« Le désir mène au crime », dit la bande annonce fort réussie de Femmes criminelles, récit en trois parties de tortures et punitions qu’un shôgun inflige aux femmes dans le Japon de la fin du 17ème siècle. Dans le petit monde de Teruo Ishii, les femmes sont criminelles. Disons que la loi les rend criminelles. Deux regards se posent sur l’application de la loi. Celui d’un homme de loi qui adopte le point de vue du spectateur lambda vaguement révulsé par ce que fait le shôgun qui est dans le sadisme. Les trois récits sont liés par ces deux personnages.
Tout d’abord l’histoire d’une jeune femme bafouée. Elle vit avec son frère qui a un accident. Un marchand de kimonos amoureux d’elle prête de l’argent pour guérir le frère en espérant que la jeune femme l’épousera en retour. Le frère s’y oppose et ils ont des rapports incestueux. Le shôgun décide de torturer la jeune femme pour qu’elle avoue, ce qu’elle fait. Elle sera crucifiée sens dessus dessous, la tête dans l’eau.
Ensuite, on se rend dans un monastère pour bonzesses. Une nouvelle sœur arrive. Elle surprend une bonzesse en train de faire l’amour avec un moine du monastère masculin qui jouxte l’autre. La sœur ordonnera au moine de méditer entièrement nu sous une cascade puis viendra lui faire l’amour. Comme il refuse d’arrêter d’aimer la jeune bonzesse, il est décidé de la torturer sous l’œil sadique des autres sœurs dont l’une a des rapports saphiques. Les bonzesses responsables des tortures seront exécutées à la lance par le shôgun.
Dernier récit. Un tatoueur veut faire le plus tatouage du siècle. Il dessine sur le dos d’une femme torturée aux portes de l’enfer. Le shôgun trouve que la torture est mal que le tatouage n’est rien comparé à ce qu’il peut faire subir aux femmes. Il va montrer au tatoueur le visage des femmes sous la torture en allant punir des femmes occidentales arrivées à Nagasaki. Pendant ce temps, le tatoueur observe et reproduit les figures hurlant de douleurs. Mais il trouve que le shôgun exprime bien mal le plaisir de torturer.
Les histoires vont de plus en plus loin dans la nudité, de plus en plus de femmes sont à l’écran dans des positions de plus en plus humiliantes. Les tortures sont de plus en plus élaborées et pénibles. La première femme est simplement fouettée puis la bonzesse reçoit en plus du fouet des poissons dans ses parties intimes, puis du piment pour finir avec du métal incandescent. Enfin, les femmes occidentales sont moyées, fouettées, brûlées, attachées à de lourds plots. La surenchère des la torture.
Teruo Ishii s’applique à filmer en gros plan les visages de ceux qui regarde avec dans leurs yeux un sentiment de vice profond. Les acteurs et les actrices qui pratiquent les châtiments sont, à ce titre, très efficaces pour montrer la perversité. Les scènes de torture sont montrées en plan plus larges, sauf lorsqu’il s’agit de montrer les poitrines des actrices. Si j’osais, je dirais que tout cela est un peu la routine du genre.
Femmes criminelles (徳川女刑罰史, Japon, 1968) Un film de Teruo Ishii avec Yuki Kagawa, Asao Koike, Reiko Mikasa, Miki Obana, Masumi Tachibana, Fumio Watanabe, Teruo Yoshida.
3 commentaires:
Un très bon blog, dommage qu'il soit entaché d'une phrase introductive d'une suffisance rare ... qu'on prétende savoir bien écrire, pourquoi pas ... mais sous entendre que les autres sites font de 'fausses' critiques', c'est un peu fort de café!
merci pour ce commentaire. Je ne me considère pas comme un très bon auteur et moi-même je regrette parfois mes paragraphes introductifs, peut-être trop historiques et introductifs, justement. Mais c'est la loi de l'exercice du genre et je suis souvent en dessous du ton lu sur d'autres sites qui sont en lien dans la partie "liens vers d'autres sites".
Si le sous-titre du blog est ... parce que le cinéma mérite de vraies critiques..., cela ne veut pas pourtant dire que les autres sites font des fausses critiques. Cela veut dire que les autres sites se contentent souvent d'avis (Cinémasie) ou méprisent le cinéma dont je parle (surtout la comédie cantonaise). Ce genre très populaire à Hong Kong est souvent vu de manière très hautaine. Il n'y a qu'à se replonger dans les critiques de l'époque sur les films de Stephen Chow. Ce sont surtout les magazines spécialisés (Cahiers, Positif, Première) et les journaux (Le Monde, Libé, Télérama) qui ne font pas de vraies critiques du cinéma cantonais.
Je regrette que vous n'ayez pas signé votre commentaire.
Cordialement
Pour ceux qui s'interessent aux affiches originales de film, vous trouverez la fantastique affiche de l'enfer des tortures, femme criminelles ici : http://www.boryokugai.com/pinku/inferno-of-torture/
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