Comme tout le monde le sait, le teppanyaki est un mode de cuisine japonaise très à la mode dans les années 1980. Je me rappelle Louis de Funès aller au restaurant japonais dans L’Aile ou la cuisse de Claude Zidi et assister au spectacle du cuisinier qui fait cuire les aliments de manière spectaculaire devant les personnes qui s’apprêtent à manger. Dans Une belle brochette, Michael Hui est un de ces cuisiniers. Mais il paraît qu’au Japon, on ne fait pas de jonglerie avec les poivriers.
Michael Hui s’est séparé de ses deux frères. Il joue en solo dans ce film où il change de personnage et de ton. Security unlimited est une suite de sketchs dans une entreprise de vigile où Michael Hui torturait ses employés, Une belle brochette a un scénario un peu plus abouti. Et cette fois, Johnny (Michael Hui) est le souffre-douleur de sa femme et de son patron qui s’avère être également son beau-père. Or le restaurant japonais dans lequel travaille Johnny appartient à son beau-père (Lo Hoi-pang). Johnny est donc cerné de toutes parts.
La femme de Johnny (Frances Yip) n’est pas un canon de beauté : grosse, vulgaire, elle ne pense qu’à son gros chat que Johnny doit amener régulièrement au toilettes pour faire ses besoins. A côté des toilettes, loge le grand-père de Johnny, 104 ans, qui est toléré. Il vit dans un cagibi minuscule et cherche à tout prix à faire des décoctions de ginseng, mais il n’a pas d’argent pour en acheter. Le grand père est finalement le seul allié de Johnny, mais quel allié ! Le vieillard a bien du mal à faire quoi que ce soit vu son grand âge. Un de gags récurrents du film est justement sa lenteur. Tandis qu’il apporte le thé sur un plateau pendant cinq minutes du film en arrière plan, tous les autres personnages ont le temps de faire de nombreuses autres choses. Belle idée de mise en scène.
Au restaurant, Johnny rêve de Sally (Sally Yeh), une mannequin de calendrier. Son patron, ivre quand il revient de la chasse aux pigeons, le sort de ses rêves à grand coup de poêle à frire. Johnny devra devenir expert en poêle. D’ailleurs, Sally vient au restaurant et Johnny réussit à s’incruster pour une partie de tennis où les amis de Sally espèrent l’humilier – et se débarrasser de lui – mais l’expert en poêle va persévérer. Mais comment échapper à se femme et au beau-père ? C’est tout l’enjeu du scénario de Une belle brochette.
Plus le film avance, plus il devient drôle. Pour Johnny, il s’agit de retrouver Sally. Les amis de cette dernière veulent l’en empêcher en connaissance de cause. Alors que du côté de sa femme et de son beau-père, ils ignorent que Johnny cherche à la voir. Michael Hui procède à un humour en cascade. La maîtresse part en voyage aux Philippines avec toute la famille, cela donne droit à des quiproquos en série (le voyage en avion et les bouées en forme de canard sont hilarants). Finalement, Johnny parviendra à se révolter contre sa famille et à reprendre le dessus.
Une belle brochette (Teppanyaki, 鐵板燒, Hong Kong, 1984) Un film de Michael Hui avec Michael Hui, Che Biu Law, Hui Ying-sau, Lei Siu-tin, Lo Hoi-pang, Tsou Mei-i, Sally Yeh, Frances Yip.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire