dimanche 21 juin 2009

Eighth happiness


Le quatrième film de Johnnie To (son prénom au générique en anglais apparaît encore avec un Y) est une comédie du Nouvel An Lunaire dans la plus pure tradition du genre. Trois acteurs fameux et connus, de la romance et des gags qui ne volent pas toujours très hauts. Johnnie To n’avait pas encore à l’époque de faire ce qu’il voulait et comme Happy ghost III, Raymond Wong Bak-ming a produit le film, l’a écrit et s’est attribué l’un des rôles principaux.


Eighth happiness met en scène trois frères célibataires qui vivent dans la même maison et qui cherchent l’amour. Jackie Cheung est un dessinateur de BD très timide qui n’arrive pas à vendre ses planches. Dans le parc il rencontre une jeune femme qui fait son footing. Sa mère ancienne artiste martiale et chanteuse d’opéra le prend pour un violeur. Jackie va vite tomber amoureux de la jeune femme et le hasard consécutif à un problème de téléphone va le mener directement chez elles, ce qui va provoquer la colère de la mère.


Raymond Wong est l’aîné des frères et prend soin de ses cadets. Il leur prépare à manger, leur prête sa voiture et fait tout pour arranger les choses malgré leurs caractères. Il anime une émission culinaire à la télévision. Là encore, le hasard du téléphone va arranger les choses. Il va rencontrer une autre chanteuse d’opéra qui a un jeune garçon. Il va lui aussi tomber amoureux d’elle mais un quiproquo va la persuader qu’il est infidèle.


Enfin Chow Yun-fat est apprenti acteur. C’est un homme à femmes bien qu’il soit très efféminé et narcissique. Il passe son temps à se faire des masques de beauté, il met du gloss sur ses lèvres et est habillé à la toute dernière mode, ce qui à vingt ans de distance montre le ridicule des vêtements de l’époque. Il court deux lièvres à la fois dont une hôtesse de l’air qui se fait draguer par un de ses collègues.


En 90 minutes chrono, les garçons vont séduire chacun à leur manière les filles, ils vont se fourvoyer, faire de nombreux impairs mais tout sera bien qui finira bien. La mise en scène de Johnnie To se contente de filmer le scénario dans un conformisme qui permet à peine de rire au scénario concocté par Raymond Wong. La seule séquence intéressante est à la fin du film quand les trois garçons se déguisent pour participer à l’opéra et déclarer leur flamme à leurs amoureuses. On sent que To a pris un peu plus de soin pour filmer les mouvements choraux.


Mais c’est Chow Yun-fat qui attire le plus l’attention. Dans ce rôle de garçon un peu folle, très efféminé, il dénote de ses autres films. Le film ne dit pas qu’il est homo mais il pourrait bien l’être. D’ailleurs même s’il a deux fiancées à la fois, il hésite souvent à les embrasser. Chow Yun-fat en fait des tonnes, bouge beaucoup les bras, prend des poses appuyés et donne à son personnage toute l’exubérance nécessaire. L’année suivante, Johnnie To offrira à l’acteur un rôle tout à fait opposé dans All about Ah Long.


Eighth happiness (八星報喜, Hong Kong, 1988) Un film de Johnnie To avec Chow Yun-fat, Jacky Cheung, Raymond Wong Bak-ming, Do Do Cheng, Cherie Chung, Bo Bo Fung, Fennie Yuen, Lee Hung-kam, Michael Chow et les apparitions de Teddy Robin, Karl Maka, Ringo Lam, John Sham.

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