




AsieVision - parce que le cinéma de Hong Kong mérite de vraies critiques...
Comme d’autres cinéastes occidentaux (Léos Carax, Jean-Pierre Limosin, Sofia Coppola, pour le meilleur, Barbet Schroeder, Gaspar Noé, Alejandro Gonzalez Iñárritu, pour le pire), l’espagnole Isabel Coixet est allé filmer Carte des sons de Tokyo au Japon, ce qui, après Le Vie secrète des mots tourné au large de la Norvège, l’éloigne encore plus de son pays. Tout comme les cinéastes asiatiques qui viennent filmer en Europe (Hou Hsiao-hsien, Tsai Ming-liang, Nobuhiro Suwa), il existe toujours la crainte de l’exotisme, écueil quasi inévitable tant Tokyo, en l’occurrence, regorge de belles choses à filmer. Ses habitants, ses rues, son métro, ses enseignes. Coixet filme tout cela où elle pose une histoire somme toute bien mince.
Un homme d’affaire japonais, M. Nagara (Takeo Nakahara) assiste à un repas avec des clients occidentaux. Les sushis sont posés sur des femmes nues et tout le monde s’amuse bien. Son bras droit lui apprend un triste nouvelle : sa fille vient de se suicider. Fou de tristesse et de colère, il décide d’engager Ryu (Rinko Kikuchi) pour tuer David (Sergi Lopez) qui était le petit ami de la défunte. Nagara tient l’Espagnol pour responsable de sa mort. Ryu se rend au magasin que tient David où il vend du vin (la boutique s’appelle Vinidiana). David l’accueille avec tant de sympathie qu’elle ne le tue pas. Au contraire, ils se lancent dans une aventure amoureuse et sexuelle. Ce résumé que je viens de faire occupe le premier tiers du film, histoire de souligner la lâcheté du récit.
Le film est scandé par une voix off, celle d’un preneur de sons qui connait bien Ryu pour avoir souvent passé des moments avec elle dans des restaurants sans que jamais ils ne se parlent. Ce narrateur omniscient ne sait pourtant pas tout, mais il fait remarquer au spectateur que si Ryu ne tue pas David, c’est sans aucun doute parce qu’il a réussi à la faire changer. Ryu exécute des contrats mais sans en faire son métier. Dans la vraie vie, elle travaille au marché de poissons de Tokyo. Comme tout réalisateur fasciné par l’exotisme, Coixet filme attentivement les découpes de thon de manière documentaire qui contraste avec l’esthétique générale qu’elle veut donner à son film, et en particulier la première scène tout en travellings de ce repas de sushis. Coixet sait faire des mouvements de caméra, mais cela ne peut pas toujours faire office de mise en scène.
On sent très bien que l’inspiration d’Isabel Coixet est Wong Kar-wai, période glamour et Lost in translation bien entendu. Ses plans sont toujours surcadrés et élégants mais tout sonne terriblement faux. La cinéaste est autant à côté de la plaque que l’était d’ailleurs Wong Kar-wai dans son kitschissime My blueberry nights. Carte des sons de Tokyo se veut un film éminemment sensuel où l’ouïe (les sons de la ville exhaussés par le design sonore, l’un des rares aspects réussis), le goût et l’odorat (le vin rouge et les restaurants), la vue (un déluge de couleurs) sont mis en œuvre pour le plaisir du spectateur. Quant au toucher, il est présent dans les scènes d’amour entre Ryu et David qui se voudraient sensuelles mais qui laissent froid, comme à peu près tout le reste du film. A vrai dire, au bout d’une heure on se moque totalement de savoir comment va se terminer cette histoire entre une tueuse et sa proie. Il n’est guère étonnant que le film ait mis si longtemps à sortir.
Carte des sons de Tokyo (Map of the sounds of Tokyo, Espagne, 2009) Un film d’Isabel Coixet avec Rinko Kikuchi, Sergi López, Min Tanaka, Manabu Oshio, Takeo Nakahara, Hideo Sakaki.
Tiens, tiens, Wong Kar-wai a été scénariste avant de faire des films. On le savait mais je n’avais jamais eu l’occasion de voir ces films qu’il a écrits. L’attrait de Final victory, réalisé par Patrick Tam un des réalisateurs de la Nouvelle Vague, tien aussi dans le fait que Tsui Hark joue un petit rôle qui irrigue les actions des trois personnages principaux. Le film joue sur des ressorts connus des spectateurs pour mieux retourner les clichés et en faire autre chose. Un excellent film produit par la D&B, société connue pour ses films d’action musclé.
