vendredi 27 mai 2011

All's well end's well 2011



Comme tous les ans, je regarde le nouvel épisode de All’s well end’s well. Ça fait vingt ans que Raymond Wong Bak-ming capitalise sur cette franchise. Le concept est toujours similaire, le scénario prévisible et la fin connue d’avance, mais je les regarde quand même. L’intérêt du film est l’affiche qu’il propose. Louis Koo, OK, Sandra Ng est absente cette année, Donnie Yen qui sort un peu de ses rôles de justiciers en costumes traditionnels. Les deux acteurs se retrouvent après Flash point (pas de confrontation de poitrine virile cette fois). Non, All’s well end’s well 2011 marque le retour de Cecilia Cheung après cinq ans d’absence – entre autres.
Cecilia Cheung est Claire, une secrétaire un peu godiche en comparaison avec les autres employées de la boite de cosmétiques où elle travaille. Ses collègues (que des femmes dans cette entreprise) sont toutes interprétées par de jeunes actrices qui essaient de se faire une place dans l’industrie du cinéma de Hong Kong. Claire va devoir travailler avec Master Sammy (Louis Koo), animateur de télé qui donne des conseils de maquillage. Pour mieux vendre son savoir, il se fait passer pour un homo. Louis Koo joue son personnage de manière efféminée mais parvient à ne pas sombrer dans une caricature méprisante. Sammy a été débauché par Dream (Yan Ni), l’épouse de Chan (Raymond Wong Bak-min) à qui il a offert cette boite.
Sammy va faire appel à Arnold Cheng (Donnie Yen). Il y a quelque chose d’assez savoureux à voir la star actuelle du cinéma d’action jouer un vendeur de produits de beauté. D’ailleurs, les scènes où il maquille les femmes qui viennent à son magasin sont filmées comme s’il pratiquait un art martial. Une séquence parodie Ip Man, il fallait s’y attendre. Question cœur, Arnold Cheng est célibataire. Il est amoureux depuis toujours de Mona (Carina Lau), une femme espiègle qui aime lui réserver des surprises. La famille d’Arnold n’est composée que de femmes (caméos de Nancy Sit dans le rôle de sa mère et de Lee Hung-kam dans celui de la grand-mère, cette dernière jouait dans le premier All’s well end’s well). Or quand il prévient qu’il va venir dîner un soir avec quelqu’un, elles sont étonnées et déçues que ce soit Sammy. Elles pensent qu’Arnold est gay. Cela ramène aussi avec certains gags du film originel où Leslie Cheung et Theresa Mo passaient pour des homos.
Le scénario habituel de la franchise peut donc s’amorcer sur les disputes entre les couples. Sammy aimerait que Claire sorte avec le milliardaire Smoothie (Chapman To), alors qu’on sait bien que Claire et Sammy vont tomber amoureux. Dans le même temps, Victoria (Lynn Xiong), l’ex de Smoothie voudrait le récupérer. Chan ne pense qu’à offrir des cadeaux couteux à Dream. Sammy va lui conseiller d’être lui-même et de faire un effort sur son physique. Raymond Wong apparait avec des cheveux sales, affublés d’une prothèse dentaire et d’un gros ventre. Il va faire de la gym et devenir un homme neuf, mais sa tête d'ahuri n'engendre toujours pas plus le rire. Mona et Arnold vont apprendre à se connaitre à nouveau (caméo de Wilson Yip qui a fait la fortune de Donnie Yen). Le film, de manière assez hypocrite, fait l’apologie de la beauté du cœur mais ne vante que la beauté physique.
Les deux cinéastes Chan Hing-kai et Janet Chun sont des habitués de ces sujets de société où les hommes sont plongés dans un univers de femmes. La Brassière plongeait Lau Ching-wan et Louis Koo dans l’univers de la lingerie, Mighty baby (avec les mêmes acteurs), dans celui des accessoires pour bébés. Mais tout cela est produit dans un esprit bien conformiste digne d’un magazine féminin qu’on lirait chez le dentiste. Alors forcément, le film fait rire un peu (surtout le duo Donnie Yen Louis Koo) et tente d’émouvoir avec Cecilia Cheung mais il manque beaucoup de folie, d’autant qu’on n’a du mal à s’émouvoir des affects amoureux de ces gens riches (il faut voir les immenses baraques dans lesquels ils vivent). Il y a vingt ans, la franchise parlait de gens un peu fou fou mais de condition modeste. En 2011, le récit parle de haute bourgeoisie avec en prime un grand nombre de placements de produits. Il parait que la série va s’arrêter, on verra bien à la prochaine vague de comédies du Nouvel An Lunaire.
All’s well end’s well 2011 (至強囍事, Hong Kong, 2011) Un film de Chan Hing-kai et Janet Chun avec Donnie Yen, Carina Lau, Louis Koo, Cecilia Cheung, Raymond Wong Bak-ming, Yan Ni, Chapman To, Lynn Xiong, AngelaBaby, Margie Tsang, Marie Zhuge, Wang Yuan-yuan, Pau Hei-ching, Nancy Sit, Lee Heung-kam, A Duo, Stephy Tang, Xie Nan, JJ Jia, Maggie Li, Wilson Yip.

Aucun commentaire: