Sing (Stephen Chow) est serveur dans un restaurant qui va se retrouver embarqué dans une histoire de triades. Il a prévenu un parrain que des porte-flingue du camp adverse voulaient le flinguer. Il est devenu un héros bien malgré lui. Cela dit, il connait par cœur le monde de la mafia : c’est un lecteur de BD où les héros semblent tous droit sortis d’un film de John Woo, inspirés par le personnage de Chow Yun-fat. Bref, Sing est embauché par Monsieur Wai (Peter Yang) en tant qu’apprenti ce qui est toujours mieux, selon Sing, qu’être le larbin du patron du restau qui vient de le virer.
Sing sera entouré de deux gars, Chun (Wilson Lam) et Bill Chu (Shing Fui-on). Chun ressemble trait pour trait au personnage de la BD favorite de Sing. Avec son long manteau et ses manières cool, il évoque le personnage de Chow Yun-fat dans Le Syndicat du crime. Certaines scènes d’action portent d’ailleurs l’idée de mise en scène de John Woo, notamment dans le premier gunfight, avec ralentis et un flingue dans chaque main. Chun et Sing vont immédiatement bien s’entendre, devenir très proches et convoiter la même fille, prétexte à ne pas faire d’eux des homos. Là encore l’influence vient du cinéma de John Woo. Ann Bridgewater qui interprète cette fille entre les deux hommes ne sert à rien dans le film.
Les rapports entre Bill Chu et Sing sont différents, moins souples et plus tendus. Bill n’a pas confiance en ce blanc-bec qui arrive d’on ne sait où. Il ne veut jamais lui confier la moindre mission, mais le grand chef ne l’entend pas de cette oreille et envoie le trio pour gérer les affaires cocaïne. Sing parvient à éliminer le parrain ennemi Hung Yi (Leung Kar-yan) dans un sauna. Bill Chu au fil des missions acceptera le jeunot. C’est un bon bougre ce Bill. Il invite un soir chez lui ses acolytes qui découvrent sa famille nombreuse. Il a que des filles et sa femme attend un autre bébé. Il espère que ce sera un garçon.
Les liens entre les trois personnages vont être plus soudés que jamais lors d’une expédition en Thaïlande. Ils ont pour mission d’augmenter la livraison hebdomadaire de drogue. Leur contact est assassiné par une milice de narcotrafiquants qui prennent en otage Sing. Il va réussir à arranger les choses en montant quelques bobards et deviendra le héros du titre. Mais à son retour à Hong Kong, les choses ne se sont pas arrangées et le tueur personnel de Monsieur Wai, un nain à la mine patibulaire doit éliminer le trio.
Dans My hero, Stephen Chow n’a pas encore complètement quitté son personnage de membre de triades. Il n’a pas tout à fait rejoint celui du comique pur à l’humour non-sensique. Certaines scènes, notamment en appartement, sont très drôles. La présentation des filles de Bill Chu est un joli moment. Une scène de bain avec Sing commence comme une scène d’angoisse. Mais ce sont les autres qui lui ont fait une blague. Sing a une serviette autour de la taille et l’ouvre, avec un grand rire vicieux, devant Ann. Il porte un caleçon. Sing est surtout, non pas un lâche, mais un homme qui déteste les armes. C’est ce qui le rend si sympathique auprès du public et en fait un héros acceptable, car, comme on le sait, les triades, c’est le mal.
My hero (一本漫畫闖天涯, Hong Kong, 1990) Un film de Leung Kar-yan avec Stephen Chow, Wilson Lam, Ann Bridgewater, Shing Fui-on, Peter Yang, Leung Kar-yan, Tung Chi, Cheung Miu-haau, Joh Chung-sing, Hoh Dung, Kong Do, Lily Li, Yuen Woo-ping, Lung Ming-yan, Pomson Shi, Alex Ng.
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