La drogue, ça craint. Se prostituer, c’est mal. Ce sont ces deux maux absolus qui ont conduit le jeune Ming, 22 ans (Lee Chi-kin) dans une centre de désintoxication au beau milieu de la campagne. Là bas, d’autres hommes font des travaux de jardinage, nettoient les plages et prient Jésus sous l’impulsion de Chi-yan (Alex Wong) qui veut les faire rentrer dans le range par la grâce de la religion. Ming logera avec Keung (Guthrie Yip) qui aura le rôle de grand frère et de protecteur.
Si Ming est en désintox, c’est que son passé n’est pas glorieux. Simon Chung, réalisateur totalement indépendant du circuit commercial cinématographique de Hong Kong, va nous montrer ce qui a conduit le jeune homme là-bas. Ming est gay. Il est vendeur dans un magasin de vêtements et rencontre un jour un client Yan (Ben Yeung) avec qui il aura une aventure sexuelle. Yan tombe très vite éperdument amoureux de Ming, mais ce dernier n’a pas envie de s’engager. Il change constamment de boulot et se trouve un jour sans travail, donc sans argent.
Il déménage chez Cyrus (Clifton Kwan) où ses amis prennent de la drogue (héroïne). Cyrus propose un soir à Ming de coucher pour de l’argent. Le jeune homme commence à se prostituer régulièrement jusqu’à ce que Yan l’apprenne. Il va appeler la police et Ming va se retrouver dans ce centre. Mais Ming fait (vaguement) son rebelle et refuse d’obéir à Chi-yan. Puis un jour, Keung s’en va laissant seul Ming. A sa sortie, Ming va naturellement chez Keung qui entre temps s’est trouvé une petite amie, Jackie (Joman Chiang). Cette dernière va tenter de séduire Ming mais celui-ci semble avoir des sentiments pour Keung. Jackie va le quitter et les deux hommes vont retomber dans l’enfer de la drogue.
Le cinéma gay à Hong Kong n’est pas très courant. Passé Happy together de Wong Kar-wai (trop esthétisant) et He’s a woman she’s a man de Peter Chan Ho-sun (trop caricatural), il n’y a guère que Yonfan qui donne un regard social sur l’homosexualité. End of love se situe clairement dans une ligne doloriste telle qu’on pouvait la voir dans le cinéma occidental il y a une trentaine d’années. L’homosexualité est une douleur, un chemin de croix et la vie de Ming va être marqué par la mort, la déception et de désespoir. Simon Chung va pourtant jusqu’au bout de son sujet. Le budget du film doit être très léger. Le film est filmé en petite caméra qui permet de trouver plus de réalisme mais qui supprime toute beauté. Cela dit, il ne la recherche sans doute pas. End of love passe dans quelques festivals étrangers (Berlin en 2009) mais n’a pas encore trouvé de distributeur à Hong Kong.
End of love (愛到盡, Hong Kong, 2009) Un film de Simon Chung avec Lee Chi-kin, Alex Wong, Guthrie Yip, Clifton Kwan, Sammy Wong, Ben Yeung, Tim Bo, Andrew Hui, Joman Chiang.
3 commentaires:
" Le film n'a pas encore trouvé de distributeur à Hong Kong..... " Espérons qu'un costard cravate de Hong-kong lise ta critique pour que le film puisse vivre la-bàs.
Vous auriez pu mentionner The Map of Sex and Love d'Evans Chan dans votre liste des films gays (film, c'est vrai, tres confidentiel). Ou encore A City Without Baseball, de Laurence Ah Mon (aka Laurence Law/Lau). Sinon, petite erreur a rectifier. Le nom de famille du realisateur est Chung (鈡) et non pas Cheung (張), comme vous l'avez ecrit. Bravo pour le blog, en tout cas. Le cinema hongkongais merite en effet des critiques serieuses.
C'est corrigé.
Et depuis, j'ai parlé de City without baseball et de Amphetamine de Scud et Lawrence Ah Mon.
Merci pour l'encouragement.
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