vendredi 12 décembre 2008

Fatal move


Quand les noms des acteurs apparaissent dans le générique de début du film, une légère impression de déjà-vu m’a envahi. Cela rappelle les génériques de SPL ou des deux Election, tous sont là et je m’attendais à voir le nom de Johnnie To en tant que producteur. Mais même pas. C’est Charles Heung qui illumina Hong Kong dans les années 1990 avec ses productions qui est derrière le projet. Il a toujours surfé sur les succès et s’est spécialisé dans les films de triades, dont on dit qu’il connaît très bien le milieu.


On pourrait s’amuser au jeu des ressemblances entre Fatal move et d’autres films. Simon Yam entame le film dans une belle scène en chromo rouge où il tire à bout portant sur un pauvre gars. Il est bien entendu habillé très chic, façon Armani comme dans les Election. Sammo Hung, qui joue son grand frère et le parrain, a un enfant malgré son grand âge, comme dans SPL, et là aussi il intervient face à la police qu’il somme de quitter son quartier général. Wu Jing n’a plus les cheveux teints en blond comme dans SPL, mais en bleu avec une large mèche sur les yeux.


Fatal move montre le destin qui s’abat sur une triade dirigé par Sammo Hung et Simon Yam. Les deux frères travaillent dans la drogue et vont devoir affronter le flic Danny Lee, assisté de Lam Suet et de Maggie Siu. Danny Lee, pour le spectateur de Hong Kong, est l’incarnation du bon flic droit dans ses bottes, incorruptible et macho. Il est le flic des années 1980 et ce que montre Denni Law dans son film, c’est l’affrontement entre le polar moderne à la Johnnie To et le film de lic & gangster vieille manière à la John Woo. Danny Lee devine tout, il comprend qu’il a un traître dans son équipe. Il se montre aussi généreux quand Lam Suet se fait tuer et qu’il décide d’adopter ses enfants.


Les triades cherchent aussi le traître parmi les leurs. Ce sera tout l’enjeu de Fatal move. Qui fait en sorte que les coups qu’ils montent soient voués à l’échec. Le clan voit ses troupes se faire éliminer. Sammo Hung essaie de faire un accord avec la triade ennemie menée par un Wong Tin-lam qui reprend son rôle de super parrain. Mais le ver est dans la pomme et, dans un camp comme dans l’autre, la femme est une menace. En fin de film, Kelly Chu fait un poignant monologue pour exprimer son désarroi face à Sammo Hung, avant que l’action ne reprenne. Tout le film est basé sur de longs dialogues entre les personnages où ils s’expliquent.


Mais l’action est bien sûr présente. Fatal move est classé Catégorie III, comme SPL et Election et pour les mêmes raisons. La violence se fait brutalité, comme dans la séquence de torture de Pinky Cheung où Simon Yam lui arrache des dents et un ongle. C’est Wu Jing qui est le plus fort. Avec son sabre, il virevolte dans les airs et trucide à tout va. Les giclées de sang sont esthétisantes et s’extirpent du corps des victimes par la grâce des effets spéciaux comme dans le Zatoichi de Takeshi Kitano. Si l’effet est beau, il déréalise le scénario, tout comme le nombre de morts semble exagéré même en temps de guerre des gangs. Le film dure 117 minutes et il y a, au moins, autant de morts. Certes, il n’en restera qu’un à la fin, mais ce systématisme fatigue vite au bout d’un moment. Fatal move est un film très bancal qui manque d’inspiration, d’humour et d’émotion.


Fatal move (奪師, Hong Kong, 2008) Un film de Dennis Law avec Sammo Hung, Simon Yam, Kelly Chu, Danny Lee, Wu Jing, Lam Suet, Cheung Siu-fai, Kenneth Low, Jacky Heung, Maggie Siu, Hui Siu-hung, Pinky Cheung, Johnny Chen, Wong Ting-lam.

1 commentaire:

victor a dit…

uhe question sur fatal move : qui tue simon Yam à la fin sur la plage car le film s'arrete sur un plan d'un silencieux vers simon Yam ?

bon en tout cas film trop classique, le fantome d'election plane trop su le film : le vieux gros boss a bretelle qui est dans le meme que celui d'election, simon Yam...

et puis l'utilisation du sabre dans le film dessert un peu la credibilité...d'accord pour les machettes mais le Katana quand meme....