J’ai toujours trouvé que Le Château ambulant était un film trop sombre. Je préfère la veine solaire et enfantine des films de Hayao Miyazaki. Bien sûr, quand j’écris solaire, il est difficile d’inclure dans cette catégorie Ponyo sur la falaise qui montre un tsunami en action. Mais ce tsunami ne cause aucune mort bien au contraire, il fait revivre les gens. Les catastrophes ne sont pas naturelles, elles sont surnaturelles et le tsunami est causé par l’interaction entre le monde de la mer et notre monde.
Tout commence sous l’eau, dans la mer où Fujimoto un homme qui a élu domicile sous l’eau admire sa progéniture dont Ponyo et ses sœurs toute semblables. Ponyo, poisson rouge femelle à tête quasi humaine veut s’émanciper, cherche à découvrir le monde et va s’enfuir en tentant d’échapper aux vagues géantes que son père lance à sa poursuite. Le mouvement des poissons noirs qui se transforment sous nos yeux en vague d’eau pour redevenir des poissons aux gros yeux est magnifique. Joe Hisaishi a de plus composé pour ces moments une musique largement inspirée de Wagner.
Ponyo va atterrir dans le seau vert du jeune Sosuke, cinq ans. Il doit partir à l’école. Il habite avec sa maman Lisa dans une maison au sommet d’une falaise. Le père est marin, il doit revenir ce jour-là, mais ne pourra pas. Lisa attrape son petit, lui donne son sandwich et fonce en voiture jusqu’à l’école comme une dératée. Sosuke a amené Ponyo dans son seau vert. Ponyo s’empare de la tranche de jambon dans le sandwich et le mange goulûment. Ponyo attire immédiatement la sympathie, notamment des mémés qui sont dans la maison de retraite qui jouxte l’école de Sosuke.
Toutes les mémés aiment Ponyo sauf une qui voit en elle l’approche d’un malheur. Elle ressent que Ponyo est une sirène et que les sirènes provoquent les tsunami, et effectivement, elle va apporter sans en avoir conscience ce tsunami d’images marines tandis que l’avatar de poisson va se transformer en une adorable et espiègle petite fille aux longs cheveux rouges vifs. L’aventure pour Ponyo et Sosuke va continuer avec la débrouillardise des enfants, avec pas mal de magie quand Ponyo utilise ses pouvoirs et avec du suspense quand les deux marmots partent à la recherche de Lisa tandis que Fujimoto veut mettre la main sur Ponyo.
Ponyo sur la falaise est moins évidemment écologique que les films précédents de Miyazaki, c’est un bien qu’il ne ressasse pas à l’envi les mêmes choses de la même manière sur l’état de la planète. Certes, la mer est souvent polluée dans le film, mais l’idée de préserver la mer est montrée de manière plus subtile. Le film aborde un autre thème rarement évoqué dans son cinéma, celui de la femme. Entre Ponyo, Lisa la mère et la bande de mémés, on a toutes les générations. On découvrira au fil du film la mère de Ponyo, une déesse marine qui m’a rappelé la femme fatale et érotique de Belladonna. Mais peut-être, est-ce moi qui délire un peu. Cela dit, j’ai retrouvé un cinéaste apaisé qui a fait un film pour tous.
Ponyo sur la falaise (崖の上のポニョ, Japon, 2008) Un film de Hayao Miyazaki avec Yuria Nara, Hiroki Doi, Jôji Tokoro, Tomoko Yamaguchi, Kazushige Nagashima, Akiko Yan, Shinichi Hatori, Tokie Hidari, Emi Hiraoka, Rumi Hîragi, Tomoko Naraoka, Nozomi Ohashi, Kazuko Yoshiyuki.
1 commentaire:
"Le film aborde un autre thème rarement évoqué dans son cinéma, celui de la femme."
La femme n'est elle pas au contraire l'element central de toute l'oeuvre de Miyazaki, où le héros est héroine, où les générations se croisent et s'entraindent.
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