Coiffé d’un chapeau vert, Tai-bo (Tsui Hark) explique à Hung (Eric Tsang) ce qu’il doit dire au chanteur de charme philippin qui drague sa femme. Le chapeau vert signale que l’homme est cocu et ce symbole reviendra souvent dans le film. Hung est trop timide, trop petit et trop grassouillet pour oser dire au Philippin qu’il est cocu. Tai-Bo se charge de lui casse la gueule et de la virer de la boite de nuit qu’il gère. Tai-Bo est un petit chef mafieux et Hung son homme de main. Ils se connaissent depuis l’enfance mais Hung a toujours eu peur de lui, de sa violence et de son tempérament de feu.
Tai-bo doit faire six mois de prison et il demande à Hung de prendre soin de sa femme pendant son incarcération. Premier problème, Ping (Margaret Lee) doit de l’argent à Choi (Wong Hung) parce qu’elle est une joueuse impénitente. Hung apprend aussi que Tai-bo a une maitresse, le jeune Mimi (Loletta Lee) qui est partie au Japon gagner un peu d’argent. Il doit aller la chercher là bas, notamment pour échapper à Choi qui devient pressant pour retrouver son argent. Ping l’accompagne ce qui va bien compliquer les choses. Elle n’en fait qu’à sa tête et les catastrophes vont s’accumuler.
Mimi travaille dans une boite à strip-tease à Tokyo et Hung, sans le sou, doit trouver 500000 yens pour la racheter. Il va falloir trouver de l’argent et le timide Hung a bien du mal. Mais surtout, il doit faire bien attention à ce qu’aucune des deux femmes ne sachent qu’elles sont toutes les deux des maîtresses de Tai-bo. Chacune croit que Hung est le copain de l’autre et quand ils doivent dormir dans le petit appartement de Mimi, une série de quiproquo s’amorce jusqu’à ce qu’elles comprennent les tenants et aboutissements. La partie japonaise est consacrée à la comédie. Mais il faut retourner à Hong Kong.
Final victory est divisé en trois parties entrecoupées par une visite des trois protagonistes à Tai-bo en prison. Lors de la première visite, Hung, Ping et Mimi doivent avouer que les femmes sont au courant pour le concubinage de Tai-bo, ce qui le met en colère. Hung doit continuer à protéger les femmes de Choi. Hung se rapproche de Mimi et ils commencent à s’apprécier. Ils n’osent pas s’avouer qu’ils sont amoureux l’un de l’autre. Et Hung a toujours peur de la réaction de Tai-bo et de devoir lui faire porter le chapeau vert. La romance, dans cette deuxième partie, est finement amenée mais lors de la visite en prison, Tai-bo menace de tuer tout le monde.
Cela amène à cette troisième partie où le trio va chercher à partir de Hong Kong pour fuir la vengeance de Tai-bo. Cette partie pleine de suspense conclue admirablement Final victory. Le final va à l’encontre de la plupart des films des comédies d’action de ces vaillantes et fécondes années 1980.C’est une idée judicieuse d’avoir mis Eric Tsang dans un rôle à contre emploi progressif. Dans la comédie, il excelle, c’est un fait entendu, mais dans la partie romantique, il offre un jeu toute en subtilité. En tant qu’admirateur d’Eric Tsang, je m’en doutais, mais encore fallait le prouver et Final victory est le film idéal pour cela.
Final victory (最後勝利, Hong Kong, 1987) Un film de Patrick Tam avec Eric Tsang, Loletta Lee, Margaret Lee, Wong Hung, Tsui Hark.
En 1986, Chow Yun-fat n’a pas tourné que dans Le Syndicat du crime mais aussi dans dix autres films dont Le Sorcier du Nepal. La sortie de ce film en DVD est plutôt étonnante compte tenu de la qualité que l’on dira médiocre du film. Ching Siu-tung fera bien mieux l’année suivante avec Histoires de fantômes chinois. Chow Yun-fat continuera sa boulimie de rôles allant du gentil benêt au rebelle violent en passant par l’amoureux éperdu. Son personnage dans Le Sorcier du Népal est une combinaison de ces trois caractères sans que le ton du film ne semble être déterminé. D’habitude j’aime le mélange des genres, mais là, rien n’est abouti, c’est le moindre que je puisse dire.
Le Népal est la destination des vacances de Joe (Chow Yun-fat) et Ida (Yammie Nam). Ils font les touristes et il est amusant de voir les Népalais regarder la caméra tandis que nos deux interprètes jouent les touristes, achètent un tapis, tournent les moulins à prière et visitent les temples. Joe est dessinateur et quand il commence une esquisse de ce qu’il voit, le dessin se transforme en une scène de combat entre un roi et un démon. Chaque fois que cela se produit, une jeune femme apparait puis disparait comme par magie. Lors d’une balade en éléphants, Joe disparait. Il est retrouvé inanimé, le genou blessé. Il est rapatrié à Hong Kong. La jeune Népalaise se glisse dans un avion et retrouve Joe, elle le soigne par magie. Elle ne parle pas un mot de cantonais mais se prosterne devant lui comme s’il était son maître.
Le spectateur sait pourquoi elle fait cela. Le film commençait par un flash-back dans une période légendaire. Un roi et sa concubine affronte un démon dont la voix est remplacée par le rugissement d’une panthère (Dick Wei). Le démon les vainc mais la femme Sheila (Emily Chu) attend son nouveau maître venu d’un oiseau de feu : Joe. Je n’ai pas bien compris comment le démon traverse les époques et les lieux si ce n’est parce qu’il est un démon. Mais l’affrontement entre Joe et lui met du temps à arriver et les combats n’ont pas encore la force de ses films suivants. La majorité du scénario est consacrée à la romance par delà le temps entre Joe et Sheila. Ils ont droit à deux scènes d’amour particulièrement cucul la praline. Le récit est bourré d’incohérences qui fleure bon le nanar et, effectivement, il arrive que l’on rit comme à cette attaque d’un berger allemand que le démon va détruire en déchirant une peluche.
Le Sorcier du Népal (奇緣, Nepal affair, Hong Kong, 1985) Un film de Ching Siu-tung avec Chow Yun-fat, Yammie Nam, Emily Chu, Dick Wei.
Elles ne s’étaient pas vues depuis douze ans, depuis leur séparation. Macy (Sandra Ng) et Anita (Vivian Chow) se retrouvent, par hasard, dans une réunion de femmes enceintes célibataires. Elles vont se raccompagner l’une l’autre, faire durer le plaisir de la discussion à rebrousser chemin, revenir sur leurs pas pour que cela continue un peu plus longtemps. Finalement, elles finiront la nuit ensemble et reprennent leur histoire d’amour là où elle s’était arrêtée.
Macy est avocate. Cheveux courts, habillée en costumes qu’elle porte avec des talons, elle milite pour la cause féministe. Plus largement, elle milite pour tous les droites. All about love commence par un mariage, celui de Macy avec un homme qui, une fois le marié file en lune de miel avec son petit ami. Depuis sa rupture avec Anita, elle a connue d’autres femmes dont Eleanor (Joey Meng), désormais en couple avec Wai (Joe Kuk) mais aussi d’autres hommes. Macy se considère comme bisexuelle ce qui est mal vue par les lesbiennes. Lors d’une réunion de militantes lesbiennes, Macy se fait gentiment houspillée à ce sujet. Elle rétorque qu’elle subit une triple discrimination : en tant que femme, féministe et bisexuelle. On lui reproche aussi de vouloir défendre un homme accusé de violences conjugales.
Cet homme, Robert (Eddie Cheung) travaille au même étage que Macy. Elle ne voulait pas le défendre, mais elle manque de clients, les factures s’accumulent et il faut bien manger. Macy rencontre Robert. Elle lui fait la leçon sur son couple et lui donne des conseils pour que ça marche mieux. Et le couple de Robert repart de plus belle. Ravi des conseils prodigués par Macy, il l’invite à dîner. Ils boivent quelques verres, s’entendent bien et finissent au lit. C’est ce soir-là qu’elle tombe enceinte, soit 10 semaines avant le retour d’Anita. Macy ne sait pas si elle doit garder l’enfant. Elle ne sait pas si elle doit le dire à Robert.
