Les 18 jeunes gens dont il est question dans ce cinquième film de Yoshida sont des loubards. Des jeunes adultes en marge de la société et qui vont se retrouver ensemble dans une ancienne caserne de l’armée américaine. C’est Shimazaki qui va s’en occuper. Seulement voilà, Shimazaki est lui-même en marge. Il dit d’ailleurs de sa propre personne qu’il est un vagabond.
C’est le comptable de l’entreprise du chantier naval dans lequel il travaille qui lui propose cet emploi. Car Shimazaki boit tout l’argent de sa paie dans les bars. Il a demandé de l’avance sur son salaire et risque de se retrouver le bec dans l’eau très vite. Après un vague refus, il accepte ce poste où il sera nourri et logé. Il quitte donc la chambre qu’il louait chez la mère de Nobu qui en pince pour lui.
Shimazaki est maintenant avec ces 18 garçons qui refusent toute discipline, qui veulent boire, jouer, voir des filles et ne pas travailler. Il les traite comme des merdes, leur parlent mal, les humilie. Il est tout prêt d’abandonner sa mission mais décide finalement de les civiliser, comme il dit. Ce qui ne va pas être une simple histoire. Ils ont remarqué que Nobu aimerait bien une aventure amoureuse et se moquent de lui.
La jeune femme va se faire violer par un des loubards. Un des jeunes va blesser un homme dans un bus. Ils vont se saouler et se battre comme des chiffonniers avec d’autres jeunes. Tout va mal. 18 jeunes gens en quête d’orage peut être vu comme un film moral, car il l’est d’une certaine manière. Mais il y a autre chose.
Yoshida oppose le groupe aux individualités. On ne connaîtra jamais tous les prénoms de ces jeunes. Car le groupe est vu comme un élément à part entière, un élément indivisible qui va s’affronter aux différentes individualités et en premier lieu Shimazaki et Nobu. Ordre contre désordre, le groupe se déplace sur des chemins sinueux pour descendre de la caserne à la ville de province. Et les jeunes qui forment un attroupement désordonné rencontre régulièrement dans les rues rectilignes des troupes de soldats bien rangés ou des lycéens qui font du footing en rang.
18 jeunes gens en quête d’orage est une critique sociale où Yoshida montre le monde du travail. Et ça n’est pas très beau. On y voit une société d’ouvriers qui fonctionne en différentes classes, des contremaîtres, des ouvriers qualifiés, des intérimaires et le lumpen prolétariat. Chaque classe méprisant la classe qui est en dessous de lui et celle au dessus. Bref, rien n’a changé semble-t-il.
18 jeunes gens en quête d’orage (嵐を呼ぶ十八人, Japon, 1963) Un film de Yoshishige Yoshida avec Tamotsu Hayakama, Yoshiko Kayama, Yôko Mihara, Gannosuke Ashiya.
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