mardi 8 janvier 2013

Big bullet


Forte tête de la police de Hong Kong, l’inspecteur Bill Chu (Lau Ching-wan) se fait interroger par des officiers sur l’échec d’une mission où il s’est disputé avec son supérieur, le commissaire Guan (Ng Ting-yip). Les deux hommes ne s’entendent pas du tout et l’issue d’une prise d’otage a couté cher à Guan qui se retrouve à l’hôpital. Solitaire invétéré, caractéristique de tous les héros des films policiers, Bill se fait saquer par sa hiérarchie et se retrouve dans une nouvelle équipe, moins prestigieuse, mais en demeure le chef compte tenu de ses brillants états de service malgré son sale caractère.

C’est son ami Yang (Francis Ng) qui lui annonce qu’il n’est pas viré mais transféré, ce qui ne satisfait pas du tout Bill qui y voit une punition humiliante. Il va faire la connaissance de ses nouveaux collègues en se rendant incognito dans les vestiaires et écouter, comme une petite souris ce qu’on dit sur lui. Chacun a eu écho de son tempérament, les histoires vont bon train et c’est Dan (Spencer Lam) qui défend son futur chef, sans savoir qu’il est à côté en narrant une enquête où Bill a arrêté trois voleurs. Puis il révèle enfin son identité et fait la connaissance de ses futurs partenaires. Bill se rend vite compte, à l’instar du vieux Dan, proche de la retraite, qu’on lui a filé que des tocards.

D’abord Dan qui sera le chauffeur attitré du bus de police et dont l’épouse, très mère-poule, vient apporter de la soupe pendant les planques. Ensuite, Matt (Cheung Tat-ming), gringalet qui se rêve en super flic mais qui est un grand froussard. Puis, Apple (Theresa Lee), jeune émigrée canadienne qui vient dans sa patrie servir la police et qui s’exprime mal en cantonais. Et finalement, Jeff (Jordan Chan), jeune policier qui souhaite appliquer à la lettre le règlement et va ainsi contre Bill qui n’aime rien tant qu’en faire à sa guise. Une bonne partie de Big bullet sera consacrée à cette équipe désaccordée qui n’arrive pas, en début de film, à travailler ensemble. Chaque défaut des personnages se révélera un atout pour l’enquête.

C’est un grand classique du film policier comique que de mettre des personnages divergents et de voir ce que ça donne. Evidemment, ils vont parfois se disputer mais ils vont finir pas comprendre la méthode de Bill, l’accepter et même le soutenir quand Guan, revenu de convalescence, veut à nouveau saquer son ennemi intime. De tous les personnages qui secondent Bill, c’est sans doute celui de Jeff qui est le plus intéressant puisque c’est celui qui devra être convaincu par Bill que ses méthodes sont bonnes. Jeff est un personnage de révolté parce que son jeune frère Yong (Woody Chan) est passé du côté obscur de la force et est devenu membre des triades. Cela encourage Jeff à être extrêmement vigilant sur la loi quitte à freiner une enquête. Mais lorsque Guan décide de le mettre chef à la place de Bill, il décide que se sont les méthodes de Bill qui seront appliquées désormais car elles sont plus éfficaces.

C’est donc une équipe unie qui va pouvoir combattre le vrai ennemi venu de l’extérieur, c'est-à-dire un grand criminel répondant au surnom de Professeur (Yu Rong-guang) assisté d’un sbire aux cheveux longs incarné par Anthony Wong. Ces deux hommes et leur bande de sales bandits sont l’incarnation du mal dans Big bullet. Et comme c’était toujours le cas dans ces films du milieu des années 1990, Anthony Wong ne fait pas dans la dentelle pour incarner ce salaud qui tire avec son flingue sur ses victimes en arborant un sourire diabolique. Benny Chan et ses scénaristes ne font pas dans la légèreté concernant l’action relativement violente et excessive dans le nombre de morts. Les scènes d’action finales sont épuisantes, c’était la belle époque de la Golden Harvest et Benny Chan met toute son énergie dans les gunfights pétaradants, jouissifs et distrayants.

Big bullet (衝鋒隊怒火街頭, Hong Kong, 1996) Un film de Benny Chan avec Lau Ching-wan, Ng Ting-yip, Spencer Lam, Theresa Lee, Jordan Chan, Cheung Tat-ming, Francis Ng, Yu Rong-guang, Anthony Wong, Vincent Kok, Wong Wa-wo, Chan Siu-kwan, Leung Chung, Tony Renny, So Wai-naam, Leung Yat-ho, Lam Tak-shing, Wong Chi-keung, Lau Sui-sang, Winston Yeh, Ying-Wen, Woody Chan.

lundi 7 janvier 2013

Only fools fall in love


Tyran domestique dans son domaine, le jeune seigneur Fu (Lau Ching-wan) est encore célibataire au grand dam de sa chère maman qui aimerait enfin lui trouver une épouse et être certaine d’avoir un héritier. Cela ne poserait pas vraiment de problème pour qu’une jeune femme accepte d’épouser un homme riche (encore faudrait-elle qu’on lui demande son avis dans cette Chine du début du 20ème siècle) sauf que Fu est un garçon irascible, capricieux et brutal. Il exige qu’on lui obéisse au doigt et à l’œil et quand une chose ne lui plait pas, il frappe celui qui est en face de lui, y compris quand le pauvre bougre n’y est pour rien. Sa cible favorite est ainsi son pauvre domestique Fung (Jerry Lamb).

