Andy Lau, via sa société de production, a choisi de faire le remake de Ce que veulent les femmes de Nancy Meyers. On passe Chicago à Pékin, Andy Lau remplace Mel Gibson et Gong Li prend le personnage d’Helen Hunt. Sun Zigang est le directeur du secteur création d’une grosse boîte de publicité. En quadragénaire macho, divorcé et père d’une adolescente qui commence à fréquenter des garçons, il est persuadée d’être adoré par toutes les femmes de sa boîte. Son arrivée au bureau chaque matin suit le même rituel, il matte les culs des gonzesses, sourit ici et là, oublie le prénom d’une secrétaire, pique le journal d’une autre avant d’entrer dans son bureau où deux jumelles lui tiennent d’assistantes, c'est-à-dire que leur boulot le plus dur est de l’éventer ou de le masser.
Ce matin-là, il drague dans l’ascenseur une femme, quadragénaire également. C’est Li Yilong. Il ignore qu’elle est venue travailler puisqu’elle devient la supérieure hiérarchique de Sun. Elle résiste à l’arrogance de ses avances, ce qu’il ne comprend pas compte tenu de la grande estime qu’il a de son charme. Un nouveau gros client (la boite de fringues Lotto, une des nombreuses marques présentes dans What women want, film qui pratique sans vergogne le placement de produits) s’apprête à signer un contrat. Mais Li pense que les hommes ne connaissent rien aux femmes. Elle leur donne du travail. Sun le soir chez lui essaie des produits féminins : maquillage, robe, talons hauts (il ne manque que les sextoys). Il n’arrive pas à marcher, tombe dans sa baignoire et s’électrifie.
Un homme normal serait mort, mais Sun détient désormais le pouvoir de lire les pensées des femmes. Il ne comprend pas trop ce qui lui arrive et surtout il se rend bien compte qu’elles le trouvent toutes macho, superficiel et vulgaire. Comme il se trompait le choupinet ! Comment en profiter ? D’abord en piquant les idées auxquelles pense Li et passer aux yeux du patron comme le meilleur créatif. Mais elle est persuadée qu’il l’espionne et ça risque de barder pour lui. Comme il est quand même gentil, il va renoncer à ses pratiques et travailler en équipe avec elle. Deuxième étape, être plus gentil avec les employées et se faire sincèrement apprécier d’elles. Là, il y a du boulot, mais il arrive aussi.
What women want est avant tout une romance entre Gong Li et Andy Lau dont l’issue ne fait aucun doute (il faudra près de deux heures de palabres pour arriver à leur fin). On ajoute un peu de famille. La fille qui veut s’émanciper et coucher avec son petit ami (un crétin macho que Sun remettra à sa place une fois qu’il aura compris qu’être macho c’est mal), le papa de Sun qui se prend pour Pavarotti et qui lui aussi, toute sa vie, n’a pensé qu’à lui. Le vieux monsieur saura aussi s’améliorer. Le film souffre d’un rythme amorphe où les gags sont tous mous. Qui plus est, le passage en Chine n’apporte du point de vue culturel, on reste chez les bourgeois chinois qui ressemblent comme deux gouttes d’eau aux bourgeois américains. Cela ne servait à rien de faire un remake si les spécificités locales sont gommées.
What women want (我知女人心, Chine – Hong Kong, 2011) Un film de Chen Daming avec Andy Lau, Gong Li, Hu Jing, Banny Chen, Yuan Li, Anya, Pan Shuang-shuang, JuJu, Du Juan, Russell Wong, Kelly Hu, Li Cheng-ru, Osric Chau.
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