Il
a toujours été un peu incompréhensible que le premier volet de la trilogie sur
Hanzo the Razor soit absent du coffret DVD lors de son édition en France au
printemps 2006. Certes, L’Enfer
des supplices est sublime et La
Chair et l’or se regarde, mais L’Epée
de la justice manquait et manque encore. Le film est encore inédit en DVD.
En attendant de revenir cet automne sur la série des Zatoichi, je m’offre une
récréation avec ce film de Kenji Misumi où Shintaro Katsu, incarne Hanzo Itami,
inspecteur de police de métier sous l’ère Edo.
Pour
le cinéaste et son scénariste, il s’agit d’abord de présenter le caractère
libre, pour ne pas dire rebelle et révolté, du héros. Il faut aussi en montrer
l’inspiration venue du manga avec une grande carte d’Edo dessinée qui sert de
décor en tout début de film. Policier donc, Hanzo est aussi un homme de conviction
qui refuse de signer le serment que tous ses collègues et son patron Onishi (Ko
Nishimura) ont adoptée. Hanzo refuse l’idée de ne défendre que les seigneurs,
les samouraïs et ceux qui peuvent offrir des cadeaux.
L’inspecteur
veut défendre le peuple. Il ne le fera pas vraiment dans cet épisode puisqu’il
va plutôt s’employer à démanteler le réseau secret dont Onishi fait partie. Le
film se place sous la forme superficielle d’une enquête policière.
Superficielle est le mot car ce qui importe dans L’Epée de la justice n’est pas tant ces soupçons de corruption
(Onishi sert des intérêts supérieurs et cache des choses) que les méthodes
employées par Hanzo. Quand il apprend que Kanbei, un bandit banni, vient de
s’chapper. Onishi veut étouffer cette histoire d’évasion.
Aidé
de ses deux adjoints, anciens voleurs qu’il a rééduqués et qui lui sont
reconnaissant de les avoir sauvés de l’échafaud, Hanzo part à la recherche
d’indices qui le mènent tous à des femmes. En début de film, L’Epée de la justice montrait le sort
qu’Hanzo fait subir à son corps. Tout d’abord, il teste les instruments de
torture sur lui-même et assure à son patron que les prisonniers risquent
d’atteindre le nirvana comme lui. Ensuite, il soigne son sexe : il
l’asperge d’eau froide, le frappe avec un marteau et l’enfonce dans un sac de
riz.
Loin
d’être inutiles, ces scènes montrent comment il traite les hommes (avec
violence, brisant le nez d’un témoin, éventrant au sabre les bandits) ou les
femmes. Pour ces dernières, c’est son sexe qui est l’instrument de torture. Les
deux personnages féminins qu’il croise lors de son enquête sont d’abord
réticents à donner des renseignements. Puis, il sort son sexe. « Avoue et
tu connaitras le paradis », dit-il avec aplomb. Le film baigne dans un
érotisme très soft et coloré au rythme d’une musique jazz funk qui n’a rien à
voir avec la période Edo.
Le
film de Kenji Misumi n’est pas dépourvu d’humour, notamment dans ces scènes de
sexe où l’on sait bien que les deux dames interrogées en demanderont encore. C’est
le contraste entre les séquences qui emmènent un certain sens de l’ironie. La
première scène érotique, qui implique Kanbei et sa maitresse, très douce sur le
son du shamisen, s’oppose
radicalement avec le jazz et les gros plans d’Hanzo en sueur et de la femme en
extase. Non seulement, elles confessent tous les secrets mais en plus, elles ne
veulent plus quitter Hanzo qui allie plaisir et travail.
Hanzo
the Razor : L’Epée de la justice (御用牙, Japon, 1972) Un film de
Kenji Misumi avec Shintaro Katsu, Yukiji Asaoka, Mari Atsumi, Takahiro Tamura,
Ko Nishimura.
1 commentaire:
ce site et super le film et genial deja acheter merci
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