Une personne déteste F plus que quiconque : son frère cadet Jack (Dayo Wong) qui décide de fomenter un plan pour le supprimer. Il convainc d’abord sa mère d’organiser une sorte de concours pour trouver une épouse. Puis il engage une jeune femme avec le consentement de son père. Ce dernier (Yuen Wah) aura tôt fait de persuader Dai (Ng Sin-lin, la partenaire de Lau Ching-wan également dans Beyong hypothermia) d’épouser Fu d’autant qu’il ya beaucoup d’argent à se faire. Ce qu’elle ignore, c’est qu’elle doit le tuer le soir de la nuit de noces. Mais le plan ne se déroule pas exactement comme prévu, Fu reçoit un coup sur la tête et perd une partie de ses capacités mentales. Son frère la chasse du domaine et prend le pouvoir à sa place.

Après quelques mois d’errances, Fu réapparait avec un air hébété et des cheveux hirsutes. Et il faut bien reconnaitre que Lau Ching-wan a toujours été champion pour jouer les ahuris et qu’il est l’attrait majeur de Only fools fall in love. Tout le monde le considère comme un fou, sauf Dai qui, partie loin avec son père du lieu de ce mariage arrangé, décide « d’adopter » Fu à qui elle dit qu’il n’est pas fou (réplique culte du film « je ne suis pas fou, je suis Fu », ça marche aussi en anglais). Et évidemment, comme on a bien lu le titre du film et comme on sait qu’ils s’étaient même rencontrés avant le mariage de manière romantique sur un pont où ils disputaient un confiserie, on sait bien que Fu et Dai vont tomber amoureux et qu’elle va améliorer Fu.

Il va d’abord falloir à cette dernière apprivoiser la bête qu’est devenu Fu : il se comporte comme un enfant, incapable d’agir autrement que comme un animal domestique. L’un des motifs comiques repose sur cette domestication, Fu tire comme un bœuf la charrette de Dai (elle et son père sont devenus tisseurs), il rapporte comme un chien les objets et répète tout ce qu’on lui dit comme un gamin de trois ans, l’âge mental qu’il semble avoir maintenant. L’essentiel de l’humour de Only fools fall in love est de caractère régressif, dans les comportements des personnages qui ne semblent jamais avoir atteint l’âge adulte. Tous agissent de manière infantile et se disputent comme des chiffonniers.

L’humour, tout comme la romance, est donc bon enfant. Un peu trop sans doute d’autant que la mise en scène de Vincent Kok est d’un grand calme et, dans la première partie du film, d’un rythme terriblement ennuyeux. Puis grâce à quelques anachronismes (les fiancées de Fu sont notées comme dans un radio crochet, Fu fait un défilé de mode avec les vêtements dessinés, Roy Chiao dans le rôle du grand oncle venu régler l’héritage organise un concours genre Questions pour un champion qui doit départager Fu et Jack), on a à nouveau un peu le sourire. On sent clairement que Vincent Kok cherche à produire une comédie pour concurrencer Stephen Chow, seule star comique drôle et rentable à cette époque, mais qu’il n’y parvient pas tout à fait. Sans le génie de Lau Ching-wan, ce film ne serait même pas regardable.

Only fools fall in love (呆佬拜壽, Hong Kong, 1995) Un film de Vincent Kok avec Lau Ching-wan, Ng Sin-lin, Yuen Wah, Dayo Wong, Billy Lau, Jerry Lamb, Bak Ka-sin, Roy Chiao, Vincent Kok, Wong Yat-fei.

dimanche 6 janvier 2013

Chow Yun-fat boy meets brownie girl


Etrange film que ce Chow Yun-fat boy meets brownie girl, parait-il inspiré d’une vieille légende coréenne que tout le monde connait là-bas. Ce qui étonne tout d’abord dans ce long-métrage édité en dvd en France début 2012, ce sont ces couleurs vives, tranchées, beaucoup de teintes chaudes – jaune et rouge – face à du vert et du bleu. On repère également les tâches caractéristiques et le collage de changement de bobines de films, donnant un aspect artisanal et finalement rétro. A cela il faut ajouter une petite musique, sorte de ritournelle qui plonge le récit dans l’imagerie du conte délaissant dès le départ tout réalisme et toute vraisemblance. Il faudra au spectateur abandonner ses habitudes d’un film coréen à l’histoire linéaire.

