Black Dynamite est le dernier né du cinéma postmoderne et s’est soldé par un échec retentissant aux Etats-Unis. Il s’agit ici de reprendre tous les codes du film de backploitation et de les étirer suffisamment pour les ridiculiser et faire rire le spectateur. Bref, supprimer le sérieux au profit du second degré. On est loin des Kill Bill ou de Boulevard de la mort de Quentin Tarantino. On se rapproche un peu de Planète terreur de Robert Rodriguez. Black Dynamite est entre Kung Pow de Steve Oederkerk et Psycho Beach Party de Robert Lee King.
Soit Black Dynamite (Michael Jai White), personnage éponyme comme Shaft, ex-agent de la CIA, afro-américain portant moustache épaisse et chemise blanche aux cols en pelles à tarte. Black Dynamite est bodybuildé et pratique le kung-fu, même si cela ressemble plus au karaté. Cette pratique est l’une des raisons pour lesquelles je chronique ce film. Black Dynamite se bat fait du kung-fu trois fois. D’abord à l’entrainement dans une salle de sport où il frappe avec beaucoup de violence les autres gars venus s’entrainer. Ensuite contre l’un des méchants du film, un diabolique Dr. Wu (Roger Yuan), habillé en costumes traditionnels et qui porte une barbe de sifu. Enfin, dans son combat final, il saute en parachute à la maison blanche et va foutre sa branlée à Nixon et à sa femme dans le bureau ovale avec son nunchaku. Les combats sont volontairement ratés et désordonnés pour mieux mettre en avant la parodie. Dans le combat contre le Dr. Wu, Black Dynamite giffle un sbire pour souligner les faux coups. On reprend la scène, et là, le coup n’est plus porté.
Au-delà des scènes de kung-fu, ce que cherche à produire Black Dynamite est de refaire à l’identique une variété de Shaft. Toutes les caractéristiques du black power vont être mises à l’épreuve des clichés. A commencer par l’attrait sexuel de son protagoniste. Le film commence dans un lit où Black Dynamite vient de combler une demi-douzaine de femmes. On le retrouve plus tard à l’hôpital où il propose de se servir de son sexe comme thermomètre en prenant la température de son infirmière. Black Dynamite est un chaud lapin. Beaucoup de blagues en dessous de la ceinture et de machisme pour rire puisqu’il est exagéré. Le macguffin du film est de trouver le poison qui risque de diminuer la virilité des afro-américains. Une drogue a été mise dans une boisson populaire qui fait diminuer la taille de leur bite.
Black Dynamite est un héros, voire un super héros, et partout où il passe on le reconnait. Même Nixon le reconnait. C’est que notre héros est d’une rare intelligence. Il parcourt d’indice en indice au gré d’un scénario plaqué sur du faux. Jusqu’au moment où il comprend qui est l’auteur réel de complot anti Noir avec des déductions qui n’ont ni queue ni tête mais qui proposent des dialogues extrêmement drôles. Ce qui frappe surtout, c’est ce rythme ébouriffant dans les aventures qui contrastent avec la position des personnages quand ils discutent avant de passer à l’action. Ils restent assis ou les bras ballants comme dans un manque de mise en scène. Finalement, Black Dynamite est presque aussi ennuyeux qu’un film de blackploitation des années 1970. Et c’est bien là que le bât blesse.
Black Dynamite (Etats-Unis, 2008) Un film de Scott Sanders avec Michael Jai White, Arsenio Hall, Tommy Davidson, Kevin Chapman, Richard Edson, Darrel Heath, Buddy Lewis.
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