Etrange
film que ce Chow Yun-fat boy meets
brownie girl, parait-il inspiré d’une vieille légende coréenne que tout le
monde connait là-bas. Ce qui étonne tout d’abord dans ce long-métrage édité en
dvd en France début 2012, ce sont ces couleurs vives, tranchées, beaucoup de
teintes chaudes – jaune et rouge – face à du vert et du bleu. On repère
également les tâches caractéristiques et le collage de changement de bobines
de films, donnant un aspect artisanal et finalement rétro. A cela il faut
ajouter une petite musique, sorte de ritournelle qui plonge le récit dans
l’imagerie du conte délaissant dès le départ tout réalisme et toute
vraisemblance. Il faudra au spectateur abandonner ses habitudes d’un film
coréen à l’histoire linéaire.
Le
récit se centre autour d’une bague qu’une vieille dame veut récupérer.
Problème, c’est Young-baek qui l’a récupéré il y a de cela trente ans. Young-baek
est un petit mafieux doté d’étranges oreilles en pointe et vivant dans une
sorte de hangar où un immense canapé et d’une peinture au visage grimaçant et
aux couleurs criardes servent d’uniques mobilier. Il l’a donnée à sa sœur et va
tenter de la récupérer. Mais aucune des deux femmes ne semblent vouloir
transiger sur qui doit posséder la bague. La sœur avale l’anneau pour que les
sbires ne la récupèrent pas. Quant à la vieille dame, elle ne se laisse pas
impressionner par ce malfrat de pacotille et menace de l’écraser avec une
jarre.
A
propose de jarre, le jeune héros du film, par ailleurs ami de la vieille dame,
en trouve une un jour dans la rue après avoir aidé un vieillard à se déplacer
en le portant sur son dos. Etonné de voir les décors autour de lui se modifier,
Gontae prend cette immense jarre chez lui et s’en sert pour y élever des
escargots. Gontae, immense fan de Chow Yun-fat dont les photos ornent la cave
où il habite, se rend un jour compte que son logement est bien rangé, bien
propre et comprend qu’une belle jeune femme s’occupe de son ménage. Elle a élu
domicile dans cette jarre et ce sont sans doute les escargots qui se sont
transformés, tout comme les décors pouvaient changer d’apparence et devenir
soudain un immense champ de tournesols en fleurs.
Le
récit de Chow Yun-fat boy meets brownie
girl passe ainsi d’un décor à un autre, de la cave de Gontae au loft de Young-baek,
les personnages se déplacent également et révèlent dans des longues scènes de
dialogue en plan séquence leur passé et leur angoisses actuelles. Ce n’est rien
de dire que le film n’en est pas à une bizarrerie près l’apparentant à une
sorte de rêverie constante (comme lorsque Gontae se réveille soudain et voit
dans sa cave des monstres orange et bleus en train de ricaner). Puis, parfois
le film s’emballe soudain un peu, une musique se fait entendre (petites
percussions rigolotes), les plans se font plus courts et le montage plus
rythmé. Bref, Chow Yun-fat girl meets
Brownie girl tire sa singularité de tous ses éléments hétérogènes qui en
font un film très bancal et souvent inabouti mais suffisamment dégénéré pour
rester indulgent.
Chow
Yun-fat boy meets brownie girl (우렁각시, Corée, 2002) Un film de Nam Ki-woong avec
Gogooma, Gi Ju-bong, Choi Seon-ja, Cho Jae-hyun, Lee Bong-gyu, Gong Ho-suk, Kim
Yong-sun.
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