Le récit se centre autour d’une bague qu’une vieille dame veut récupérer. Problème, c’est Young-baek qui l’a récupéré il y a de cela trente ans. Young-baek est un petit mafieux doté d’étranges oreilles en pointe et vivant dans une sorte de hangar où un immense canapé et d’une peinture au visage grimaçant et aux couleurs criardes servent d’uniques mobilier. Il l’a donnée à sa sœur et va tenter de la récupérer. Mais aucune des deux femmes ne semblent vouloir transiger sur qui doit posséder la bague. La sœur avale l’anneau pour que les sbires ne la récupèrent pas. Quant à la vieille dame, elle ne se laisse pas impressionner par ce malfrat de pacotille et menace de l’écraser avec une jarre.

A propose de jarre, le jeune héros du film, par ailleurs ami de la vieille dame, en trouve une un jour dans la rue après avoir aidé un vieillard à se déplacer en le portant sur son dos. Etonné de voir les décors autour de lui se modifier, Gontae prend cette immense jarre chez lui et s’en sert pour y élever des escargots. Gontae, immense fan de Chow Yun-fat dont les photos ornent la cave où il habite, se rend un jour compte que son logement est bien rangé, bien propre et comprend qu’une belle jeune femme s’occupe de son ménage. Elle a élu domicile dans cette jarre et ce sont sans doute les escargots qui se sont transformés, tout comme les décors pouvaient changer d’apparence et devenir soudain un immense champ de tournesols en fleurs.

Le récit de Chow Yun-fat boy meets brownie girl passe ainsi d’un décor à un autre, de la cave de Gontae au loft de Young-baek, les personnages se déplacent également et révèlent dans des longues scènes de dialogue en plan séquence leur passé et leur angoisses actuelles. Ce n’est rien de dire que le film n’en est pas à une bizarrerie près l’apparentant à une sorte de rêverie constante (comme lorsque Gontae se réveille soudain et voit dans sa cave des monstres orange et bleus en train de ricaner). Puis, parfois le film s’emballe soudain un peu, une musique se fait entendre (petites percussions rigolotes), les plans se font plus courts et le montage plus rythmé. Bref, Chow Yun-fat girl meets Brownie girl tire sa singularité de tous ses éléments hétérogènes qui en font un film très bancal et souvent inabouti mais suffisamment dégénéré pour rester indulgent.

Chow Yun-fat boy meets brownie girl (우렁각시Corée, 2002) Un film de Nam Ki-woong avec Gogooma, Gi Ju-bong, Choi Seon-ja, Cho Jae-hyun, Lee Bong-gyu, Gong Ho-suk, Kim Yong-sun.

vendredi 4 janvier 2013

Beyond hypothermia


Pas de passé, pas de photos, pas d’identité, pas d’amis. La vie de la tueuse à gages qu’interprète Ng Sin-lin est vide, triste et sans but. Elle ne sourit jamais, s’habille en noir et passe son temps à accomplir des missions : assassiner les personnes dont sa commanditaire, Miss May (Shirley Wong) lui donne le nom. Elle peut passer des heures dans une chambre froide avec comme seuls compagnons des blocs de glace pour attendre sa proie, comme lors de cette mission en Malaisie où elle tue un grand patron lors d’une réception au restaurant. Puis, elle s’en va, sans rien dire (les dix premières minutes sont sans dialogue), détruit son passeport et attend son prochain job.

Une fois rentrée dans son modeste appartement, elle se retrouve seule et observe aux jumelles son voisin, un jeune restaurateur. Long (Lau Ching-wan) est tout l’inverse de la tueuse. Charmant, jovial, serviable, il vend des nouilles avec le sourire et parfois les offre au clochard qui traine près de son restaurant. Alors qu’il s’apprête à fermer, elle arrive et demande un bol de nouilles. Il l’accueille volontiers, lui dit quelques mots, elle ne répond pas et part, comme à son habitude sans bruit, en laissant de quoi payer la note. Lui est un ancien membre de triades qui a un jour décidé de tout abandonner et de changer de vie. Quelques uns de ses vieux comparses viennent l’embêter prétendant le protéger. Il refuse de les payer et les fait partir.

Il décide de lui apprendre la vie. Il veut savoir son nom, elle ne lui donne pas. Elle ne le connait pas. Elle sait seulement qu’elle vient du Cambodge et qu’elle a été adoptée par Miss May. Chaque soir, Long attend la demoiselle, lui prépare des petits plats et lui propose ensuite une attraction pour lui redonner le sourire. Il installe sur la terrasse une balançoire, dans son garage une machine à barbe à papa, un soir de pluie torrentielle, il sort un bateau gonflable pour naviguer sur les flots. Une romance commence à s’installer, en tout cas la confiance gagne la fille. De manière un peu schématique, Beyond hypothermia montre leur opposition, elle est froide, glaciale (la première séquence de planque), lui est chaud (il allume son feu pour cuire ses nouilles quand elle arrive). Ils vont devoir s’apprivoiser et c’est sous la pluie, la plupart du temps, qu’ils vont s’approcher, se toucher et se réchauffer l’un l’autre.

