Tyran
domestique dans son domaine, le jeune seigneur Fu (Lau Ching-wan) est encore
célibataire au grand dam de sa chère maman qui aimerait enfin lui trouver une
épouse et être certaine d’avoir un héritier. Cela ne poserait pas vraiment de
problème pour qu’une jeune femme accepte d’épouser un homme riche (encore
faudrait-elle qu’on lui demande son avis dans cette Chine du début du 20ème
siècle) sauf que Fu est un garçon irascible, capricieux et brutal. Il exige
qu’on lui obéisse au doigt et à l’œil et quand une chose ne lui plait pas, il
frappe celui qui est en face de lui, y compris quand le pauvre bougre n’y est
pour rien. Sa cible favorite est ainsi son pauvre domestique Fung (Jerry Lamb).
Une
personne déteste F plus que quiconque : son frère cadet Jack (Dayo Wong)
qui décide de fomenter un plan pour le supprimer. Il convainc d’abord sa mère
d’organiser une sorte de concours pour trouver une épouse. Puis il engage une
jeune femme avec le consentement de son père. Ce dernier (Yuen Wah) aura tôt
fait de persuader Dai (Ng Sin-lin, la partenaire de Lau Ching-wan également
dans Beyong hypothermia) d’épouser Fu d’autant qu’il ya beaucoup d’argent à se
faire. Ce qu’elle ignore, c’est qu’elle doit le tuer le soir de la nuit de
noces. Mais le plan ne se déroule pas exactement comme prévu, Fu reçoit un coup
sur la tête et perd une partie de ses capacités mentales. Son frère la chasse
du domaine et prend le pouvoir à sa place.
Après
quelques mois d’errances, Fu réapparait avec un air hébété et des cheveux
hirsutes. Et il faut bien reconnaitre que Lau Ching-wan a toujours été champion
pour jouer les ahuris et qu’il est l’attrait majeur de Only fools fall in love. Tout le monde le considère comme un fou,
sauf Dai qui, partie loin avec son père du lieu de ce mariage arrangé, décide
« d’adopter » Fu à qui elle dit qu’il n’est pas fou (réplique culte
du film « je ne suis pas fou, je suis Fu », ça marche aussi en
anglais). Et évidemment, comme on a bien lu le titre du film et comme on sait
qu’ils s’étaient même rencontrés avant le mariage de manière romantique sur un pont
où ils disputaient un confiserie, on sait bien que Fu et Dai vont tomber
amoureux et qu’elle va améliorer Fu.
Il
va d’abord falloir à cette dernière apprivoiser la bête qu’est devenu Fu :
il se comporte comme un enfant, incapable d’agir autrement que comme un animal
domestique. L’un des motifs comiques repose sur cette domestication, Fu tire
comme un bœuf la charrette de Dai (elle et son père sont devenus tisseurs), il
rapporte comme un chien les objets et répète tout ce qu’on lui dit comme un
gamin de trois ans, l’âge mental qu’il semble avoir maintenant. L’essentiel de
l’humour de Only fools fall in love
est de caractère régressif, dans les comportements des personnages qui ne
semblent jamais avoir atteint l’âge adulte. Tous agissent de manière infantile
et se disputent comme des chiffonniers.
L’humour,
tout comme la romance, est donc bon enfant. Un peu trop sans doute d’autant que
la mise en scène de Vincent Kok est d’un grand calme et, dans la première
partie du film, d’un rythme terriblement ennuyeux. Puis grâce à quelques
anachronismes (les fiancées de Fu sont notées comme dans un radio crochet, Fu
fait un défilé de mode avec les vêtements dessinés, Roy Chiao dans le rôle du
grand oncle venu régler l’héritage organise un concours genre Questions pour un
champion qui doit départager Fu et Jack), on a à nouveau un peu le sourire. On
sent clairement que Vincent Kok cherche à produire une comédie pour
concurrencer Stephen Chow, seule star comique drôle et rentable à cette époque,
mais qu’il n’y parvient pas tout à fait. Sans le génie de Lau Ching-wan, ce
film ne serait même pas regardable.
Only fools fall in love (呆佬拜壽, Hong Kong, 1995) Un film de Vincent Kok avec Lau Ching-wan, Ng Sin-lin,
Yuen Wah, Dayo Wong, Billy Lau, Jerry Lamb, Bak Ka-sin, Roy Chiao, Vincent Kok,
Wong Yat-fei.
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