Ça
n’est pas tous les jours marrants pour Nam (Steven Cheung) de voir les morts.
En voix off, sur un mode mi comique mi navré, le jeune homme explique que les
morts peuvent parfois être encombrant quand ils se vautrent nus dans
l’ascenseur, quand ils se suicident devant ses yeux, quand ils viennent le
taquiner quand il drague une fille. Oh, il ne se plaint pas vraiment, il dresse
seulement un constat de la situation dans laquelle il se trouve. Et ce que Nam
remarque, c’est qu’il peut voir les morts dans son immeuble mais que la voisine
avec laquelle il voudrait sortir ne le remarque même pas. Chee (Kathy Yuen),
hôtesse de l’air, passe à coté de lui et ne le voir pas alors que Nam fantasme
une rencontre romantique et une idylle amoureuse. L’ironie du commentaire en
voix off est accentuée par les discussions que Nam entretient à la fois avec
les fantômes (qu’on ne voit pas) et celles qu’il a par skype (avec un
interlocuteur invisible). Finalement, en ce début de film, Nam ne parle réellement
avec personne.
Pour
l’instant, il a fort à faire avec Tung (Kris Gu Yu), son frère qui partage sa
chambre (deux lits superposés, comme les enfants). Tung sort avec Charlie
(Mandy Chiang) et passent un week-end ensemble. A leur retour, le comportement
du frangin est anormal. Plutôt paranormal puisqu’il se met à émettre des
phrases en plein restaurant pour l’anniversaire de la maman (Tan En-mei). Tung
devient soudain prostré et silencieux, puis se lève et s’en va sous le regard
du père (Suen Lik-man) et du reste de la famille qui ne savent pas comment
agir. Nam recevra des conseils bienveillants du concierge (Lau Kong), homme qui
a beaucoup de connaissances sur les sciences occultes. Son corps est
entièrement tatoué de symboles taoïstes et de charmes destinés à éloigner les
fantômes errants. Dès lors, Nam a une mission à accomplir : sauver son
frère qui semble bien atteint et résoudre cette énigme surnaturelle.
La
peur dans Yes, I can see dead people,
œuvre au titre qui fait explicitement référence à Sixième sens de M. Night Shyamalan, vient avec les apparitions
soudaines et fugaces des revenants. Quelques enfants au fond d’une cour
d’école, un homme barbu (Chau Ka-sing) dans l’escalier de l’immeuble, le tout
dans une lumière bleutée. Ils ne parlent pas, on ne sait pas ce qu’ils veulent
(pas plus Nam que le spectateur). Des flash-back, un peu signifiant,
raconteront tout de leur malheur. Cela fait partie du suspense. Il sera alors
question d’un billet de banque, d’un anneau de mariage, d’un car, d’enfants qui
jouent ; autant d’éléments épars qui viennent constituer le puzzle
rationnel du paranormal dans une volonté vaine d’explication du surnaturel.
Puis, ce sont Tung et Chee qui sont successivement envouté par le gros à barbe
et qui cherche à se venger. Les chiens aboieront à leur passage. Nam et Charlie
devront traverser des lieux lugubres et sans éclairage. Il s’agit, après une
première partie légère et souriante, de faire sursauter le spectateur, de
passer en douceur de la comédie au film d’horreur. Le résultat est relativement
bon grâce surtout à Steven Cheung, jeune homme cool en bermuda et chemise,
cheveux mal coiffés, qui doit tenir le rôle de l’exorciste en chef, bref pas du
tout le profil type. C’est parce que ce contraste marche que le film se
regarde.
Yes,
I can see dead people (惡男事件, Hong Kong, 2007) Un film de David Lee avec Steven Cheung,
Mandy Chiang, Kathy Yuen, Kris Gu Yu, Lau Kong, Suen Lik-man, Tan En-mei, Chau
Ka-sing, Tam Chun-ho, Sun Wai-lin, Kwan Sum-mung, Yu Sai-tang, Kaleb Choi, Chow
Chi-sing, Lam Pui-chun, Kelvin Chan, Michelle Wong, Wong Siu-foon, Au Hin-wai,
Monica Chan.
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