Quand Long ne voit pas arriver sa cliente préférée, c’est qu’elle est en mission. Là, la partie polar de cette production typique de Johnnie To reprend la main. Miss May l’envoie en Corée pour assassiner un homme. Elle réussit sa mission mais le fils du défunt, Jing (Han Jae-suk) décide de se venger. Il comprend assez vite que la tueuse est de Hong Kong et s’y rend pour la tuer. Par un concours de circonstance, il engage Miss May pour retrouver la tueuse. Elle refuse car elle affirme ne jamais travailler dans son propre pays. En effet, on a bien vu que les missions ont toujours eu lieu à l’étranger. Jing la convainc avec violence (il lui tranche un doigt) et beaucoup d’argent à la clé. Miss May comprend que sa tueuse a rencontré un homme et la gronde vertement. Contre la révélation de son nom, la tueuse fera cette mission qui sera sa dernière.

L’affrontement entre Jing et la tueuse, qui a désormais un nom Cheng, est le morceau de bravoure de Beyond hypothermia. Il se déroule en deux temps. D’abord dans un restaurant où les deux ennemis se rendent, l’un face à l’autre mais dans deux coins opposés. La salle se vide peu à peu de ses clients. La tension est créée par l’attente du premier coup de feu, lequel va tirer en premier, les regards cherchent à se croiser dans un flottement de l’action particulièrement efficace qui sera la marque de fabrique de la Milkyway. Puis, le gunfight se déroule de nuit en extérieur avec tous les protagonistes du film qui tombent les uns après les autres comme des mouches. Déjà à l’époque c’était un film très sombre porté par Lau Ching-wan impérial, il reste malgré les quelques clichés amoureux encore puissamment prenant.

Beyond hypothermia (攝氏32, Hong Kong, 1996) Un film de Patrick Leung avec Lau Ching-wan, Ng Sin-lin, Han Jae-suk, Shirley Wong, Cheung Chung-kei, Cheung Kam-bon, Hau Ang.

jeudi 3 janvier 2013

Sorties à Hong Kong (janvier 2013) The Last supper


The Last supper (王的盛宴, Hong Kong – Chine, 2012) 
Un film de Lu Chuan avec Liu Ye, Qin Lan, Daniel Wu, Chang Chen, Yan Ni, Qi Dao, Tao Zeru, Nie Yuan, Hao Bojie, Yu Ziqi, He Dujuan, Huo Siyan, Sha Yi, Zhao Xiang. 120 minutes. Classé Catégorie IIB. Sortie à Hong Kong : 3 janvier 2013.

Sorties à Hong Kong (janvier 2013) The Last tycoon


The Last tycoon (大上海, Hong Kong – Chine, 2012) 
Un film de Wong Jing avec Chow Yun-fat, Sammo Hung, Huang Xiao-ming, Yuan Quan, Yuan Li, Francis Ng, Mo Xiao-qi, Kimmy Tong, Zheng Yi-tong, Gao Hu, Xin Bai-qing, Jiang Lu-xia, Feng Wenjuan. 119 minutes. Classé Catégorie IIB. Sortie à Hong Kong : 3 janvier 2013.


mercredi 2 janvier 2013

L’Homme aux poings de fer


Présenté par Quentin Tarantino, produit et scénarisé par Eli Roth, interprété, scénarisé et réalisé par RZA, L’Homme aux poings de fer débute sur un générique en anglais et chinois et se lance avec la douce et chaude voix de RZA qui narre, en voix off, la situation au Jungle Village où se déroule l’action du film situé dans une Chine plus ou moins intemporelle, comme dans un classique de la Shaw Brothers. Sur ordre de l’empereur (Terence Yin), Silver Lion (Byron Mann) décide avec son petit frère Bronze Lion (Cung Le) de prendre le pouvoir au sein de son clan et tue son père Golden Lion (Chen Kuan-tai). Cet assassinat ce produit grâce au sabre conçu par Thaddeus Smith (RZA), le forgeron du village qui regrette que les armes qu’il fabrique servent à de si noirs desseins. Le village va devenir le centre d’une bataille de pouvoir où les morts sanglantes et violentes vont s’accumuler.

Arrive tout d’abord Zen Yi (Rick Yune), le fils naturel de Golden Lion qui se voit ainsi spolié de son héritage par son frère adoptif. Zen Yi vivait avec sa fiancée Chi Chi (Zhu Zhu) sur des monts éloignés. Spécialiste des dagues et autres lames dissimulées dans son armure, il part immédiatement venger son père. Puis, débarque Jack Knife (Russell Crowe), baroudeur vêtu comme un cow-boy qui se dirige immédiatement après son arrivée au bordel de la ville, le bien nommé Pink Blossom où la tenancière, Madame Blossom (Lucy Liu) l’accueille avec bonheur. Jack Knife est lui aussi un expert en lame. La sienne cache un pistolet et il n’hésite pas à éventrer un gros chinois déclanchant un gros jet de sang devant les prostituées. Enfin le personnage principal, Thaddeus Smith est amoureux de Lady Silk (Jamie Chung), l’une des filles du bordel qu’il espère racheter à sa patronne. Voici pour les trois gentils du film même si ces « gentils » le sont à peine, d’ailleurs vu son comportement, on hésite longtemps à classer Jack Knife dans les gentils.

Et les trois méchants sont donc Silver Lion, cheveux hirsutes et vêtements en peaux de bêtes, comme tous les hommes de son clan. Il veut le pouvoir et rien ne l’empêchera de l’avoir. Il tue, avec un sourire narquois et un rire sardonique, tous ceux qui se mettent sur son passage. La première partie du film est ainsi ponctuée de scènes de combats chorégraphiées par Corey Yuen où les personnages exercent un kung-fu aérien et non réaliste gorgé d’effets spéciaux. Beaucoup de personnages adversaires donc mais aussi beaucoup de confusion dans le scénario. A vrai dire, il est un peu difficile de comprendre pourquoi tant de protagonistes (tels les combattants Gemini, Andrew Lin et Grace Huang) viennent juste faire un coucou avant de mourir dans d’atroces souffrances. Autre méchant, le costaud Brass Body (Dave Baustita) qui a le pouvoir de transformer sa peau en bronze et donc résiste à toutes les lames. Enfin, Poison Dagger (Daniel Wu), adjoint du gouverneur portant des cheveux blonds comme l’eunuque inspiré des films de Dragon Gate.

On sent bien que RZA aime ce cinéma d’arts martiaux et kung-fu et qu’il veut leur rendre hommage. On en retrouve de nombreuses figures imposées et tout d’abord ce décor unique et central de l’action, la maison close très rose où les enjeux se produisent. On y retrouve, dans la deuxième partie, le mythe du sabreur manchot quand Thaddeus Smith se voit priver de l’usage de ses bras par Silver Lion. Alors que Jack Knife le soigne de cette grave et irréversible blessure, un long flashback explique comment ce noir américain a débarqué dans ce village paumé de Chine. On y aperçoit quelques secondes Pam Grier (méconnaissable) et Gordon Liu dans son éternel rôle d’abbé de Shaolin qui va enseigner la sagesse et les arts martiaux à Thaddeus. Puis, la troisième partie se lance dans les règlements de compte : les gentils contre les méchants avec au milieu Madame Blossom et ses filles de joie.

Pourtant L’Homme aux poings de fer ne convainc qu’à moitié, ne trouvant jamais sa vraie voie entre pastiche assumé et véritable film de sabre au premier degré. D’un côté, on y entend du rap et de la musique habituellement dévolue au western. Mais cela était parfois le cas dans les films de kung-fu hongkongais des années 1970. On sent d’un autre côté, la volonté de RZA et Eli Roth d’offrir au spectateur un film d’action comme on en faisant alors où le spectateur en aura pour son argent, où les somptueux décors seront détruits par les combattants, où le sang giclera jusqu’à obturer la caméra. Et c’est vrai qu’on s’amuse souvent, bien que l’humour soit absent ou navrant et que tout soit très sérieux. Mais on ne peut pas s’empêcher de penser qu’à l’époque et même parfois encore maintenant quand Tsui Hark est en forme, ce qui plait c’est de voir de l’artisanat plutôt que des effets spéciaux grandiloquents, des artistes martiaux qui se battent en plein cadre plutôt que des plans de trois secondes avec des travellings partout et des personnages moins nombreux mais plus sympathiques.

L’Homme aux poings de fer (The Man with the iron fists, Etats-Unis – Hong Kong, 2012) Un film de RZA avec RZA, Russell Crowe, Lucy Liu, Byron Mann, Jamie Chung, Rick Yune, Dave Bautista, Cung Le, MC Jin, Gordon Liu, Chen Kuan-tai, Leung Kar-yan, Andrew Lin, Grace Huang, Telly Liu, Xue Jingyao, Pam Grier, Zhu Zhu, Daniel Wu, Andrew Ng, Terence Yin.

mardi 1 janvier 2013

The Blue jean monster


Le monstre en blue-jean dont il est question dans ce film d’Ivan Lai, cinéaste qui a beaucoup œuvré dans le Catégorie III lors de sa grande époque (et notamment en réalisant Daughter of darkness) est Tsu (Shing Fui-on), policier de son état, futur papa et époux de Chu (Pauline Wong). Il est un monstre non pas à cause de son physique particulier et Shing Fui-on est une gueule du cinéma de Hong Kong, un des ses acteurs qui depuis plus de vingt ans hantent les polars avec son faciès de brute épaisse qui sait, d’un sourire, devenir le mari le plus gentil de la terre. S’il est devenu un monstre, c’est parce qu’il a trop écouté son pote Big (Tse Wai-kit), exemple parfait de la plaie qui s’incruste toujours et dont on ne sait pas comment on se débarrasse. Personnage certes comique tendance grotesque de pure tête à claques qui permet au héros d’acquérir les faveurs du public.

Big est un vieil ami de Tsu, ils sont comme frères avec les avantages (il est indic et connait toujours les mauvais coups des triades) et les inconvénients (il est très collant, sans gêne et énerve Chu). En début de film, alors que Tsu et Chu doivent aller à la clinique pour passer un examen pour le futur bébé, Big donne à Tsu un tuyau : des cambrioleurs vont s’attaquer à une banque. Il part sur le champ, laissant sa femme furieuse rentrer seule et file arrêter les méchants. Et quand j’écris méchants, ça veut dire qu’ils flinguent aux armes lourdes tout le monde dans la banque en ricanant très fort, en n’hésitant pas à tirer dans le tas avant de s’enfuir avec le pognon. Conséquence : course poursuite dans les rues de Hong Kong, puis gunfight dans un terrain vague, enfin – surprise – Tsu ne vainc pas les malfrats. Bien au contraire, il meurt, un tuyau lui transperçant le ventre.

C’est finalement rare qu’un héros meurt au bout de vingt minutes de film, enterré sous un monceau de ferraille. Un orage éclate et un éclair va le ressusciter. The Blue jean monster commence alors sa partie comédie de fantôme car Tsu doit d’abord lui-même comprendre qu’il est devenu un zombie, mais avec la plupart de ses facultés intellectuelles et physiques. C’est la meilleure partie. Shing Fui-on est à la fois balourd et convaincant dans ce rôle de flic zombie. Une série de quiproquos se développe. D’abord avec son ami Big, encore incrusté chez lui, et qui mangera les nouilles sorties du trou de son abdomen, trou causé par le tuyau et que Tsu tentera de boucher avec de la pate à cookie, qui cuira et que Big mangera. Jusqu’à ce qu’il comprenne  où ces aliments ont trainé. Tsu expliquera à son pote sa situation.

En fait, Tsu est obligé pour continuer de survivre (quel terme employer finalement ?) de s’injecter des doses d’électricité. Avant que Big ne soit au courant, Tsu s’applique un fer à repasser, l’autre croit qu’il s’électrocute et va le sauver. Là aussi quiproquo, sexuel cette fois : Chu s’est persuadée que son époux et Big sont devenus gays et amants. Elle les a trouvé l’un sur l’autre dans des mouvements langoureux. Or, parce qu’il est mort, il ne pouvait plus avoir une érection et il l’a délaissée la nuit suivante. Non seulement cela donne droit à des répliques affligeantes (une amie de Chu lui dit qu’il faut se méfier des homos parce qu’ils donnent le sida) et des situations stupides (Chu et cette amie, décidément d’une bêtise crasse, décident d’engager une prostituée (Amy Yip) pour le remettre dans le droit chemin).

On ne peut pas dire que les femmes ont le beau rôle dans The Blue jean monster. Cela ne va pas s’arranger avec le personnage de Gucci (Gloria Yip), qui entre dans l’aventure en se trouvant sur le lieu du cambriolage. Prise en otage, elle va parvenir à s’échapper non sans avoir piqué un sac plein de billets aux malfrats qui, bien entendu, vont vouloir le récupérer. Une fois les navrants et pas drôles quiproquos sexuels finis, la baston contre les méchants peut reprendre. Mais maintenant il faut supporter le jeu passablement mauvais de Gloria Yip, qui en fait des tonnes. On espère vraiment que les bandits vont la flinguer. Mais même pas. Mal scénarisé, le film, dans sa dernière partie, lorgne du côté de John Woo (Shing Fui-on avait joué dans The Killer) sans arriver à l’égaler.

The Blue jean monster (著牛仔褲的鍾馗, Hong Kong, 1990) Un film de Ivan Lai avec Shing Fui-on, Pauline Wong, Tse Wai-kit, Gloria Yip, Amy Yip, Kunimura Jun, Amy Wu.

