Armé
de son caméscope, Michael Wu (Daniel Wu) traverse en taxi Pékin. Il filme un
peu et arrive dans une petite salle où un concert de rock a lieu.
Immédiatement, il apprécie l’ambiance. Road (Geng Le) est le leader – chanteur
d’un groupe de rock indépendant. C’est son look (cheveux longs, pantalon de
cuir, concert torse nu) comme celui des autres membres du groupe qui indique
qu’il fait du rock. Parce que les chansons qu’il interprète (écrites par Alex
Law, scénariste attitré de Mabel Cheung) sont de la soupe. Michael remarque une
jeune choriste déchainée, c’est Yang Yin (Shu Qi), perruque fluo sur la tête,
large sourire. Et tout à coup, une baston interrompt le concert.
On
l’aura vite compris, le trio de Beijing
rocks va s’aimer douloureusement. Yang Yin est la petite amie de Road mais
elle plait beaucoup à Michael. Ce dernier s’incruste dans la troupe, il parle
peu mandarin et ses nouveaux amis se moquent un peu de son accent. Michael
vient de Hong Kong (il se présentera face caméra, comme les autres personnages),
il est chanteur de cantopop et va se dévergonder en Chine et chercher
l’inspiration pour son nouvel album. Régulièrement son père (Richard Ng)
l’appelle au téléphone, lui rappelle un rendez-vous important qui explique
aussi son départ de Hong Kong. On apprendra qu’un soir, il a frappé violement
un de ses musiciens et qu’il attend son procès. Il a de sérieux problèmes avec
son père, un homme d’affaires qui le surprotège. A Pékin, Michael se sent
libre.
Les
parents sont donc aussi un souci pour Road. Son père est un campagnard, il est
conducteur de train dans un coin perdu de Chine. Road a quitté son village
natal pour tenter l’aventure artistique mais cela n’a jamais été facile. Dans
l’une des meilleures scènes, on découvre le groupe tenter de jouer dans un
village devant des paysans qui ne semblent pas comprendre ce qu’ils voient.
L’intransigeance artistique lui donne des œillères et c’est finalement Yang Yin
et Michael qui finissent le concert en reprenant une chanson populaire plutôt
que du rock revendicatif. C’est le début d’une esquisse de romance entre eux,
enfin après tout ce temps où il ne restait dans le groupe que pour elle. C’est
une histoire d’amour compliquée puisqu’elle affirme par ses gestes rester
fidèle à Road.
Quand
ils sont tous les deux, le film se lance vers quelques moments de comédie. Yang
Yin décide de vendre des CD du groupe dans la rue et Michael s’amuse de ces
moments fugaces où ils doivent échapper à la police (oui, c’est connu, la
police traque le piratage), courir dans le métro puis se promener main dans la
main. Tout cela est très romantique, sans doute trop et fleure bon le cliché,
comme si Mabel Cheung se sentait obligée de montrer ce rapprochement, métaphore
de celui entre Hong Kong et la Chine, cousines si différentes mais si proches.
D’ailleurs elle croit à peine à cette romance en faisant se séparer Yang Yin et
Michael et mourir Road, comme si seul son décès pouvait les faire s’aimer
vraiment. Finalement, en début de film, on voyait Daniel Wu filmer des moments
de vie et ne plus filmer du tout, Mabel Cheung fait la même chose, Beijing rocks voulait filmer la liberté
des rockeurs, mais on n’en voit que le conformisme.
Beijing rocks (北京樂與路, Hong Kong –
Chine, 2001) Un film de Mabel Cheung avec Daniel Wu, Geng Le, Shu Qi, Hu Xi-yong,
Li Xi-ye, Wei Ru-yi, Wang Xiang-shan, Sun Hai-bo, Yuan De-qiang, Zhou Hao-dong,
Chong Lin, Wang Biao, Yu Fei-hong, Richard Ng, Cherry.
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