Le cinéma de Wong Jing est devenu, au fil des années et au rythme de trois longs-métrages par an, de plus en plus pauvre. Pas seulement en budget (on a vraiment l’impression de regarder une sitcom) mais aussi en inspiration. Ici, avec un titre anglais censé évoquer la joyeuse comédie de Pang Ho-cheung, Wong Jing reprend une formule qu’on croirait toute droite sortie des années 1980. Men suddenly in love est d’un ennui constant mais Wong Jing s’en moque, il a déjà sorti un ou deux films depuis.
La première demi-heure présente les personnages. Le professeur Jade (Richard Ng) se rappelle certains des meilleurs étudiants. Eric Tsang est devenu un homme politique colérique (à la Mélanchon) marié à Maggie Cheung Hoh-yee, avocate. A la maison, il file doux. Jim Chim est un acteur multi-primé (où va-t-on dans l’aberration sachant qu’il est l’un des pires acteurs). On le voit sur des tournages avec sa femme soumise (Yeung Sze-man) qu’il appelle « cousine » tant il a honte d’elle. Son personnage joue dans des films où sa virilité est mise en valeur avec des titres qui combinent les succès récents. A l’image, on parodie des scènes célèbres de Lust, Caution et de Ip Man. C’est ce qu’il y aura de plus drôle dans tout le film.
Wong Jing est un gynécologue ce qui permet de faire venir de jeunes actrices de vingt ans mais une fois rentré chez lui, sa femme préfère regarder le même vieux film à la télé que de faire des câlins. Chapman To est conseiller en feng-shui, mais c’est un très mauvais conseiller qui ne dit que des bêtises. Là aussi, l’humour est censé venir de ses dialogues qui seront contredits par les faits. Sa femme préfère l’amour transcendantal que physique, à son grand dam. Enfin, le plus jeune Di Yee-tat est danseur à la mode et sa copine est jalouse des jeunes danseuses qui l’accompagnent. Le vieux professeur va les réunir et les convaincre d’essayer de rencontrer des jeunes femmes pour assouvir leur désir.
Et c’est donc parti pour des tentatives de séduction auprès d’actrices que Wong Jing a fait habiller en tenue sexy. Les situations dans lesquelles se mettent les mâles en rut vont toutes tourner à la catastrophe. Les fantasmes de Wong Jing sont toujours les mêmes avec cette idée rance de mettre des actrices de vingt ans y compris pour les vieux balourds. Le scénario est machiste et sexiste d’une indigence pénible et vieillotte. Dans la dernière partie, les épouses vont donner une bonne leçon aux maris indignes et volages. Comme on s’en doute tout redeviendra dans l’ordre. Un gros film balourd à éviter et dont je me demande bien à qui il peut s’adresser.
Men suddenly in love (猛男滾死隊, Hong Kong, 2011) Un film de Wong Jing avec Eric Tsang, Jim Chim, Wong Jing, Chapman To, Di Yee-tat, Chrissie Chau, Carol Yeung, Caroline Zhu, Jessica Xu, Rainbow Woo, Betrys Kong, Monica Chan, Maggie Cheung Hoh-yee, Richard Ng, Jacqueline Chong, Yeung Sze-man, Alex Lam, Charmaine Fong, Bonnie Wong, Yu Miu-lin.
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