lundi 31 décembre 2012

Bilan de l'année 2012



Si le nombre de films asiatiques sortis en France a augmenté en 2012 (25 longs-métrages soit six de plus qu’en 2011), les chiffres d’entrées est bien plus faible. Ainsi le Ghibli de l’année, La Colline aux coquelicots, a attiré presque 50% de spectateurs de moins qu’Arriety sorti exactement à la même période. Certes, la critique n’a pas été tendre avec ce nouvel film d’animation tourné par le fils d’Hayao Miyazaki mais cela n’explique pas tout. En revanche, l’inflation des sorties hebdomadaires n’aident pas pour les films les plus fragiles : d’abord, il sort chaque mercredi un grand nombre de films pouvant parfois aller jusqu’à 15, y compris l’été période habituellement moins fournie. Ensuite, les gros films, blockbusters hollywoodiens comme films français à stars, sortent sur un nombre de copies très important laissant peu de place aux autres. Enfin, la conséquence de ces deux données fait que les films restent peu de temps dans les cinémas. Il faut donc au spectateur être très attentif aux séances, parfois attendre le film longtemps quand il sort. Et j’ajouterai que certains films sont tellement faibles et sans surprises (Tokyo park, Sauna on Moon, Hanezu par exemple), qu’il est difficile de les défendre et de convaincre d’aller les voir. Il est très décevant de constater qu’un si beau film comme Les Enfants loups, Ame et Yuki ait eu si peu de spectateurs. On peut regretter aussi que le Festival de Cannes, toutes sections confondues, ne cherche plus à sélectionner des films inconnus et se contente d’inviter, encore une fois, Kim Ki-duk ou Hong Sang-soo, qui signe son plus gros succès cette année grâce à Isabelle Huppert. D’ailleurs, la Quinzaine des réalisateurs a programmé The King of pigs, descendu par la presse lors de sa présentation et qui risque de ne jamais être présenté au public malgré ses qualités. A propos de festival, il faut se féliciter de la rétrospective Ann Hui à Paris, en espérant que les films de la cinéaste seront un jour plus visibles (A simple life devrait sortir en mars). Il reste aussi les dvd, toujours à propos d’Ann Hui, Spectrum Films a édité The Way we are mais également The Heavenly kings de Daniel Wu (il était temps). Wild Side a sorti plusieurs films : The Stool pigeon (sous le titre de The Crash), Monga (sous le titre Dragons : la guerre des gangs) et Triple tap (sous le titre de Shooters) – sans que je comprenne l’intérêt de changer des titres en anglais pour des titres en anglais. Herman Yau a eu droit à deux sorties dvd (son Ip Man et Qiu Jin la guerrière), deux de ses films les plus récents. Carlotta poursuit son travail d’édition de films classiques tandis que Metropolitan-HKVidéo-Seven Sept alterne sorties dvd de films récents (13 assassins) et films rares (deux Teruo Ishii) abandonnant (de manière non définitive, je l’espère) la découverte de comédies cantonaises. Ceci étant, on attend encore la sortie du dernier Tsui Hark (qui passe souvent en festival), des Johnnie To inédits (il y en a encore beaucoup) ou d’autres films excellents mais qui n’on pas le prestige de ces deux cinéastes (Hong Kong ghost stories, Gallants, East meets west 2011, Love in the buff ou Vulgaria pour n’en citer que cinq). Il faut dire que trouver des bons films à Hong Kong est devenu un labeur. Je n’ai rien contre le fait de sortir Time warriors : la révolte des mutants alias Future X Cops de Wong Jing, sombre navet d’un ennui mortel ou Revenge : a love story de Wong Ching-po polar putassier ou encore le très médiocre Shaolin de Benny Chan, puisque plus il y a des films, plus je suis content, mais cela se fait au détriment des bons films : le nivellement par le bas, l’absence de qualité pourraient donner l’impression que tous les films hongkongais sont comme ça. Le pire est peut-être que les éditeurs pensent que le public aime ça. Or, même à Hong Kong, les spectateurs se détournent de ses films. La part de marché des films locaux est en chute libre par rapport à 2011. Sur les 25 plus gros succès de 2012, on trouve 19 films américains. Le premier film hongkongais arrive en 13ème position (Love in the buff), suivi de A simple life (14ème), The Viral factor (16ème) I love Hong Kong 2012 (21ème) et Motorway (25ème). Et les grosses productions avec la Chine, dont la quantité est en augmentation mais leur qualité en baisse, ne change rien à la donne. Le cinéma de Hong Kong va très mal. Très, très mal.

Box office des films d’Asie sortis en France :
La Colline aux coquelicots. 429192 spectateurs
The Raid 182575 spectateurs
Les Enfants loups, Ame et Yuki 167.716 spectateurs
In another country 71.120 spectateurs
I wish 58.330 spectateurs
Le Chien du Tibet 33.256
11 fleurs 23.303
La Servante 15.144
Lili à la découverte du monde sauvage 11.666
Tatsumi 9030
Saya Zamuraï 6.982
Fengming, Chronique d'une femme chinoise 6.945
La Rizière 6.169
Tokyo park 5.769
Saudade 4.233
Le Fossé 3.086
Headshot 1.849
Genpin 718
(merci à Mathias Mosely pour les chiffres)

Pour finir, 12 films que j’ai aimés en 2012 (par ordre alphabétique)

Bonne année 2013 pleine de bons films.

samedi 29 décembre 2012

Mr. Wong in Chinatown + Phantom in Chinatown


Début décembre, j’avais évoqué ces films produits par la 20th Century Fox (Charlie Chan et Mr. Moto), montrant un engouement pour ces deux détectives chinois et japonais dans les années 1930. Dans la même catégorie de films, une compagnie concurrente, la Monogram Pictures, s’est lancée entre 1938 et 1940 dans la production de six aventures policières ayant pour personnage principal James Lee Wong. Les deux films dont je parle aujourd’hui sont similaires aux Mr. Moto : durée courte d’environ une heure, des rebondissements nombreux, un exotisme de pacotille et, surtout, une police américaine relativement incompétente. C’est souvent grâce à la force de déduction et du calme de Mr. Wong que l’enquête pourra être bouclée.

