lundi 25 mai 2009

Ecrans d'Asie


Comme le disait Julien Sévéon dans un entretien sur HKcinémagic consacré à son livre sur la Catégorie III, il est très difficile aujourd’hui de proposer un magazine papier sur le cinéma asiatique. Mad Asia puis Score Asia n’ont pas réussi à trouver leur public, comme on dit rapidement. Sans doute faut-il aussi chercher dans les lignes éditoriales de ces magazines une vraie raison à ces échecs commerciaux, toujours les mêmes sujets sur les mêmes cinéastes de série B vus encore une fois de la même manière : c’est nul mais c’est tripant. Pour palier le problème de la distribution en kiosque, Ecrans d’Asie a choisi de publier les 120 pages de son premier numéro uniquement sur internet.


A vrai dire, la lecture du sommaire pouvait laisser craindre une énième variation sur les auteurs phares : Tsui Hark ou Yasujiro Ozu. Il n’en est rien et au fil des pages qui apparaissent sur l'écran de l'ordinateur, on comprend l'ambition de la revue. Prenons le dossier sur Ozu justement. Il ne s'agit pas d'une analyse banale sur les plans tatamis, sur les trains ou sur les regards caméra des actrices. On y trouvera une étude sur la vision des critiques, notamment en France à partir de 1978, de l' œuvre du cinéaste et que ses films et sa mise en scène ont été diversement appréciés et souvent de manière tout à fait contradictoire. Sur Tsui Hark, c'est un pan rarement étudié, celui de la religion, qui est abordé longuement - même si il est oublié que dans L'Enfer des armes, nos jeunes "héros" insultent deux Mormons, mais c'est un détail. Avec une thèse vers laquelle l'auteur tend, ce qui n'est pas forcément nécessaire d'ailleurs tant cela risque d'aller vers le mémoire d'étudiant. Le dossier sur Les 3 Royaumes de John Woo est intéressant en ce qu'il nous parle des personnages du film d'un point de vue historique en les comparant avec la vision qu'en donne John Woo. C'est un très bel effort rédactionnel qui est entrepris. Cela rappelle avec délice feu HK Orient Extrême.


Ensuite, il y a quelques articles moins passionnants, telles ces interviews avec les acteurs des Seigneurs de guerre de Peter Chan qui rappellent ces making of où tout le monde s'autocongratule. L'auteur des entretiens les a-t-il fait précisément pour le bonus DVD du film ? C'est à se demander. On trouve également pas mal de critiques de films vus au Festival de Vesoul qui appose son label tout au long de la rubrique critiques. Or, quelques pages auparavant, un rédacteur se plaint au sujet d'un livre sur le cinéma chinois que les auteurs de l'ouvrage ne parlent que des films qu'ils ont eux mêmes programmé lors d'un festival. Plus irritant, ils se plaignent des fautes et erreurs d'orthographe dans le livre alors que Ecrans d'Asie est truffé de fautes, de mots manquant et parfois d'erreurs factuels (je ne retiendrai que celle concernant Tsui Hark qui n'a réalisé que 3 épisodes de Il était une fois en Chine en début de dossier puis 5 en fin de dossier, en fait il en a signé 4, officiellement). Moi-même étant un nul en orthographe et oubliant souvent des mots, je ne me lancerais jamais dans l'aventure d'un livre sans faire relire à mes amis.


Alors, il y a un grand espoir que cette revue puisse satisfaire certains lecteurs qui aiment regarder des films qui viennent d'Asie. J'espère que les petites phrases habituelles de fin de critiques disparaissent à jamais. Il faut trouver une nouvelle façon de parler des films différente des critiques de Télérama. Plus jamais des finaux comme "Une œuvre précieuse à découvrir de toute urgence", car il faut parfois jeter les livres et sortir dans la rue pour parler de cinéma et se moquer des conventions d'écriture, sinon on risque de n'être lus que par ses amis, si prévenants soient-ils.


Ecrans d'Asie à lire sur le net, ou mieux à imprimer.

1 commentaire:

Institut Lumière a dit…

Bonjour, L'Institut Lumière à lyon organise des RDV du documentaire sur la Chine dès le 17 juin.
N'hésitez pas à visiter notre site internet : http://www.institut-lumiere.org

Merci

L'équipe de l'Institut Lumière.