L’histoire d’Anita, belle brune aux cheveux longs, n’est pas très différente. Elle a rencontré le père de son enfant grâce à Internet. Mike (William Chan) a vingt ans. Il est étudiant et semble à peine sortir de l’adolescence. Quelques verres, une coucherie et hop. Anita est enceinte. Seulement, elle ne va pas lui dire. Il n’a pas de situation, vit de petits boulots mais il est accro à Anita. Il lui offre des petits sandwichs en forme de cœur. Pour les deux amoureuses, il va falloir faire comprendre aux deux hommes qu’elles sortent ensemble et qu’elles sont enceintes. Passée la surprise et une certaine incompréhension, ils vont tout accepter. Mike et Robert vont devenir très amis, le plus âgé deviendra un père de substitution pour son cadet.
En changeant de milieu social et de quartier (ses deux précédents films The Way we are et Night and fog analysaient le prolétariat de Tin Shui Wai), Ann Hui change aussi de forme. Sandra Ng, en tant qu’experte de personnages comiques, met son abattage au service de la comédie. Sa partition fonctionne mieux avec Eddie Cheung qu’avec Vivian Chow. William Chan, en jeune chien fou, est souvent très drôle. A certains moments, All about love fait penser à certains films de Janet Chun et Chang Hing-kai tellement l’ensemble parait léger. Bien que produit par le pachyderme Wong Jing, le film ne tombe jamais dans le graveleux. Bien au contraire, ce ton parvient à faire passer quelques messages sur la tolérance et sur les droits de chacun de choisir la vie qu’il entend vivre.
All about love (得閒炒飯, Hong Kong, 2010) Un film d’Ann Hui avec Sandra Ng, Vivian Chow, William Chan, Eddie Cheung, Jo Kuk, Joey Meng, Eman Lam, Fan Yik-man, Conroy Chan, Simon Yam, Queenie Chu, Abe Kwong, Fung Bo-bo, Tina Lau.
Après The Way we are, Ann Hui continue de filmer le quartier populaire de Tin Shui Wai dans Night and fog. L’amitié et la solidarité entre voisins cède la place à un drame de la violence conjugale. L’histoire est inspirée d’un fait divers où un homme a poignardé ses deux fillettes et sa femme. Le film commence par le journal télévisé qui annonce que l’épouse aurait tué les filles et le mari. En contrechamp, plusieurs femmes pleurent en criant que c’est l’homme qui a assassiné, que la police ment et qu’elles-mêmes le savaient. Night and fog va analyser, avec une grande précision, les raisons qui ont poussé à ce drame.
Ling (Zhang Jing-chu) est mariée depuis sept ans à Lee Sum (Simon Yam). Ensemble ils ont eu deux filles jumelles (Ariel et Audrey Chan). Tandis que Ling travaille dans un restaurant, Lee Sum emmène les petites à l’école où la directrice lui demande de l’argent pour la fête annuelle. Mais il n’a pas d’argent. Lee Sum refuse de travailler et vit sur les allocations familiales mais il ne supporte pas que Ling travaille et il la harcèle pour qu’elle quitte son boulot. La conversation au repas du soir est pleine de reproches, puis Lee Sum embrasse fougueusement sa femme et après le dîner, dans la chambre, il l’attache et la viole.
La violence que subit Ling est quotidienne. Elle sa fait insulter pour un rien pour un non. Le Sum la flanque dehors, avec les jumelles, un soir où elle renverse du riz par terre. Il jette dans le couloir de l’immeuble la gamelle de riz et quelques objets, ferme la porte à clé mais quand il entend du bruit dans le couloir, pétri de honte, il demande à Ling de vite rentrer. Elle n’en peut plus et décide de s’enfuir, sans affaires, sans vêtements, sans argent voir une assistante sociale. C’est la voisine Madame Au (Ammy Chun) qui le lui conseille. Elle se désespère d’entendre cet époux faire du mal à Ling.
L’assistance sociale ne sait pas bien quoi faire de Ling et de ses filles. Elles sont placées dans un refuge pour femmes. L’accueil est glacial. Les autres femmes ne lui souhaitent pas la bienvenue. Ling, originaire de Chine, a encore du mal avec le cantonais. Elle va être défendue pas Lily (Jacqueline Law) qui lui présente ses camarades, comme elle en bute à la société et qui se sont réfugiées là. Ce sont ces femmes là que l’on voyait en début de film. Puisque les protagonistes sont morts, Ann Hui fait de Au et Lily les témoins du calvaire de Ling, lors de l’enquête de police. Au raconte la vie familiale et Lily la vie au refuge.