Boris Karloff incarne Jame Lee Wong dans Mr. Wong in Chinatown. L’acteur, qui fut la créature de Frankenstein dans les films de James Whale et également un des Fu Manchu (je tenterai d’écrire sur cette très féconde série prochainement) est difficilement crédible en chinois. Son maquillage se contente de brider ses yeux avec quelques traits de d’eye liner. Il porte des lunettes rondes (l’apanage des Chinois) et arbore une fine moustache. Son domicile (pour l’exotisme) ressemble à un magasin d’antiquités chinoises. La sonnette émet le son d’un gong et son fidèle majordome Foo (Lee Tung Foo) est toujours présent pour le servir. Mr. Wong est un homme relativement âgé (l’acteur avait déjà la cinquantaine), se déplaçant lentement aidé par sa canne, incarnant ainsi le calme face à l’agitation qui l’entoure.

Mr. Wong reçoit la visite d’une jeune femme (Lotus Long) qui meurt sous ses yeux après lui avoir dit de se méfier d’un certain « Captain J ». Il découvre que cette femme est une princesse chinoise chargée d’une mission secrète par son gouvernement. Il va mener son enquête en collaboration avec l’inspecteur Street (Grant Withers), homme irascible qui a du mal à supporter la faculté de déduction de Wong. Street est un personnage récurrent de la franchise. L’humour et le charme sont apportés par la journaliste Robbie Logan (Marjorie Reynolds) aussi intrépide que gaffeuse. Son personnage procure les rares moments savoureux dans un film à l’histoire mal fagotée et bancale et, somme toute, bien ennuyeuse.

On avait vu Keye Luke dans le rôle du fils de Charlie Chan (Charlie Chan à Shanghai et M. Moto sur le ring). Bien plus jeune que Boris Karloff, c’est lui qui interprète Jame Lee Wong dans Phantom in Chinatown. Il s’agit pour la Monogram d’apporter de l’action et des cascades dans le film. Appelé parfois Jimmy, ce Wong débute dans le métier et place le film chronologiquement avant ceux de Karloff, comme si c’était la jeunesse du personnage qui était décrite. Sa fougue et son enthousiasme confinent parfois à l’arrogance mais procurent une bouffée d’air frais comparée à l’apathie de Karloff. On y retrouve son fidèle serviteur Foo, qui a le rôle d’un précepteur n’hésitant pas à gronder Jimmy dans une scène comique où Foo et Wong se disputent  autour d’un bol de soupe.

Ses rapports avec l’inspecteur Street ne sont pas simples. Ce dernier se demande qui est ce gamin qui vient s’incruster dans son enquête, s’énervant contre la logique de Wong qui va contre son propre esprit brouillon et répétant toujours les mêmes phrases dans un but comique. Au bout d’un moment, ils vont devenir amis, se faire confiance et se compléter. Tout commence avec la présentation par un pilleur d’antiquités (pardon, un archéologue) qui présente le film de ses découvertes en Chine. Il aurait trouvé un vieux parchemin indiquant l’emplacement du « Feu de l’Eternité » de l’époque Ming. Cet archéologue est empoisonné et pour l’inspecteur Street tout le monde est suspect, y compris James Lee Wong.

D’ailleurs ce dernier ne condamne t-il pas les fouilles lorsqu’il voit un cercueil Ming en demandant quelle serait la réaction des Américains si des Chinois venait prendre la tombe de Washington pour la ramener à Pékin. Autre suspecte, mademoiselle Wen (Lotus Long, décidemment présente dans tous ces films), agent chinois en poste à San Francisco. Son aide précieuse permettra d’arrêter le meurtrier. Malgré la proximité entre Miss Wen et Mr. Wong, il est notable de remarquer que les scénaristes ne leur donnent pas la possibilité d’envisager la moindre romance. Phantom of Chinatown, plus rythmé que Mr. Wong in Chinatown, mieux construit et plus amusant ressemble à un épisode de Mr. Moto. A noter que les films de Mr. Wong sont désormais dans le domaine public et visibles gratuitement et librement sur Internet.

Mr. Wong in Chinatown (Etats-Unis, 1939) Un film de William Nigh avec Boris Karloff, Marjorie Reynolds, Grant Withers, Huntley Gordon, George Lynn, William Royle, Lee Tung Foo, Lotus Long.

Phantom of Chinatown (Etats-Unis, 1940) Un film de Phil Rosen avec Keye Luke, Lotus Long, Grant Withers, Charles Miller, John Dilson, Lee Tung Foo, John Holland.