lundi 28 septembre 2009

La Mante religieuse


Le générique de La Mante religieuse est typique des kung-fu pian de la fin des années 1970 : un simple plateau gris où Chiang fait la preuve de ses talents d'artiste martial, en l'occurrence le combat dans le style de la mante religieuse (tout le monde comprend donc le titre français, en anglais c'est Shaolin Mantis). Dès lors, le récit, forcément cruel pour les protagonistes, peut démarrer sur les chapeaux de roue (une grande spécialité de Liu Chia-liang) : Wei-feng (David Chiang) est un modeste employé de l'Empereur. Devant la cour, il est sommé d'évaluer un guerrier mongol puis un moine bouddhiste (ce dernier interprété par Gordon Liu qui n'apparaît dans La Mante religieuse que le temps de ce combat). Contre toute attente, Wei-feng défait très rapidement avec une technique inhabituelle ses deux adversaires. Il se voit, en conséquence de sa bravoure, confier une mission par son souverain : traquer ses ennemis rebelles et découvrir les noms des récalcitrants, dont le chef semble être Monsieur Tian. Histoire classique de guerre clanique que Liu et son scénariste Szeto corsent en imposant à Wei-feng des délais. Il doit accomplir sa mission au plus vite sans quoi l'Empereur dégradera le père de Wei au bout de trois mois, emprisonnera la famille au bout de six et les exécutera au bout d'un an.


Wei-feng part dans la province de Qijing et réussit à s'introduire dans la famille Tian. Il devient le précepteur de la jeune Zhi-zhi, la petite dernière de la lignée, après avoir renvoyé son dix-huitième professeur, un vieux sifu que le jeunesse de Zhi-zhi semble avoir lessivé. La jeune fille, interprétée avec espièglerie par Cecilia Wong, va tout faire pour séduire Wei-feng. Mais lui doit rester discret sur ses intentions premières et sur sa connaissance du kung-fu. On s'en doute, Wei-feng et Zhi-zhi vont tomber amoureux l'un de l'autre, ce qui compliquera encore plus l'espionnage de la Maison Tian, d'autant que personne ne fait confiance à Wei-feng, que ce soit le vieux Maître, les oncles, la tante ou la mère de Zhi-zhi. Ils veulent se marier. Ils décident de s'échapper et trouvent comme prétexte qu'il doit présenter sa douce à ses parents. Mais, toute la famille va se liguer contres les amoureux et leur mettre des bâtons dans les pattes.


La demeure des Tian, immense et opulente, va prendre un grand rôle dans La Mante religieuse. Ce qui n'aurait pu être qu'un simple décor (élaboré par Johnston Tao, habitué des films de la Shaw Brothers) va concentrer tout l'enjeu du film et devenir personnage à part entière. A l'arrivée de Wei-feng, le vieux Maître Tian fait visiter sa demeure et du même coup présente ses enfants. Pour pouvoir partir de la demeure, le couple devra affronter chaque membre de la famille dans sa propre chambre qui porte un nom : Cheval galopant, Phénix ou Tigre accroupi. Chaque pièce devient une épreuve : les cinq chambres de la mante de Shaolin. Seules la tante et la mère refuseront de se battre, elles utiliseront une dague factice.


Wei-feng considéré comme un simple employé par les Tian (comme précédemment par l'Empereur) cherche aussi à quitter la demeure pour sauver ses parents. Le temps est compté et se dilue à grande vitesse. Liu Chia-liang échoue à rendre ce suspense crédible. Il semble visiblement plus enclin à soigner ses chorégraphies. Et elles le sont. La Mante religieuse n'est pas un chef d'œuvre de Liu Chia-liang et de la Shaw Brothers, mais l'addition de ses combats martiaux et de la prestation de Cecilia Wong en font un divertissement tout à fait agréable.


La Mante religieuse (Shaolin mantis, 螳螂, Hong Kong, 1978) Un film de Liu Chia-liang avec David Chiang, Li Lily, Liu Chia-yung Liu, Cecilia Wong, Norman Chu, John Cheung, Miao Ching, Ping Ha, Ho Chi-cheng, Hsiao Hou, La Hoi-sang, Lee King-chu, Lin Ke-ming, Gordon Liu, Hung Lu, Lun Chia-chun, Wilson Tong, Wang Ching-ho, Hung Wei, Hua Yang.

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