Les
jeux de hasard ont toujours été le péché mignon de Zatoichi (Shintaro Katsu).
C’est un moyen commode pour lui de gagner sa vie au fil de ses voyages pour
manger ses boulettes de riz. Si on s’en rend bien compte, il se fait très
rarement payé pour ses massages qu’il prodigue surtout à ses adversaires. Dans
tous les épisodes précédents, le masseur joue aux dés humilie les patrons de
maison de jeu qui pensent profiter de sa cécité pour l’escroquer. C’est aussi
un moyen de démontrer sa dextérité.
Cette
fois, il se trouve, en ouverture du Condamné,
dans une bien mauvaise posture : attaché et à genoux, il est puni de 50
coups de bâton pour avoir joué dans une maison de jeux illégale. Juste avant sa
punition, son voisin de cellule est condamné à mort. Il s’appelle Shimazo
(Koichi Mizuhara) et clame son innocence. Sa requête auprès de Zatoichi est
d’aller voir le chef de son village pour se faire déculpabiliser du complot
ourdi contre lui. Mais pour une fois, il rebrousse chemin, refusant d’aider le
condamné.
Tout
ce onzième épisode est placé sous les thèmes du jeu et du hasard. Les
coïncidences et le hasard ont toujours été la marque de fabrique des Zatoichi
qui rencontre sur son chemin des obstacles qu’il doit contourner et des ennemis
qu’il doit défaire. Ici, il tombe sur un faux moine, Hyakutaro (Kanbi Fujiyama)
qui se trouve être le fils de Shimazo. Le fils et le père ne s’étaient pas vus
depuis dix ans. Cette rencontre fortuite le convainc d’aider Shimazo et de
rencontrer son chef de village.
Tout
comme Zatoichi, Hyakutaro aime aussi jouer. Ils se rencontrent d’ailleurs à une
fête foraine où Zatoichi lance des flèches, avec succès, sur des cibles en
mouvement. Le jeune homme aime aussi l’argent et ne trouve rien de mieux que de
se faire passer pour Zatoichi. Il reproduit tous ses gestes, plie ses paupières
pour paraitre aveugle et imite sa voix. Jusqu’à ce qu’il tombe à nouveau, par
hasard, sur Zatoichi appelé pour masser son faux double. Toutes les apparitions
de Hyakutaro sont des moments comiques. Le jeu, c’est aussi le double jeu du
chef du village et de son allié l’intendant.
La
réputation du masseur précède ses arrivées. Sa légende, vraie ou fausse, se
répand partout sans que Zatoichi n’y puisse rien. Dans une auberge, deux
clients parlent de lui, en disent du mal alors que justement ils commentent le
personnage que s’est créé le moine et qui entache l’honneur du masseur. Zatoichi
est condamné à subir l’image qu’on a de lui.
Tout ce qu’il cherche c’est le calme, comme dans cette belle scène où il
sent le sel de l’océan à défaut de le voir. Il n’empêche que Le Condamné est un film un peu mou qui
recycle les éléments clés des autres épisodes.
La
Légende de Zatoichi 11 : Le Condamné (座頭市逆手斬り, Japon, 1965) Un film de Kazuo Mori avec Shintarô
Katsu, Kanbi Fujiyama, Eiko Taki, Masako Myojo, Kenjiro Ishiyama, Ryuzo
Shimada, Koichi Mizuhara.
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