Ce lieu n’est pas idéal pour une femme et ses deux filles et Ling envisage soit de rentrer chez ses parents soit chez elle. Sa mère lui rétorque que c’est normal que le mari batte sa femme. Elle est dévastée. Chez elle, elle a peur d’autant que Lee Sum n’arrête pas d’appeler sur son portable auquel elle ne répond pas. On sent qu’il devient de plus en plus nerveux, qu’il est prêt à tout et n’importe quoi pour qu’elle revienne. Une médiation est faite à l’assistance sociale mais il se met à exploser devant le conseiller. Ling repart au refuge.
On connait l’histoire actuelle grâce aux témoignages de Au et Lily. On va connaitre les débuts de l’histoire entre Ling et Lee Sum. Ling est partie adolescente de la maison familiale. Jeune adulte elle rencontre Lee Sum qu’elle amène un jour chez ses parents. Ils y resteront longtemps. Il sait se faire apprécier et construit une vaste maison pour eux et se fait appeler monsieur l’ingénieur par les villageois. Ling tombe enceinte et ils doivent se marier. C’est dans doute à ce moment précis que Lee Sum commence à regretter sa liberté et il commence à regarder la petite sœur de Ling.
Le drame de Night and fog, Ann Hui le film avec non seulement une grande sensibilité et sans sensationnalisme. Seules les scènes avec les policiers sont un peu accablantes pour eux, puisqu’ils n’ont rien fait pour sauver Ling ni même la comprendre. Le duo Simon Yam et Zhang Jing-chu terrifie par son réalisme. Elle permet à Simon Yam de montrer toute la folie de son personnage dans quelques regards caméra où son visage exprime la violence immense et irrépressible qui contraste avec la douceur et l’angoisse du visage de Ling. Un grand et beau film.
Night and fog (天水圍的夜與霧, Hong Kong, 2009) Un film de Ann Hui, avec Zhang Jing-chu, Simon Yam, Amy Chum, Law Wai-keung, Zhang Jingchu, Yim Chau-wa, Wong Yik-nam, May Che, Hui Man-ho, Angus Chan, Kenneth Cheung, Wong Hiu-yi, Ben Yuen, Yuen Tak-cheung, Stephen Ng, Zhou Jun, Ariel Chan, Audrey Chan.
Au 14ème siècle, le Prince Lee Khan (Tien Feng), descendant de Gengis Khan, doit lutter contre les armées rebelles menées par le Général Zhou, force de 100.000 soldats. Lee Khan va visiter ses contrées de province et doit se rendre dans une auberge qui sera le lieu où ses ennemis vont chercher à récupérer une carte où est indiqué le plan de bataille destiné à battre les rebelles. Cette auberge, tenue par Wan Ren-mi (Li Li-hua) est enfouie dans une colline. Wan a engagé quelques uns des meilleurs combattants pour vaincre Lee Khan, mais celui-ci arrive avec la cruelle Wan-Er (Hsu Feng) qui n’hésite jamais à condamner à mort ceux qui se mettent sur leur route.
Les premiers clients commencent à arriver dans l’auberge. Pour King Hu, il s’agit d’un jeu de pistes où le spectateur doit deviner à quel camp chacun des clients appartient. Ce chanteur qui mendie pour payer son repas, un lettré reste très calme, un homme riche flirte avec une serveuse, trois homme viennent dépenser leur argent à la table de jeux. Les regards se croisent, des échanges verbaux ont lieu, tout le monde se toise dans un grand théâtre où chaque personnage doit cacher ce qu’il est vraiment. L’Auberge du printemps est une sorte de Cluédo où les faux-semblants et les masques, pendant la première heure, augmentent le suspense. Lee Khan arrive enfin escorté de soldats, le gouverneur Ha vient lui rendre compte de la situation. On n’attend que le général Cao (Roy Chiao).
L’Auberge du printemps (The Fate of Lee Khan, 迎春閣之風波, Hong Kong, 1973) Un film de King Hu avec Li Li-hua, Hsu Feng, Roy Chiao, Angela Mao, Helen Ma, Pai Ying, Tien Feng, Han Ying-chieh, Ho Pak-kwong, Chiang Nan, Ngai Ping-ngo, Ng Ming-choi, Woo Gam, Lee Man-tai, Gam Dai, Fung Ging-man, Wu Jia-xiang, Hao Li-jen.