Quand je pense que Waterboys a déjà dix ans et qu’il n’est jamais sorti en France. Alors qu’en tant que comédie, il aurait pu séduire un public si ce n’est large, au moins curieux. Je sais bien que les comédies cantonaise, japonaise ou coréenne n’ont pas la côte. Je regrette presque d’avoir mis tant de temps pour revoir ce film et pour maintenant y écrire. Ma nouvelle vision de Waterboys confirme ma première impression : celle d’un plaisir de voir une comédie réussie.
Les ingrédients en sont simples : cinq jeunes nageurs lycéens, un défi à relever et le passage vers l’âge adulte en passant par l’amour. Les cinq garçons ne sont pas très populaires dans leur lycée. Ils sont moqués et à l’écart des autres. Suzuki (Satoshi Tsumabuki) est le seul nageur de son équipe et le proviseur veut louer le bassin. Suzuki a alors l’idée de former une équipe de natation synchronisée. Quand la nouvelle prof arrive au lycée, tous les garçons la trouvent sexy et rentrent dans l’équipe. Jusqu’à ce qu’ils apprennent ce qu’ils devront faire. Au final, ils ne seront que cinq.
Sato (Hiroshi Tamaki) porte une coupe afro. Il prétend avoir quitté l’équipe de basket mais il s’est fait viré par ses collègues. Il est persuadé d’être irrésistible, séducteur et drôle. Ohta (Akifumi Miura) souhaite seulement être musclé. Kanazawa (Koen Kondo) aime les maths et pense qu’apprendre à nager va l’aider à devenir scientifique. Saotome (Takatoshi Kaneko) rejoint l’équipe parce que depuis toujours il est amoureux d’Ohta et qu’il trouve que c’est un bon moyen de lui dire qu’il est amoureux de lui. Cinq garçons totalement à côté de la plaque mais unis par une volonté de faire en dépit des embûches et des moqueries.
Seulement voilà, la prof était enceinte et doit partir. C’était bien parti pourtant. Ils prévoyaient de faire une chorégraphie pour la fête de fin d’année. Ils ont même réussi à vendre des billets, notamment dans un cabaret de travestis qui deviendront leurs plus grands fans. L’équipe est dissoute et le bassin loué pour élever des poissons. Le type qui a loué le bassin va accepter de les entrainer. Le coach (Takatoshi Kaneko) s’occupe d’un parc d’attractions aquatique où les cinq garçons vont se rendre. Ils n’ont guère le choix, ils ont tué tous les poissons de la piscine et doivent rembourser. Le coach a dressé des dauphins et Suzuki pense qu’il pourra faire la même chose avec lui et ses amis.
L’entrainement que prodigue le coach n’a rien d’orthodoxe. Il leur demande de nettoyer les bassins et les aquariums. Mais l’idée est de faire comme Simon Yuen face à Jackie Chan dans Drunken master : des gestes du quotidien viendront les gestes qui leur apprendront leur chorégraphie. Et effectivement ça marche. Pour donner un tout plus comique au personnage du coach, il est rendu un peu hystérique mais sympathique. On se doute bien qu’il ne souhaitait pas les entrainer, mais ça marche. Il les traite comme ses dauphins, leur donnant – par erreur – parfois un poisson ou deux.
Les autres lycéens se rendent compte qu’ils sont devenus la coqueluche de la ville. La télé se met à parler d’eux. On les traitait de ringards, on se met à les admirer. Les filles du lycée d’à côté se moquaient, même Suzuki, grand timide devant l’éternel, réussit à emballer. Du coup, tous les autres veulent rentrer dans l’équipe pour pouvoir draguer et être dans le coup. La revanche des tocards du lycée. Le film se termine après pas mal de fous rires sur les galères des cinq camarades sur le numéro de danse synchronisée. Waterboys est un petit bonheur de comédie qui fait se sentir bien.
Waterboys (ウォーターボーイズ, Japon, 2001) Un film de Shinobu Yaguchi avec Satoshi Tsumabuki, Hiroshi Tamaki, Akifumi Miura, Koen Kondo, Takatoshi Kaneko, Aya Hirayama, Naoto Takenaka, Kei Tani.
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