Après les gros succès publics des franchises des Lucky stars (Le Gagnant, Le Flic de Hong Kong 1 et 2) et ceux des Mad mission (alias Aces go places), il était logique qu’une compagnie de production imagine un crossover entre les deux équipes de films. La Golden Harvest et la Bo Ho Films l’ont imaginé pour nous. La réalisation est confiée à Eric Tsang (réalisateur des deux premiers Aces go places) et la chorégraphie des combats à Sammo Hung. Le titre était facile à trouver Lucky stars go places.
L’intrigue du film est très basique. Un méchant japonais (Matsui Tetsuya) tente de vendre des armes à feu extrêmement puissantes à une quelconque triade chinoise. L’équipe de flics n’est pas parvenue à arrêter les méchants. L’inspecteur Tsui (Walter Tso) a l’idée géniale d’appeler Eric Kidstuff (Sammo Hung), flic en marge mais bon gars. Eric prend ses aises à l’hôtel de police, s’asseyant dans le fauteuil du chef, mettant sa casquette. Mais, son adversaire direct Baldy (Karl Maka) ne l’entend pas de cette oreille. D’autant qu’Eric connait bien Quito (Sylvia Chang), la femme de Baldy. Ce dernier est très jaloux et cherche constamment des noises à Eric, notamment lors d’un dîner où il se cache sous la table.
Eric compte bien faire appel à ses anciens camarades qui vivent tous encore ensemble dans la même maison comme à l’époque du Flic de Hong Kong. Richard Ng, Eric Tsang, Stanley Fung et Michael Mui viennent faire une courte apparition anecdotique où l’on retrouve les rapports d’autorité qu’on avait aimés dans les Lucky stars. Eric Tsang est toujours le souffre douleur, Richard Ng un prétentieux et Stanley Fung un hypocrite. Mais la fine équipe renonce et Eric doit trouver cinq nouveaux comparses. Le chef de la police lui propose quatre vieux flics (c’est dire si on n’en a rien à faire de l’intrigue), mais Eric va réussir à trouver quatre personnes. Des bras cassés évidemment, sans quoi la comédie ne pourrait pas prendre.
Ce club des cinq aura des surnoms à coucher dehors. Alan Tam sera Top Dog, un flic qui parvient à communiquer avec les chiens. Le gros Kent Cheng sera Fat Cat, un flic qui abuse un peu trop de son pouvoir. Billy Lau sera Libbogen et Anthony Chan sera Long Legs, deux flics peureux et veules, deux gars à lunettes gaffeurs et qui resteront anecdotiques. Enfin, Andy Lau sera Lambo, le fort à bras, dont le nom est dérivé de Rambo. Toute cette fine équipe part dans une villa pour s’entrainer avec Yum Yum (Maria Tung). On admire le surnom de la belle instructrice.
Les cinq hommes lâchés dans la nature (on remarquera que personne n’est marié) vont passer leur temps à draguer Yum Yum, qui n’en demande pas tant. Là est le seul intérêt de Lucky stars go places. Tout le reste (l’action, l’intrigue policière) n’a plus d’importance. L’humour doit fonctionner sur les facéties que provoquent les cinq hommes. Ils veulent voir Yum Yum en petite tenue, lui faire des bisous. Ils élaborent des plans qui vont se retourner contre eux. Idée géniale : feindre l’évanouissement pour que Yum Yum leur fasse du bouche à bouche. Mais elle demande de l’aide à ceux qui se sont réveillés. Ils refusent d’embrasser un autre homme et se chamaillent, révélant leur manigance.
Tout cela ne vole pas très haut, mais il faut retenir une situation amusante. Top Dog se rend au cinéma pour rencontrer Eric. Un film de Jackie Chan y est joué. On y voit une scène émouvante où Jackie doit faire pleurer le spectateur. Or Top Dog doit rire et trois spectateurs derrière lui, dont le costaud Bolo Yeung, qui ordonne à notre tocard qu’il doit pleurer. Il faut voir dans cette scène une gentille moquerie des anciens meilleurs amis de Jackie Chan avec qui il était fâché. Un message haut et fort aux spectateurs de Hong Kong pour dire que Sammo Hung continuera son boulot de divertisseur.
Lucky stars go places (最佳福星, Hong Kong, 1986) Un film d’Eric Tsang avec Sammo Hung, Karl Maka, Sylvia Chiang, Maria Tung, Alan Tam, Kent Cheng, Anthony Chan, Andy Lau, Billy Lau, Richard Ng, Eric Tsang, Stanley Fung, Michael Mui, Matsui Tetsuya, Walter Tso, Bolo Yeung, Steve Mak, Chiang Cheng, Wong Jing.
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