La
carrière de Jet Li s’est considérablement ralentie depuis quelques années. Une
comédie dramatique sociale (Ocean heaven),
une participation aux Expendables de
Sylvester Stallone et deux films en costumes de plus ou moins bonne fortune (Le Sorcier et le serpent blanc et Dragon Gate). Pour rester présent
auprès des publics, ici à la fois hongkongais et chinois du continent, Jet Li
se lance avec Badges of fury dans la
comédie policière avec gros effets spéciaux, scènes d’action musclée et longs
mouvements scénaristiques romantiques.
Pour
approcher le public, cette super-production entoure Jet Li (qui a comme
personnage Huang Fei-hong : gros rappels musicaux à Il était une fois en Chine, bien entendu) d’un jeune acteur Wen
Zhang (qui partageait l’affiche d’Ocean heaven).
Tous deux sont des policiers. Wang Bu-er et Huang ne s’entendent pas, ils ont
un contentieux en commun mais doivent travailler ensemble dans une filature.
Huang est cuistot et Wang Bu-er danseur écossais. L’opération est supervisée
par Angela (Michele Chen), leur supérieure hiérarchique.
La
filature tourne rapidement à la catastrophe (le décor est entièrement détruit) parce
que les deux hommes ne cessent de s’envoyer des insultes dans leurs micros
cachés et que Wang Bu-er pense avoir découvert un suspect dans une autre
affaire irrésolue de crimes en séries. Trois hommes sont morts mystérieusement
en affichant un très large sourire. C’est autour de cette enquête que les deux
policiers, qui se détestent, vont devoir travailler ensemble. La piste les mène
vers deux femmes que les victimes connaissaient pour avoir été leurs fiancés.
Liu
Jin-shui (Liu Shi-shi) est une actrice célèbre qui rêve du grand amour mais
espère que l’homme de sa vie ne s’arrêtera pas à son image de star du cinéma.
Sa sœur Dai Yi-yi (Liu Yan) a également été la fiancée de ces trois hommes
après leur rupture avec Jin-shui. Il faut dire que ses attraits physiques sont
impressionnants, elle apparait constamment dans des tenues sexy avec des
bustiers échancrés. Dai Yi-yi est filmée comme une bombe sexuelle à laquelle
aucun homme ne peut résister. Wang Bu-er est comme le loup de Tex Avery, langue
pendante, devant elle.
Le
comique du film renvoie à celui des grosses comédies de Wong Jing (je pense par
exemple à Nicky Larson) avec des
effets visuels (le corps de Wang Bu-er semble élastique, sa grande et fine
taille y est pour beaucoup à côté du corps pataud de Jet Li) et sonores (chaque
gag est appuyé par un jingle). Le film s’apparente, surtout dans sa première
partie, à un cartoon, comme le faisait Stephen Chow dans sa période faste. Il
faut ajouter à cela de nombreuses courtes apparitions de star (Leung Kar-yan,
Lam Suet, Lam Tze-chung, le gros de Shaolin
soccer), pas mal de blagues triviales et d’humour potache ainsi que de nombreuses références cinématographiques.
On sent
l’envie de Jet Li de revenir à un cinéma qu’il a raté dans les années 1990, ce
genre de comédie où les moments comiques alternent avec la romance légère et
les longues scènes d’action, dirigées ici par Corey Yuen. L’acteur est un peu
en retrait, subit les effets spéciaux (une plongée numérique dans les
escaliers) et cède souvent la place à Wen Zhang pour les combats au corps à
corps (et il se débrouille très bien). Comme le faisait Jackie Chan quand il
tournait New police story il y a dix
ans de cela, Jet Li adoube cette nouvelle génération d’acteur d’action du
cinéma chinois.
Badges of
fury (不二神探, Hong Kong – Chine, 2013) Un film de Wang Zhiming avec Jet
Li, Wen Zhang, Liu Shi-shi, Michelle Chen, Liu Yan, Wu Jing, Leung Kar-yan,
Tong Da-wei, Michael Tse, Stephy Tang, Huang Xiao-ming, Kevin Cheng, Raymond
Lam, Alex Fong Lik-sun, Ma Yi-li, Feng Dan-ying.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire