dimanche 20 avril 2008

Mongol


Avant d’être Gengis Khan, Gengis Khan s’appelait tout simplement Temujin. Mongol racontera l’histoire de Temujin avant qu’il ne devienne l’empereur de la moitié du monde, comme on dit. On commence donc dans l’enfance quand notre futur chef de clan n’a encore que neuf ans. Auparavant, Mongol nous aua montré Tadanobu Asano, le visage buriné attaché dans une cage. Le film tendra à nous montrer comment il s’est retrouvé prisonnier et comment il va s’en sortir.

Départ du récit avec cet enfant qui est amené par son père dans la tribu des Merkits dans le royaume du Tangut, afin de choisir une femme. Elle sera Borte, elle sera consentante voire à l’initiative de leur futur amour. Ils se retrouveront dix ans plus tard pour se marier, mais entre temps, Temujin sera blessé et laissé pour mort. Borte sera promise à un autre, mais Temujin revient et se fait un ennemi. L’homme se montre d’une fidélité à ses engagements et telle est sa devise selon Bodrov.

Temujin deviendra donc une bête de guerre pour une femme quand bien même on lui conseille de ne jamais faire la guerre pour cette raison. Temujin va s’allier avec Jamuha qui deviendra son ennemi et le vendra, à cause d’une femme, à cause de pouvoir, à un seigneur de Tangut. Jamuha, qui porte presque une coiffure d’iroquois, sera malgré lui un de piliers qu fabriquent Gengis Khan. Ils sont peu nombreux les gens qui reconnaissent en cet impétueux Temujin le futur empereur. Il y a Borte, sa femme et un moine bouddhiste qui avertit le roi de Tangut que cet homme détruira son royaume.

Bodrov ne fait pas de Gengis une figure angélique, contrairement à ce qui a pu être écrit. Mais, Mongol ne s’attache que très tardivement aux guerres et aux massacres perpétrés par Gengis. On trouve au milieu du film une courte scène de bataille, mais déjà on observe que Temujin décime tous ses ennemis. On dira que la gloire de Gengis Khan a été possible uniquement parce que tous ses ennemis sont morts et qu’ils ne purent jamais écrire une sa contre-histoire.

Bodrov filme ces scènes de bataille à la manière d’un chambara. Les sabres rentrent dans les corps en éjectant des giclées de sang. Cela les scènes de sabre dans le Zatoichi de Takeshi Kitano.

Mongol réussit à ne pas être un gros film bourrin comme Zhang Yimou ou Chen Kaige en on tourné récemment (La Cité interdite ou Wu Ji). Le film ressemble, toute proportion gardée, plus à Seven swords. Le fim n’abuse pas des effets numériques pour montrer une immense armée en train de se battre. Certes, dans la bataille finale entre Gengis Khan et Jamuha, Bodrov utilise le numérique mais parvient à conserver de l’humain en filmant des cavaliers face à face. Dans cette scène finale, Gengis aura perdu tout sourire et le massacre a lieu.

Ça se regarde, sans plus. Sans réel plaisir, sans déplaisir non plus contrairement au dernier film de Chen Kaige. Mongol a été nommé aux Oscar en tant que meilleur film en langue étrangère. La seule question réellement intéressante est de savoir pourquoi Asano joue un Mongole et est-ce que cela va lancer sa carrière hors du Japon. Sinon, il est très bien Asano dans ce rôle tout en douceur.

Mongol (Монгол, Russie – Allemagne, 2007) Un film de Sergei Bodrov Sr. Avec Tadanobu Asano, Soon Khon-lei, Khylan Tchouloon, Odniam Odsouren.

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