C’est une autre aventure de Fong Sai-yuk, mais cette fois Jet Li n’est pas de la partie, bien au contraire. C’est Tsui Hark qui produit Le Temple du lotus rouge et il a confié la réalisation du film à Ringo Lam. Lam n’est pas vraiment un habitué du wu xia pian, mais s’est forcé une belle réputation dans le polar urbain violent. Mais il fallait répondre correctement à la traîtrise de Jet Li.
C’est Willie Chi qui donne ses traits au Fong Sai-yuk de Ringo Lam. Honnêtement, l’acteur ne possède pas le charisme de Jet Li, loin de là. Il est plutôt insipide et c’est l’un des problèmes principaux du Temple du lotus rouge. Certes, il sait se battre correctement mais échoue à donner aux moments dramatiques une ampleur digne du scénario qui se déroule devant nos yeux.
L’époque est la même que dans les deux Fong Sai Yuk de Corey Yuen. Les Mandchous interdisent au moines de Shaolin de prier et brûlent tous leurs écrits. C’est l’exil pour Fong Sai-yuk et un autre moine. Ils sont vite chassés par des soldats habillés tout en noir. Après une rude et sanglante bataille, ils se cachent dans une ferme isolée où ils rencontrent Tao Tao (Carman Lee). Hélas pour eux, les soldats réapparaissent. Le vieux moine meurt sous les coups, Tao Tao et Fong Sai-yuk sont fait prisonniers et amenés dans le sinistre temple en question.
Le temple est tenu par un seigneur cruel et sanguinaire qui a mis en esclavage les moines et qui utilise les femmes pour son plaisir sexuel. Tao Tao deviendra sa favorite mais elle va tomber amoureuse de Sai-yuk. Ce dernier retrouve un moine qui est devenu contremaître et dont la trahison révolte les esclaves. Fong Sai-yuk va s’employer pendant tout le reste du film à délivrer ses camarades, à se débarrasser du seigneur et à poursuivre son histoire d’amour.
Le film est sombre, très sombre. Ringo Lam n’hésite jamais à montrer des corps ensanglantés, des têtes tranchées, des cicatrices dans une photographie très peu éclairée qui ajoute à une atmosphère pesante et angoissante. Les combats sont eux aussi très violents et parfois brutaux. Le film n’a pas une pointe d’humour et là réside sans doute le plus gros problème du film. Le Temple du lotus rouge n’est qu’une succession de scènes de combat qui se ressemblent toutes. Il y a entre ces scènes quelques moments pseudo érotiques qui ne devraient émousser personne. Ça n’est pas un gage de qualité quelconque, mais le public de Hong Kong a largement boudé ce film.
Le Temple du lotus rouge (Burning paradise, 火烧红莲寺, Hong Kong, 1994) Un film de Ringo Lam avec John Ching, Willie Chi, Chun Lam, Carman Lee, Wong Kam-kong, Yang Sheng.
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