Cela
fait maintenant quelques mois que Spectrum Films sort des DVD de films
asiatiques. Après, entre autres, The Heavenly
Kings de Daniel Wu, The Way we are d’Ann Hui et Adrift in
Tokyo de Satochi Miki, la jeune structure sort cette semaine Crazy stone de Ning Hao et Blind mountain de Li Yan. J’avais pu
voir Blind mountain en 2007 au
Festival de Cannes (mon texte ici),
drame sur le mariage forcé dans la Chine profonde qui prenait la forme d’un
thriller. Crazy stone est d’un tout
autre genre, c’est une comédie qui a eu, lors de sa sortie en Chine en 2006, un
énorme succès public.
La
pierre qui rend fou du titre est un jade trouvé dans l’usine de Xei Xei (Chen Zheng-hua)
parmi de nombreux objets précieux lors de fouilles. L’usine est en faillite,
les 200 ouvriers n’ont pas été payé depuis des lustres mais Xei Xei refuse de
vendre le terrain à Feng Hai (Xu Zheng, le réalisateur et acteur de Lost in Thailand, autre comédie
chinoise récente), promoteur immobilier qui rêve de placer là un building qui
serait recouvert d’un temple bouddhiste, histoire de concilier l’orient et
l’occident, comme le dit son lèche-cul d’homme de main.
Plutôt que vendre l’usine, Xei Xei décide
de vendre tous ces objets antiques et le jade sera le clou des enchères. Il
charge Bao Shihong (Guo Tao) de surveiller les reliques car il a été jadis à
l’école de police et qu’il semble le mieux placé pour être le chef des vigiles.
Bao et son fidèle ami San Bao (Liu Gang) décident de louer un appartement juste
en face du temple où est entreposé le trésor. De la fenêtre de la chambre, ils
pourront observer tranquillement. Et ils font bien car depuis que le jade est
exposé, tous les voleurs du coin veulent s’en emparer.
Pour faire démarrer la comédie, Crazy stone s’intéresse moins au moyen
de rentrer dans la place pour voler la pierre précieuse qu’aux voleurs qui
s’attèlent à cette tache. D’abord un trio de bras cassés (Liu Hua, Huang Bo et Yue
Xiao-jun) qu’on découvre en train de cambrioler un appartement mais qui, une
fois dans la rue, se font mettre un PV par la police municipale. Ensuite, le
propre fils de Xie Xie surnommé Charles (Luo Lan), patapouf paresseux, fashion
victime et dragueur qui veut impressionner une jolie fille. Enfin, Mark (Lin
wai-kin), voleur ultra professionnel engagé par Feng Hai.
Les quiproquos ne vont pas tarder à
s’enchainer avec la première tentative où se succèdent les voleurs qui
utilisent la même méthode (faire croire à un incendie pour que Bao quitte les
lieux). Mais la saveur du comique vient du fait que le trio de voleurs loge
dans la chambre voisine de celle de Bao et San Bao, qu’ils se croisent sans
cesse sans qu’ils ne se reconnaissent les uns les autres. Le film privilégie le
spectateur à qui il donne toutes les informations et qui attend que les personnages,
tous relativement incompétents se rencontrent. Certains resteront longtemps
coincés dans des conduits d’aération ou des égouts.
Le
titre du film fait référence à La
Panthère rose de Blake Edwards (c’était le nom du bijou que se disputaient
les voleurs) et la mise en scène s’en inspire quand le cinéaste décale des
scènes concomitantes pour montrer que tout le monde s’était déjà rencontré sans
le savoir. D’un point strictement comique, Crazy
stone tente, parfois maladroitement, de donner un rythme proche du comics (montage hyper rapide, gags
burlesques, comportement puéril). On pense plus souvent à Snatch de Guy Ritchie qu’aux films de Stephen Chow et Lee Lik-chi.
J’aurais préféré l’inverse.
Crazy
stone (瘋狂的石頭, Chine, 2006) Un film de Ning Hao avec Guo
Tao, Lin Wai-kin, Liu Hua, Liu Gang, Xu Zheng, Huang Bo, Yue Xiao-jun, Wang
Xun, Peng Bo, Luo Lan, Hou Shu, Chen Zheng-hua, Wang Jia-ning, Song Wen-xin, Du
Jie, Ning Hao.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire