Dans
un village reculé où des rites ancestraux perdurent encore et toujours, le
vieux Piao (Pak Man-biu) fait régner sa loi en se débarrassant d’une femme
accusée d’adultère et donc qui risque de divulguer leur secret. L’amant lui
cherche un trésor dans ce qui en vérité est un tombeau peuplé de vampires.
Pendant ce temps, le policier du village, l’irascible Shih (Corey Yuen), en
caleçon et débardeur sale, interroge un type censé faire du trafic de drogue.
Comme Kau, le personnage de Lam Ching-ying, Shih est assisté de deux crétins
incompétents dans une variation dégénérée de Mr. Vampire. Le Sergent Li (David Lo), avec sa bouille de gros bébé
et ses lunettes est d’abord un obsédé sexuel qui met ses mains sur les fesses
des filles. Chen (Alex To), le policier subalterne est un froussard qui passera
tout le film le visage vert après avoir fumé la prétendue drogue.
L’arrivée
d’une troupe de théâtre d’opéra chinois va amener un peu d’animation dans le
village. Shih les prévient qu’il les surveillera de très près. C’est sans
compter sur les facéties de Sandra Ng, Lowell Lo et Sheila Chan, membres de la
troupe et qui vont tomber par hasard sur la carte du trésor. Parlons un peu de
l’humour au-delà du potache de Mortuary
blues avant que les fantômes n’entrent en scène. D’abord l’hystérie totale
du personnage de Sandra Ng qui dès qu’elle voit Corey Yuen se met en transe
amoureuse avec une absence absolue de sobriété. Elle fait des grands gestes,
des grimaces et hurle ses dialogues : la routine du jeu des débuts de l’actrice.
Il faut aimer. L’autre motif comique est le caca. Toute la troupe a mangé des
aliments qui leur donnent la chiasse. Les hommes se mettent en rang pour
déféquer et se poussent l’un l’autre. Sandra Ng et Sheila Chn, sur scène,
changent leurs dialogues (elles jouent la légende du papillon) et contractées
par leur diarrhée, elles jouent des vierges qui sont enceintes. C’est certes
extrêmement poussif, très longuet, mais ça peut s’avérer parfois drôle.
La
partie des fantômes commencent avec de l’humour en dessous de la ceinture. Le
trio de théâtreux pénètre dans la pagode cachée. Là, ils y trouvent quatre
vampires aux visages purulents. C’est pleine lune et les vampires attaquent les
vivants. Les talismans de papier sont ici remplacés par les vestes des
protagonistes qu’ils placent sur les têtes des zombies pour les arrêter. Lowell
Lo met sa main sur une vampire, ce qu’elle semble apprécier. Dans une scène, des
rats s’introduisent dans les pantalons des filles qui croient que c’est le sexe
du garçon. Ils réveillent un affreux démon (Chan Sek) au visage plein de
pustules (un maquillage assez mal fichu). Puis, ils vont aller chercher le
trésor où dans chaque pièce une épreuve les attend (des murs se déplacent, un
saut au dessus du vide en liane). Très impur, le film de Jeff Lau offre
cependant une belle séquence d’opéra chinois à la fin. Toues les personnages
ont revêtus des costumes de l’opéra (le film se situe dans l’époque
contemporaine) et affronte le démon qui se prend pour l’empereur de Chine. Bien
que parodique (un pied géant en référence à Wong Fei-hung écrasera le démon),
ces costumes et parures ramènent le film aux origines du genre. Cette séquence
finale est la seule vraiment réussie de Mortuary
blues, un film qui montre bien que la comédie de fantômes était largement
épuisée à cette époque.
Mortuary
blues (屍家重地, Hong Kong, 1990) Un film de Jeff Lau avec Corey Yuen, Sandra
Ng, Lowell Lo, Sheila Chan, Alex To, David Lo, Charlie Cho, Amy Yip, Chung Faat,
Pak Man-biu, Chan Sek.
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