Commençons par parler du titre du film : KOMA. K-O-M-A (ka au meh ah) veut dire en chinois " à l'aide ". On peut aussi le lire à l'occidental " coma ". Une chose est sûre, Koma est un film censé faire peur avec les codes du genre : personnages malfaisants, musique angoissante, effets de surprise, atmosphère glauque, hémoglobine à gogo et bien entendu, la gentille victime qui se serait bien passé de toutes ces horreurs.
Tout commence à un mariage. On fait la fête, on boit beaucoup, on s'amuse et on est insouciant. Mais, dans l'hôtel où se déroule la cérémonie, une jeune femme est allongée, nue, dans une baignoire remplie de glaçons. Complètement amorphe, elle réussit à sortir et à glisser en laissant une longue trace de sang derrière elle. Elle a une entaille dans le bas du dos. Dans le même temps, Chi-ching, une jeune écervelée saoûl regagne tant bien que mal sa chambre et tombe nez à nez avec l'ensanglantée.
C'est un coup du voleur de reins. C'est ce que conclue la police qui est sur l'affaire depuis un certain temps. Un psychopathe s'amuse à découper des femmes pour leur prendre leur rein. La police en ignore la raison. Chi-ching avait remarqué une femme au comportement étrange parmi ce mariage : Suen. Amenée au poste, Suen crie derrière la glace sans teint, d'où l'observe Chi-ching et les policiers, qu'elle a eu une aventure avec le mari de Chi-ching. Stupeur. Mais le mari, Wai-min, reconnaît l'aventure sexuelle.
Comme de nombreux films censés faire peur, le spectateur apprend, au fur et à mesure de son déroulement, les informations nécessaires à faire grandir l'angoisse. On ne révélera rien des coups de théâtre de Koma, ni son issue un peu flippante, qui a l'avantage d'être suffisamment malsaine pour ravir l'amateur éclairé en répondant aux questions basiques : qui est le méchant ? où est le méchant ? pourquoi est-il méchant ? " J'adore lire la terreur sur ton visage ", entendra-t-on dans un des dialogues. Et Chi-ching a vraiment peur. Elle ne sait plus ce qu'elle doit faire. A-t-elle fait un cauchemar cette nuit-là quand elle découvre qu'il lui manque une dent ? Réponse peut-être dans Koma.
Mais ce qui intéresse surtout le réalisateur de Koma, c'est le triangle amoureux entre Chi-ching, Wai-min son mari et Suen. C'est la complexité de leur rapports. Chi-ching souffre. Pas seulement d'une maladie rénale (ce qui constitue un des postulats du film), mais aussi de refuser de se déshabiller devant son mari. Lui, va trouver en Suen un palliatif à leurs frustrations sexuelles en couchant avec elle. Cette dernière va s'incruster dans leur couple et devenir la meilleure amie de Chi-ching. Entre la peur et la raison, Chi-ching n'arrive plus à choisir. Elle ne sait pas si elle doit faire confiance à Suen ou au contraire la fuir. Elle plonge tout entière dans l'irrationnel.
Koma a bien des défauts. En premier lieu, sa musique primaire aux effets énormes : une partition aux claviers un peu balourde. Et ne le cachons pas, des retournements de situation un peu attendus. Cependant, Koma ne lorgne pas vers un fantastique archi rebattus ces derniers temps avec des femmes aux cheveux longs devant le visage. Le film tient essentiellement grâce à Karena Lam dans le rôle de Suen. Son visage d'ange est inquiétant.
KOMA (救命, Hong Kong, 2004) Un film de Law Chi-leung avec Karena Lam, Angelica Lee, Andy Hui, Raymong Wong Ho-yin, Roy Chow, Liu Kai-chi, Annie Man, Lau Hung-dau, Cheng Lai-fong.
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