnant des Hong Kong Film Awards 2008 avec un grand nombre de récompense dont celle du Meilleur Film. De là à penser que le film sort en France pour cette raison, c’est beaucoup. Cependant, ces prix furent un évènement puisque Jet Li a enfin été récompensés par ses pairs, ce qui est en soi un exploit. Le film a été un joli succès en Asie, peut-être pas « le plus gros succès de tous les temps en Asie » comme le prétend l’affiche française, mais une bonne réussite commerciale.


Comme son titre l’indique bien, Les Seigneurs de la guerre est un film de guerre dans un période de l’histoire chinoise peu connue de nous (pléonasme). Cela se passe au milieu du 19ème siècle pendant l’ère Qing lors de la rébellion de Taiping, un soldat qui se prenait pour un disciple de Jésus et qui avait entrepris de prendre les armes pour évangéliser la Chine. C’est tout un pan de l’histoire de Chine qui est visé, celui de l’implantation des premiers morceaux de culture occidentale en Asie, à travers notamment le christianisme.


Les Seigneurs de la guerre est un film de sang et de mort. Il commence au milieu d’un champ de bataille remplis de cadavres d’au milieu duquel surgit un Jet Li hébété. Il est le seul survivant de la bataille, mais cela est son problème puisqu’il était le général de cette armée. Il parvient à un village. Une femme le secourt, lui offre à manger, l’héberge, il en tombe amoureux, mais au matin, elle a disparu. Le Général Pang rencontre Jiang (Takeshi Kaneshiro) qui, avec Er-hu (Andy Lau), mène une bande de voleurs. Ils attaquent les soldats pour fournir de la nourriture au village. Là Pang comprend que la femme Liang (Xu Jinglei) est l’épouse de Er-hu.


Les trois hommes prêtent serment de devenir des maîtres de guerre, se jurent loyauté et amitié et décident de proposer leurs services à trois conseillers de la cour. La force de Pang et son courage vont vite en faire un leader naturel. Pang, en tant que Général, prend la tête de l’armée et décide seul des stratégies. Er-hu est partisan de la paix et décide lors d’une bataille où les soldats meurent de faim de négocier avec l’ennemi, mais Pang décide de massacrer les soldats qui s’étaient pourtant rendus contre leur vie sauve. On admirera la bataille qui oppose les soldats de Pang équipés de simples flèches face à une armée qui tire des balles de fusils.


La gloire des frères de sang (le film est vaguement inspiré d’un classique de Chang Cheh, The Blood brothers) ne cesse d’augmenter, cela étonne puis gêne les conseillers de la cour. L’Impératrice va récompenser Pang pour avoir augmenter la taille de l’empire, mais les conseillers voient leur influence baisser. Dans le même temps, des chanteurs d’opéra jouent dans un spectacle les exploits des trois hommes. Mais à l’écran, Peter Chan montre les désillusions de Pang, Jiang et Er-hu, leurs disputes, leurs divergences. Tout cela ne va pas bien finir.


Comme dans Perhaps love, Peter Chan a les yeux plus gros que le ventre. L’histoire d’amour entre Liang et les trois hommes est réduite à sa plus simple expression. Quant à l’histoire d’amitié, elle reste très classique pour ne pas dire banale, on s’attend à tout. L’image grise donne son ton sombre au scénario. Les combats sont plutôt bien tournés avec des combats aux armes dirigés par Ching Siu-tung. Les acteurs sont bons et Jet Li mérite son prix pour son rôle toute en ambiguïté. Les Seigneurs de la guerre n’est pas un grand film, mais en ces temps de disette, on ne va pas faire la fine bouche. Ceci étant, je ne suis toujours pas devenu un fan de ces films épiques hyper sérieux et premier degré. Ils m’ennuient toujours autant.


Les Seigneurs de la guerre (The Warlords, 投名狀, Hong Kong – Chine, 2007) Un film de Peter Chan avec Jet Li, Andy Lau, Takeshi Kaneshiro, Xu Jinglei.

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