Hong Kong, 1966, le sergent chez Lam (Charles Heung) a été muté par son vieil meilleur ennemi, le sergent Ngan Tung (Paul Chun, qui reprend ici son rôle dans Lee Rock de policier corrompu et en collusion avec les puissants). Lam a été puni après une opération qui n’a pas très bien tourné et il est chargé de gérer la brigade de répression des délinquants juvéniles. Lam est un bon agent mais incorruptible. Chez lui, sa femme lui mène la vie dure. Parce qu’il ne se laisse pas corrompre, il n’amène chez lui que sa maigre paie, ce qui fait somme toute assez peu. Le couple vit dans un modeste appartement et ne participe guère à la vie mondaine, contrairement à Ngan Tung.
Qui sont ces jeunes délinquants ? Teddy (Leslie Cheung, il avait tout de même 36 ans) est le chef de bande charismatique et qui fait régner l’ordre dans la boite de nuit à la mode. Petits trafics de drogue, un peu de proxénétisme et de menus larcins. Teddy passe son temps à draguer les filles et a une attention toute particulière pour Siu Man (Vivian Chow, elle avait 25 ans). Teddy fait son coq devant tous ses amis pour séduire Siu Man, il montre qu’il est le plus fort, celui qui en impose le plus, celui qui fait tourner la boite. De plus, il est ami avec le chanteur du groupe de rock qui jour tous les soirs. Bref, il fait illusion et Siu Man, après un Coca et une baston, lui tombe dans les bras.
Teddy réussit à inviter Siu Man chez lui mais là, c’est une autre chanson. Il vit avec sa mère (Deannie Yip, qui a seulement dans la vraie vie neuf ans de plus que Leslie Cheung ; mais ça fonctionne bien malgré tout). C’est une femme totalement immature qui n’a jamais le sou. Elle passe son temps à jouer et à mettre au prêteur sur gages tout ce qu’elle voit trainer. Teddy voulait mettre de la musique, sa mère a vendu le poste de radio. Il doit s’occuper d’elle et l’argent qu’il a gagné de ses larcins va directement dans le porte-monnaie de cette mère indigne. C’est un personnage pitoyable mais il fournit les rares moments comiques du film.
Le tournant dramatique d’Arrest the restless commence avec l’arrivée de Sam Chow (Eddie Ng) qui est l’antithèse de Teddy. Sam Chow est un fils de riche, en l’occurrence son père est l’un des dignitaires de Hong Kong. Sam Chow se considère comme impuni et, avec sa bande, il sait que, quoi qu’il fasse, il ne sera jamais arrêté. De toute façon, pour les chefs de la police, le seul coupable sera encore et toujours Teddy. Sam Chow viole une jeune femme, mais Lam doit le libérer sous la pression du pouvoir. Puis, il tue une amie de Siu Man et défigure cette dernière. Là encore, la police accuse Teddy, pourtant innocent. Le sergent Lam va tout faire pour la vérité surgisse.
Tout comme Lee Rock sorti tout juste un an auparavant, Arrest the restless analyse la corruption qui régnait à cette époque dans la police de Hong Kong. C’est un film sur la lutte des classes qui démontre que l’injustice est du côté des nantis. Leslie Cheung, éternel adolescent avec son visage poupin, est excellent dans son rôle. En quelques regards, il parvient à montrer tout le désespoir d’une jeunesse sacrifiée. Le film n’est pas dépourvu de clichés. La bande à Sam Chow est très caricaturale, ils sont tous cruels, décérébrés et inconscients de leurs actes. Ils sont trop chargés, tout comme les édiles. Mais la mise en scène est très enlevée, la reconstitution des années 1960 crédible sans qu’elle soit trop appuyée.
Arrest the restless (藍江傳之反飛組風雲, Hong Kong, 1992) Un film de Lawrence Ah Mon avec Leslie Cheung, Charles Heung, Vivian Chow, Deannie Yip, Paul Chun, Eddie Ng, Guy Lai, Fruit Chan, Ricky Ho, Lam King-kong, Law Yiu-hung, Alex To.
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