Le scénario du film vient d’un vieux récit de la littérature chinoise classique déjà adapté au cinéma dans les années 1960. Tsui hark a toujours de l’engouement pour ces récits situés dans une époque passée et légendaire. Son ambition apparaît clairement dès le début du film quand il montre le moine et son disciple (Damian Lau et Tony Leung Chiu-wai) sont au beau milieu de deux confréries d’artistes martiaux. On pense immédiatement à Zu warriors from the magic mountain et pas seulement au début. Tsui Hark cherche évidemment à marcher sur les plates bandes de son propre film.
Inutile de chercher un crâne magique dans ce film, les faux amis en anglais sont parfois légion. The Magic crane, c’est une cigogne magique et cet oiseau géant vient à la rescousse de ceux qui ont des problèmes avec les méchants. Nuage (Anita Mui) chevauche sa cigogne et traverse le ciel avec majesté et son sourire énigmatique. Elle va aider le jeune disciple interprété par Tony Leung Chiu-wai. Et d’ailleurs de deux manières, en le sauvant régulièrement des griffes des vilains et en l’ouvrant à le sexualité, lui pauvre et gentil puceau.
Ainsi The Magic crane va mêler constamment les deux pôles de cette histoire. D’un côté, une aventure extrêmement basique avec des gentils (Lau et Leung) et leurs alliés (Mui et sa cigogne magique) qui vont aller à un tournoi d’arts martiaux. Un jeune prétentieux espère gagner tous les combats y compris avec des moyens peu honnêtes. C’est le chef du clan du Dragon. Il fera office de méchant. Au milieu se trouve le responsable du tournoi. Il est vite débordé par la tournure des événements. Les chefs des écoles martiales vont être empoisonnés et tout va aller de mal en pis.
Régulièrement, de nouveaux personnages arrivent dans le récit pour compliquer un peu tout et donner du ressort à l’histoire. Rosamund Kwan sera l’ennemie de Anita Mui. Ce dernière a pour Maître le père de la première qui l’abandonnée vingt cinq ans auparavant. Elle va cherche à se venger. Les armes que les deux femmes vont utiliser sont le son, le sitar pour Kwan et la flûte pour Mui. Là réside à vrai dire le seul intérêt du film puisqu’elles vont se battre en jouant de la musique. Stephen Chow se rappellera ces combats dans son Crazy kung-fu.
Certes le film est divertissant mais pas forcément pour les raisons valables. On rit franchement aux effets spéciaux basiques (ah, la cigogne en papier mâché) et sur les tonnes de sang déversés. The Magic crane est une variation de nanar surtout avec la venue d’une jeune femme, alliée du clan du Dragon, qui n’hésite à allumer tous les hommes présents. Tsui Hark met une pointe d’érotisme pas franchement brûlant. En fait, c’est même un peu vulgaire. Et le scénario continue à piquer quelques pans de l’histoire de Zu : le vieux enchaîné, les belles femmes vénéneuses et d’autres choses qui montrent que parfois Tsui Hark ne sait rien faire d’autre que de purs produits de consommation qui permirent de tourner de grands et bons films.
The Magic crane (新仙鹤神针, Hong Kong, 1993) Un film de Benny Chan avec Tony Leung Chiu-wai, Anita Mui, Rosamund Kwan, Damian Lau, Lawrence Ng, Jay Lau, Norman Chu.
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