mardi 17 février 2009

Beast stalker


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Le nouveau film de Dante Lam repose sur le principe très simple de l’énigme. Comment les trois personnages principaux sont-ils embarqués dans la même galère ? Beast stalker développe donc un scénario brillant qui évite l’habituel écueil du retournement final mais au contraire étonne par son suspense et sa sécheresse.

Nicholas Tse est Tong, un flic qui poursuit un membre des triades. Il espère l’arrêter mais un accident de voiture change le cours des événements. Lui et ses hommes sont grièvement blessés. Le problème de Tong avec sa hiérarchie est qu’il est vu comme un homme froid et exigeant, malgré son jeune âge. L’autre problème est qu’une petite fille est morte dans l’échange de coups de feu tirés entre la police et les triades.

Or, il s’avère que la jeune enfant décédée a pour mère Ann Kao (Zhang Zhing-chu) qui exerce la profession de procureur au tribunal. Elle doit mettre en accusation le mafieux mais on enlève sa deuxième petite fille (par ailleurs la jumelle de la première). Elle doit supprimer les preuves pour permettre un non lieu au procès. Très vite, Tong va se mettre sur la piste du kidnappeur, mais Anne Kao lui reproche d’être responsable de la mort de son enfant.

La petite Ling Kao a été enlevée par Hung (Nick Cheung). Il cache l’enfant dans son appartement, mais une femme se trouve également là pour une raison inconnue. Elle est constamment couchée, elle souffre, elle ne parle plus. Hung prend soin d’elle, lui donne des médicaments pour calmer la douleur. Hung a, quant à lui, une plaie à l’œil droit et sa vision est difficile. La mafia exige ce contrat pour rembourser ses dettes. Tong va comprendre qu’il est responsable de l’enlèvement et une course poursuite s’engage entre les deux hommes tandis que le procès commence.

La force de Beast stalker provient de sa nervosité. Dante Lam a choisi de filmer son récit en caméra à l’épaule. Ça n’est pas une chose rare (quoique dans le cinéma cantonais, il n’y ait guère que Une nuit à Mongkok qui aille au bout du procédé). Mais le récit est très ramassé dans le temps surtout dans son dernier tiers où le suspense fonctionne à plein régime. La petite fille va-t-elle être sauvée ? La mère cachera-t-elle les preuves ? Ce sont certains des enjeux du film. Quelques flash backs bien placées nous éclairent sur cet accident de voiture qui lance le film et qui expliquent pourquoi les situations sont ainsi.

En revanche, ce sont (encore une fois) les personnages masculins qui sont les mieux servis. Le personnage de Anne Kao est un peu sacrifié même si Dante Lam et son scénariste Ng Wai-lun évite de proposer une romance entre elle et Tong. C’est d’autant plus étonnant que les personnages secondaires sont plutôt bien traités. On mettra cela sur le compte d’un refus de la sensiblerie souvent inhérent aux films mettant en scène des enfants. Beast stalker est un film sec, noir (pas une once d’humour) et remet Dante Lam sur le devant de la scène en tant que bon cinéaste de Hong Kong.

Beast stalker (証人, Hong Kong, 2008) Un film de Dante Lam avec Nicholas Tse, Nick Cheung, Zhang Jing-chu, Miao Pu, Liu Kai-chi, Keung Ho-man, Kwok Jng-hung, Sherman Chung, Zhang He, Wong Suet-yin, Wong Sum-yin.

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