Little big soldier (大兵小將)
Un film de Ding Sheng avec Jackie Chan, Wang Lee-hom, Yoo Seung-jun, Lin Peng, Mei Xiao Dong. 96 minutes. Classé Catégorie IIB. Sortie : 25 février 2010.
AsieVision - parce que le cinéma de Hong Kong mérite de vraies critiques...
En 1954, à Taiwan, il n’en fallait pas beaucoup pour être mis en prison ou pour être exécuté au fusil. Il suffisait d’être accusé de communisme ou de sédition. Une lettre accuse un homme de trahison permet de se débarrasser d’un rival en ces temps où le Kuomintang a fait de Formose une République. Les dirigeants sont encore persuadés qu’il va être possible de revenir en Chine continentale et de faire l’union. C’est dans ce contexte de loi martiale que Yonfan plonge ses personnages de Prince of tears. Le titre du film vient d’un livre pour enfants que les petites filles du film aiment lire.
Un couple idyllique vit dans une caserne. Han-sun le père (Joseph Chang) est militaire. Avec son épouse Ping (Zhu Xuan), ils ont deux charmantes petites filles qui vont à l’école et qui sont épanouies. Le père joue souvent de l’accordéon pour la famille. Les sourires sont là, l’amour dans cette famille est visible. L’oncle Ding (Fan Chih-wei) travaille dans les services de renseignements. Il vient régulièrement rendre visite au couple. Il boite, il a une cicatrice sur le visage, il n’est guère loquace et il effraie un peu les fillettes. Un jour, les parents sont arrêtés et sont accusés de trahison communiste.
Les deux fillettes sont séparées. La plus grande va dans une famille d’amis de la famille où elle va servir de boniche : s’occuper du bébé pour que la mère puisse jouer au mahjong, par exemple montre Yonfan dans une scène qui manque de subtilité. La plus petite va habiter avec Ding dans son logement minuscule dans un hangar où un immense portrait de Sun Yat-sen trône. Au bout que quelques jours, les gens soupçonnent Ding d’être l’a l’auteur de la dénonciation des parents. Il serait amoureux de la mère et n’aurait rien fait pour sauver Han-sun d’une exécution. Le père mort, Ding pourra prendre la place du mari dans le couple.
Parmi les personnes qui aident les fillettes à mieux vivre, on rencontre une femme de la bourgeoisie, Madame Ou-yang Liu (Terri Kwan), épouse du Général Liu (Kenneth Tsang). Bien plus jeune que son mari, elle vient d’une riche famille de Shanghai et s’ennuie à Taiwan. C’est une femme progressiste qui passe beaucoup de temps avec sa fillette qui devient amie de la plus jeune des enfants de Han-sun. Régulièrement, elle se promène en voiture de luxe avec son chauffeur (Jack Kao) qui fait des rapports au Général Liu sur la journée de sa femme. Ou-yang garde une part de mystères, notamment concernant ses rapports avec Ping, la mère. Le finale reste énigmatique sans que l’on sache s’il s’agit d’un rêve ou non.
Yonfan filme avec beaucoup de soins cette reconstitution des premiers jours troublés de Taiwan. Le cinéaste possède un sens du détail qui rend très vivant le drame que vivent les membres de la famille. Il n’est pas facile de savoir si Prince of tears est une critique féroce de la dictature nationaliste puisque le méchant potentiel (l’oncle Ding) ne l’est sans doute pas. La voix off constante (le film est narré par Yonfan en personne mais ne représente aucun personnage) n’aide pas à dénouer les motifs psychologiques. Finalement, cela n’est probablement pas le problème de Yonfan qui ne cherche pas à faire un film politico-historique.
Il appuie l’atmosphère de l’époque avec son rythme lent et caresse les personnages de sa caméra et surtout celui de Joseph Chang filmé comme une gravure de mode. Il arrive parfois que l’on ait l’impression d’être dans un magazine de papier glacé. C’est très glamour et très à la mode d’aujourd’hui. Yonfan est l’homme orchestre de son film. Il est à la fois scénariste, réalisateur, créateur des costumes et des décors, directeur de la photographie. Yonfan en fait peut-être un peu trop, mais son film tient la route.
Prince of tears (淚王子, Hong Kong – Taiwan, 2009) Un film de Yonfan avec Fan Chih-wei, Terri Kwan, Joseph Chang, Kenneth Tsang, Jack Kao, Oceane Zhu , Lin Yo-wei, Li Lieh, Lisa Chiao-chiao, Yonfan.
L’adaptation du célèbre roman des amants papillons produite par la Shaw Brothers est considérée comme l’un des plus grands films chinois de tous les temps. Love eterne est devenu au fil des années un classique. C’est un film chanté, en Shawscope comme on dit, dialogué en mandarin et en couleurs. C’est exactement la même histoire que celle de The Lovers de Tsui Hark et pourtant les films sont tellement différents qu’on pourrait croire qu’ils ne partent pas de la même matière première.
Zhu Ying-tai (Betty Loh) est une jeune femme modèle aimée de ses parents (Chen Yan-yan et Ching Miao) mais qui leur fait croire qu’elle refuse de s’alimenter depuis plusieurs jours. En cachette, sa fidèle servante lui apporte de quoi manger. Ying-tai veut forcer ses parents à accepter qu’elle aille faire des études alors que son père est contre et qu’il veut la marier. Ying-tai se déguise en docteur pour convaincre les parents de laisser leur fille partir faire des études. Les parents sont confondus par la supercherie et Ying-tai gagne son ticket pour l’école Ni Shan. Elle devra se faire passer pour un garçon tout au long des trois ans d’étude. Le secret devra être gardé.
