Yûkoku est l’unique film réalisé par Yukio Mishima, il dure environ trente minutes, il est muet et accompagné d’une musique classique (Wagner). C’est un film en cinq chapitres annoncés par un rouleau qui se déplie et qui explique le rituel du seppuku alias hara-kiri. Le noir et blanc photographié par Kimio Watanabe est superbe. Tout est filmé dans un décor quasi nu, blanc. Seul sur un mur est accroché, un tableau. Parfois un meuble ou des objets s’ajoutent au décor au fil des chapitres. Ce qui frappe dans le film, c’est toute la beauté apportée pour montrer ce rituel de suicide. Chaque geste est posé, formé avec une lenteur et une précision extrêmes. Ainsi lorsque le lieutenant Takeyama se poignarde le ventre, la caméra reste près du sabre. Les plans alternent avec le visage de son épouse. Puis, les viscères commencent à tomber sur le sol. Cette solennité est étrangement poétique. Auparavant, la scène d’amour aura été également magnifiée avec des surimpressions des mains du lieutenant sur la femme. Puis les corps dénudés vont se confondre pour finir avec des gros plans des yeux des personnages. Un mélange impressionnant de pure poésie et de réalisme.
Yûkoku, Rites d’amour et de mort (憂国, Japon, 1966) Un film de Yukio Mishima avec Yukio Mishima et Yushiko Tsuruhoka.
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