Faire un remake à partir d’un récit aussi connu que le classique de Leung Shan-pak et Cheuk Ying-toi amène deux choses. Les spectateurs sont en terrain connu et n’ignorent rien de l’histoire tragique des deux amants. Les spectateurs ne peuvent s’empêcher de comparer avec le précédent film. En l’occurrence, The Lovers de Tsui Hark, or Jingle Ma n’est pas Tsui Hark, loin de là, malgré l’aide de Ching Siu-tung pour les scènes de chorégraphie des combats.
Les liaisons entre les deux films sont certaines. Butterfly lovers a aussi ses stars de la chanson populaire. Charlene Choi est la jeune Zhu Yan-zhi qui quitte la demeure familiale (le père est d’ailleurs joué par Ti Lung) pour aller étudier dans une école réservée aux garçons. Le jeune Liang Zhong-shan est interprété par Wu Chun, membre d’un boys band de Taïwan. C’est son premier film. Comme de bien entendu, il ne sait pas que c’est une fille. Ils ne se supportent pas au début du film. Puis des sentiments s’éveillent et sèment le trouble chez le garçon qui croit tomber amoureux d’un autre garçon.
Etonnement, personne ne semble remarquer que Zhi est une femme, alors même que Charlene Choi ne joue pas comme un garçon. C’est à peine si le scénario joue sur l’ambiguïté, contrairement à The Lovers qui allait plus loin concernant l’angoisse de la découverte. L’idée progressiste que les femmes pouvaient elles aussi être éduquées est totalement absente de Butterfly lovers, laissant la place à une simple romance teintée d’une pointe d’humour assez basique. L’enjeu unique dans l’école est de faire en sorte que Zhi ne soit pas renvoyée malgré ses incompétences. Cela permet aussi de revoir Hung Yan-yan, bien absent des écrans depuis longtemps. Il joue un prof pas commode et a son contrepoint avec le personnage du maître de médecine joué par Harlem Yu, une autre personnalité de la pop taiwanaise.
Assez vite, Shan apprend que Zhi est une fille. Elle a une passion pour les papillons et leur refuge est une vallée remplie de papillons. Là, le récit se tourne vers l’histoire tragique des deux amoureux puisque Ma (Hu Ge, un acteur chinois) veut Zhi pour lui et que tout les moyens seront bons, y compris le chantage auprès des parents de Zhi qu’il va mettre en prison. Bien entendu, Shan va chercher à s’enfuir avec Zhi mais il devra se battre contre Ma. Ching Siu-tung entre en action dans des scènes de combat qui dénote avec le ton mélancolique que veut se donner le film. Ching en fait trop : trop de cascades, trop de soldats contre Shan, affrontement entre ce dernier et Ma trop long. Hormis Charlene Choi qui module son jeu en fonction des situations, les deux jeunes acteurs surjouent constamment leur colère ou leur joie. Jingle Ma n’a pas fait de Butterfly lovers le film qui surpassera The Lovers.
Butterfly lovers (武俠梁祝, Hong Kong, 2008) Un film de Jingle Ma avec Wu Chun, Charlene Choi, Hu Ge, Harlem Yu, Ti Lung, Hung Yan-yan, Bonnie Xian, Fan Siu-wong, Shaun Tam.
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