lundi 8 décembre 2008

Orgies sadiques de l'ère Edo


Teruo Ishii continue de proposer sa vision de l’incompatibilité entre les sexes dans un film inspiré de l’esprit de Sade. Trois histoires qui ne sont pas liées entre elles, si ce n’est pas la présence d’un médecin incarné par Teruo Yoshida, que l’on désignera comme son acteur fétiche. Ce médecin, féru de médecine occidentale, cherche à apprendre la libido et à chasser les perversions.


Cela se traduit par trois récits où les femmes sont esclaves de leur destin. Elles devront passer par des séries d’épreuve qui les mèneront à la mort, et auparavant au désespoir. Les victimes sont dominées par le pouvoir masculin, par leur fourberie et leur cruauté. Et plus le film, plus la violence s’accroît, jusqu’à devenir assez répugnant.


Orgies sadiques de l’ère Edo commence de manière classique avec l’histoire de Oito d’une gentille jeune femme et de sa sœur. Agressées par des yakuzas, un homme vient les défendre. Il leur prête de l’argent, mais il était de mèche avec les yakuzas. Il va sortir avec elle et réclamer son argent, elle ne peut pas rembourser et va se faire engager dans un bordel. Elle va tomber enceinte (mais de qui ?) et s’attirer les foudres de ses patronnes. Notre médecin va tenter de la soigner.


Le deuxième récit commence par un viol. Mademoiselle (on l’appelle comme ça dans le film), se fait prendre par des nains dans un cabanon. Mademoiselle sort un fouet et commence à flageller ses agresseurs. Son valet arrive, c’était une mise en scène. La femme est sadique, son valet en est amoureux et faire appel au médecin pour la soigner. Mademoiselle raconte sous hypnose l’origine de son sadisme, son aversion répulsion pour la laideur. Le valet va se mutiler pour que Mademoiselle tombe amoureuse d’elle.


Le dernier récit est de la torture simple. Un seigneur local prend du plaisir en voyant les femmes mourir. Sa première scène le montre prendre au lasso une pauvre paysanne et la traîner jusqu’à ce que mort s’en suive. Plus tard, dans son château il fait lâcher des taureaux dans son harem. La rescapée, masochiste, deviendra sa femme et la future mère de son enfant. Mais, il se pourrait qu’il s’agisse d’un inceste. Le médecin arrive et pratique une césarienne tandis que le seigneur, dans sa folie, brûle son château.


Le film est beau mais ce n’est pas facile tous les jours quand on n’est pas programmateur de la Cinémathèque Française. Enfin, beau, cela veut dire qu’un soin tout particulier est accordé à chaque plan et que la narration fonctionne. La violence des rapports est parfaitement décrite mais montrer le plaisir SM est une gageure de misanthrope, ce que semble être Teruo Ishii.


Orgies sadiques de l’ère Edo (残酷異常虐待物語 元禄女系図, Japon, 1969) Un film de Teruo Ishii.

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