Entre Aces go places et Mad mission, il y a Aces go places II d’Eric Tsang, encore une fois produit pas la CCC, Cinema City & Films Company. Donc, on sait exactement à quoi s’attendre de la part de cette compagnie de cinéma qui n’a œuvré que dans le divertissement pur et simple. Sam Hui, Karl Maka et Sylvia Chang sont encore de la partie pour scénario des plus débridés qui frise constamment l’absurde. On pourrait parfois parler de surréalisme.
Le film débute fort avec Sam Hui qui doit batailler ferme contre un robot particulièrement vicieux qui s’est incrusté chez lui. Il est manipulé par un méchant qui est le sosie de Clint Eastwood : chapeau, cigare et musique à la Morricone quand il est dans une scène. Il parait que King Kong (Sam Hui) et Albert (Karl Maka) avait tué son frère dans le numéro un. Les effets spéciaux de la CCC ne sont pas très au point, le robot est un peu pataud. Il bouge lentement et envoie des fusées qui détruisent tout l’appartement de King Kong – ce qui n’empêchera pas à la séquence suivante de le retrouver, ce décor, flambant neuf. Puis, le film continue avec une poursuite en moto, l’une des marques de fabrique de la série. Tout cela dure bien dix minutes sans qu’on sache vraiment pourquoi notre héros mérite cela.
Or tout cela arrive le jour du mariage d’Albert et Nancy Ho (Sylvia Chang). Auparavant, King Kong aura rencontré Juju (Sue Wang), une jolie jeune femme aux cheveux bouclés. C’est un piège dans lequel il tombe trop facilement. Juju entraîne King Kong dans une banque et fait croire aux caissiers qu’il a une arme cachée dans le long carton qu’il porte. King Kong grimace comme elle le lui a demandé. Elle s’empare de l’argent de la caisse et s’enfuit dans une voiture avec ses complices laissant King Kong avec la police. Longue poursuite à pied, puis en vélo avec la police qui se termine dans l’église où a lieu le mariage. King Kong entraîne avec lui Albert vers de nouvelles aventures.
L’action ne va jamais cesser durant les presque deux heures de film. C’est comme ça dans Aces go places II. Au programme une poursuite en voiture en marche arrière. Une grosse baston dans un restaurant avec Yasuaki Kurata qui joue le frère de Juju, un parrain des triades qui porte son manteau sur les épaules, à la yakuza. Et surtout des quiproquos sentimentaux entre Nancy et Albert. Elle est jalouse et il est volage. Il est persuadé d’être un immense séducteur mais elle veille, bâte de base ball à la main, à ce que son mari reste fidèle. Pas commode la femme. Le portrait dressé n’est pas reluisant, pas plus que celui de Juju qui ne cesse de trahir King Kong dans des coups foireux pour mieux le séduire quelques scènes plus tard. Puis finalement, sans que cela ne fasse cohérence avec le reste du scénario, le sosie de Clint revient avec un autre robot.
Aces go places II est un film souvent très drôle parce que les situations sont totalement invraisemblables et parce que les acteurs en font tous des tonnes. Il faut aimer le cabotinage éhonté pour apprécier. Quelques apparitions d’acteurs agrémentent le film. Raymond Wong Bak-ming joue le rôle du prêtre qui va marier Albert et Nancy. Eric Tsang interprète un gentil garçon qui se fait molester. Mais c’est Tsui Hark qui remporte la palme du n’importe quoi. Ses apparitions sont récurrentes. Il se présente en tant que FBI et prétend défendre King Kong. La sirène de la police retentit mais il s’agit en fait d’une ambulance car Tsui Hark joue un personnage de fou. Et il le joue très bien avec son visage allongé qui s’agite dans tous les sens. Aces go places II est vraiment un film de fous furieux contents de faire une bonne grosse bêtise.
Aces go places II (最佳拍檔大顯神通, Hong Kong, 1983) Un film d’Eric Tsang avec Sam Hui, Karl Maka, Sylvia Chang, Tsui Hark, Eric Tsang, Charlie Cho, Yasuaki Kurata, Walter Tso, Sue Wang, Joe Dimmick, Raymond Wong Bak-ming.
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