La
rivalité amoureuse autour de la jeune Perle (Gung Tse-yan) est le fil
conducteur de L’Exorciste chinois 2.
Fiancée depuis leur plus tendre enfance à Bo (Sammo Hung), le jeune couple doit
d’abord vivre secrètement leur union, d’autant que le père de la jeune femme,
M. Chu (Teddy Yip) n’aime guère son futur gendre. Il va d’ailleurs le
poursuivre dans leur cachette avec toute une horde de gens armés pour
l’attraper et lui faire passer le goût de la vie. Mais le jeune couple s’est
réfugié dans une grange où se trouve un couple de vampires qu’ils réveillent.
Ils ne sont pas très contents et attaquent Bo et Perle dans un combat où Sammo
Hung doit foutre de grands coups de pieds aux macchabées. Le film, qui marque
le retour de l’acteur au genre de la kung-fu ghost comedie débute dans
l’essence du style de Sammo Hung : un combat violent et précis.
Ce
n’était qu’un cauchemar. Hoi (Mang Hoi), son collègue disciple de l’exorciste
Jiao (Lam Ching-ying) le réveille en plein délire et le ramène à la réalité.
Dans cette vie, Perle habite encore chez son père et elle se fait harceler par
Shi (Lam Man-chung), jeune fils de parvenu (ses doigts sont couverts de bagues
de jade) qui espère que le père de Perle renoncera à ce mariage afin qu’il
puisse l’épouser. Dès que Bo arrive au restaurant, propriété de M. Chu, Shi se
moque de lui en disant que ça sent le cochon, puis il l’accuse d’avoir mal
servi un plat où se trouve une sauterelle. L’affrontement physique est
inévitable. Le maître de Shi est un adepte de la magie noir (Huang Ha), il va
donner à son jeune disciple l’agilité d’un singe grâce à un sort. Dans un
habile montage parallèle, on voit le singe sautiller et l’acteur Lam Man-chung
reproduire cette gestuelle.
Bo
gagne ce combat mais la guerre continue. Deux camps sont clairement distincts.
Les très méchants, Shi et le sorcier adepte de magie noire d’un côté, avec la
complicité passive du restaurateur. Et Bo, Hoi et Jiao, défenseur de la justice
d’autre part. Pour gagner le respect de son futur beau-père, Bo décide de
monter une boutique de soupes. Mais il n’a aucun client si ce n’est Hong (Wong
Man-wan), une femme qui achète une soupe mais paie en monnaie funéraire. Elle
est un fantôme mais continue de s’occuper de sa vieille mère aveugle (Tam
Sin-hung), dans une partition censée émouvoir le spectateur. Bo se prend de
sympathie pour les deux femmes, comme elles, il se sent en marge de la société.
Elle deviendra son alliée la plus sûre dans les affrontements suivants avec le
sorcier.
Car
c’est bien entendu cela qui intéresse le plus dans L’Exorciste chinois 2 : cette magie noire, ces monstres purulents
crées à partir de cadavres en décomposition et qui fonctionne grâce à des
cafards insérés dans la chair, le corps inerte de Sammo Hung attaqué par des
dizaines de blattes et ces zombies au maquillage rudimentaire. L’affreux
sorcier pour défaire Bo et anéantir sa force, déplace son âme dans le corps d’un
cochon. Le film montre deux belles scènes de transferts de corps. La première
est plutôt classique : la jeune fantôme Hong s’insère dans le corps inopérant de Bo. Les
coups portés par le sorcier font sortir avec la grâce de vieux effets spéciaux
de surimpression la jeune femme. Plus loin, ce sera un combat à distance entre
Jiao et le sorcier où les deux combattants s’affrontent en hologrammes. Dans
ces idées, c’est un peu du bricolage poétique que l’on retrouve, on sait pertinemment
que les effets spéciaux ne seront pas parfaits, loin de là, mais c’est cet
artisanat qui séduit et qui, allié à la totale maitrise des chorégraphies de
Sammo Hung, fait de L’Exorciste chinois
2 l’un des plus réussis du genre.
L’Exorciste
chinois 2 (Encounter of the spooky kind II, 鬼咬鬼, Hong Kong, 1989) Un
film de Ricky Lau avec Sammo Hung, Lam Ching-ying, Gung Tse-yan, Mang Hoi, Wong
Man-gwan, Tam Sin-hung, Teddy Yip, Lam Man-chung, Huang Ha, Ngai Sing, Cheung
Kwai-cheung, Wan Yuk-fai, Wong Lai-na, Cheung Wing-cheung, Cheung Kwok-keung.
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