C’est la vie, mon chéri (en français dans le texte pour son titre, y compris au générique) est un des plus gros succès du cinéma de Hong Kong en 1993, une période entièrement dominée par les comédies burlesques de Stephen Chow. Derek Yee est aux commandes de ce mélodrame qui va lancer la carrière de Lau Ching-wan qui, jusqu’à présent, n’était qu’un acteur de seconde zone cantonné dans de petits rôles sans envergure.
Kit (Lau Ching-wan) est musicien. Un homme seul depuis qu’il s’est séparé de Tracy (Carina Lau) une star de la cantopop. Il passe son temps à ne rien faire, à ruminer son mal de vivre et n’arrive pas à avancer dans la vie. Kit habite un modeste appartement mal meublé. Au rez-de-chaussée de son immeuble, habite Min (Anita Yuen), une jeune femme qui arbore constamment un beau sourire. Elle va entreprendre de lui redonner de la joie de vie. Ils se rencontrent dans un jardin public où elle donner à manger aux chiens errants. Puis il l’aperçoit dans la troupe de musiciens que tient son oncle (Paul Chun).
Commence entre eux une amitié établie sur une douce complicité. Min va régulièrement sonner à la porte de Kit, qui bougon, la reçoit avec son éternel caleçon bleu et son débardeur de la même couleur. Elle l’entraîne dans les rues pour des promenades où elle va tenter de lui redonner le sourire, ce qui s’avère une tâche ardue. Mais ils apprennent à se connaître, parlent beaucoup et elle espère réussir à le faire sortir de sa coquille. Puis, petit à petit une idylle naît entre eux et ils commencent à sortir ensemble, sous l’œil fort peu bienveillant de la mère de Min (Fong Bo-bo).
Ce que va vite apprendre Kit, c’est que sa nouvelle petite amie est atteinte de leucémie. Une moribonde qui apprend à vivre à un déprimé. Et c’est sur ce postulat que le film de Derek Yee engage sa seconde moitié. Jusque là, C’est la vie, mon chéri ne semblait qu’une romance un peu éculée, mais le virage vers le mélodrame pur est inattendu. Le cinéaste refuse le pathos, comme la mièvrerie, et continue à faire du personnage d’Anita Yuen une femme pleine d’allant et d’espoir. Kit rêve d’ailleurs de lui faire enregistrer une chanson qu’il avait commencé à écrire pour son ex et qu’il prévoit pour Min maintenant qu’elle lui a fait retrouver l’inspiration.
Tout le film est ainsi baigné de musique de tous les genres. La cantopop évidemment, le genre phare aujourd’hui à Hong Kong, pour lequel travaillent les personnages de Tracy et Kit, mais un genre superficiel et lié à la fin de l’amour. On y entend la troupe de Paul Chun jouer des vieilles chansons populaires, un air d’opéra lors d’une tournée en province ou du jazz pour l’anniversaire de la mère de Min, moment crucial où Kit est enfin accepté dans la famille. Tous ces éléments ainsi que l’interprétation incarnée des acteurs font de C’est la vie, mon chéri un film émouvant très justement récompensé cette année-là aux Hong Kong Films Awards.
C'est la vie, mon chéri (新不了情, Hong Kong, 1993) Un film de Derek Yee avec Anita Yuen, Lau Ching-wan, Carrie Ng, Carina Lau, Fung Bo-bo, Paul Chun, Sylvia Chang, Jacob Cheung, David Wu, Wong Ching-wah, Peter Chan Ho-san, Teddy Chan, Joe Cheung, Jamie Luk, Tats Lau, Herman Yau.
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