Les films sur la bouffe ont donné quelques grands films. On le sait, on les connaît. Ceux à Hong Kong peuvent être grandioses et montrer l’art culinaire comme un pan de la culture locale. Souvent les films de bouffe montrent l’actualité contemporaine et les problèmes de société. La mal-bouffe dans The God of cookery ou l’angoisse de la rétrocession dans Le Festin chinois. Le Grand chef tente de faire la même chose. Sans vraiment y parvenir.
Sung-chan (Kim Kang-woo) est un jeune cuisinier brillant. Cinq ans avant le début du récit, un flash-back nous montre un concours de plats faits à partir d’un poisson. Mais les membres du jury se trouvent empoisonnés. Sung-chan doit arrêter sa carrière abruptement et son camarade d’école Bong-joo (Im Won-hee) remporte le concours. Sa carrière sera toute tracée et il deviendra le nouveau chef d’un grand restaurant.
Un couteau de cuisinier du début du 20ème siècle va devenir le but d’un grand concours de cuisine. Le couteau est légendaire et symbolise la résistance des Coréens à l’invasion japonaise. Le couteau appartenait à un grand chef qui avait refusé de cuisiner pour les envahisseurs et s’est tranché la main droite. Une jeune journaliste Jin-soo (Lee Hana) veut suivre ce concours et convaincre Sung-chan d’y participer pour revenir sur le devant de la scène.
Evidemment, Le Grand chef montre quelques morceaux de bravoure de présentation culinaire mais le cinéaste les monte tellement vite en split screen qu’on ne peut jamais apprécier la magie inhérente à ce genre de scènes de confection. A vrai dire, le film ne met même pas en appétit surtout quand il se mette pour le concours à débiter un bœuf. Toute cette viande sanguinolente laisse froid. Et au bout d’un moment, on se moque totalement de savoir qui va gagner le couteau légendaire.
Un des plus gros problèmes du film est son absence d’ambigüité. Sans doute parce qu’il est inspiré d’une bande dessinée célèbre en Corée, le film montre des personnages sont constamment caricaturaux. Sung-chan est le gars le plus gentil de la planète. Il prend grand soin de son grand-père qui perd la tête et se pâme devant son « frère » le bœuf dont il s’occupe depuis son enfance. Il va devoir l’abattre pour le concours. La scène à grand renfort de musique émotionnelle faire plus rire que toucher. Inversement Bong-joo avec son regard de fourbe fomente de nombreux plans pour éliminer son adversaire.
Tout est amené avec de gros sabots. Les flash-backs sont introduits avec des cartons et l’image est teintée au cas où on ne comprendrait pas. L’humour est bas de gamme avec les deux adjoints de Sung-chan et Bong-joo qui forment un duo d’idiots du village, anciens camarades d’armée. L’idylle promise entre Sung-chan et Jin-soo est convenue. Cette dernière dans le rôle d’une journaliste est d’une grande naïveté. Le réalisateur veut faire un film avec des bons sentiments mais tout se transforme en niaiserie mélodramatique.
Le Grand chef (식객, Corée, 2007) Un film de Jeon Yoon-soo avec Kim Kang-woo, Im Won-hee, Lee Ha-na, Jeong Eun-pyo, Kim Sang-ho, Jeong Jin, Jung Jin, Kim Jin-tae.
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