Sur le chemin de l’école, Ying-tai et sa servante rencontrent Liang Shan-bo (Ivy Ling Po) et son domestique. Très vite, les deux étudiants se lient d’amitié et deviennent frères de sang. Les leçons du professeur sont celles de la Chine traditionnelle où l’on enseigne à la femme que son rôle est d’être une épouse dévouée. Cela commence à questionner Ying-tai qui ne refuse d’admettre l’inégalité entre les sexes. Elle comprend pourquoi les filles sont exclues des écoles et qu’ainsi la domination masculine se perpétue. Le garçon dans un corps de fille essaie de convaincre Shan-bo que les femmes sont les égales des hommes. Love eterne n’est pas un film féministe, loin de là, il ne revendique rien, mais ce qui étonne est que Shan-bo est interprétée par une actrice, ce qui complexifie la lecture féministe.
Love eterne est construit en trois parties distinctes. La première (45 minutes) raconte la rencontre entre les deux étudiants, leur amitié au cours des trois années d’étude. La deuxième (20 minutes) montre le retour de Ying-tai et Shan-bo dans leurs familles respectives. Shan-bo ne s’est jamais aperçu de rien, même quand Ying-tai a ses règles, il n’a pas compris pourquoi il ne se baignait jamais à la rivière. Le trajet du retour va permettre à Ying-tai de lancer des perches à son ami dont elle est tombée amoureuse. Tous les signes sont bons pour montrer que l’amour à deux est possible. Malgré les nombreuses allusions, Shan-bo ne comprend pas jusqu’à ce que Ying-tai vante les mérites de sa sœur, qui n’existe pas, qui a les mêmes vertus que lui et qu’il convainc Shan-po de se marier avec elle puisqu’elle est comme lui.
La troisième partie (45 minutes) parle de la vie de Ying-tai après ses études. Elle espère se marier avec Shan-po bien que celui-ci soit d’extraction inférieure à la famille Zhu. Mais le père a prévu que sa fille épouse un homme de sa classe sociale. Mais les deux amoureux s’aiment totalement et Shan-po tombe malade de ne pouvoir aimer Ying-tai. La seule manière pour les deux amants de s’aimer pleinement est de se réincarner en papillons. Shan-po se fait enterrer dans les montagnes du sud et Ying-tai va le rejoindre dans son tombeau. Cette dernière partie est très mélodramatique et encore plus théâtrale que le reste du film.
Love eterne est un film où les dialogues sont chantés dans leur forme classique de l’opéra chinois. Il n’y a guère que quelques dialogues qui sont parlés. Il faut un certain moment pour s’habituer au mode d’expression si radical. Toute la deuxième partie est chantée sans interruption. Les décors sont limités au cadre de l’école ou de la demeure des parents avec une caméra très mobile qui suit les gestuelles maniérées des interprètes. Les sentiments sont tous exacerbés. On ne badine pas avec l’amour. Le film propose quelques rares moments d’humour. Le récit de Love eterne fait preuve d’une fluidité exemplaire. Dans la première partie, les trois années écoulées sont montrées en une seule chanson où les saisons défilent au gré des floraisons des arbres. La poétique prend au fur et à mesure et finit par convaincre toutes les réserves possibles sur l’opéra.
Love eterne (梁山伯與祝英台, Hong Kong, 1963) Un film de Li Han-hsiang avec Betty Loh Tih, Ivy Ling Po, Yam Kit, Chen Yan-yan, Ching Miao, Lee Kwan, Cheng Miu, Ou-Yang Sha-Fei, Cheung Kwong-Chiu, Kao Pao-shu et la voix de Jing Ting.
PS : Avec ce texte sur Love eterne, classique des classiques, je passe le cap des 500 films chroniqués sur AsieVision !
Pakorn (Shahkrit Yamnarm) est un metteur en scène de théâtre à Bangkok. Son ami Phon (Napatkorn Mitr-em) est parti depuis un mois en voyage pour faire le point sur leur couple. A vrai dire, Pakorn ne sait pas quand ils vont se revoir et Phon reste injoignable car il a oublié son téléphone portable chez son amant. Pakorn se plonge dans son travail, ne veut plus se consacrer qu’à cela, mais la pièce qu’il monte trouve des échos dans sa propre vie.
La pièce de théâtre a pour fond l’histoire de deux couples dans les années 1970. Deux femmes, deux hommes. L’un des hommes est Japonais. Il veut se marier avec sa fiancée et demande à l’autre homme, lui-même déjà marié, d’être son témoin. Le Japonais doit faire un voyage. Le futur témoin va rencontrer la fiancée et entre eux une idylle va naître, qu’aucun ne voudra assumer mais qui mettre en péril leur couple respectif.
Cette histoire, Pakorn la connait sur le bout des doigts. C’est celle de son père qui a renoncé voilà trente ans à la femme qu’il aimait. Et cette femme, auteur de la pièce, Phon va la rencontrer dans le train qui l’emmène de sa province jusqu’à Bangkok. Le film nous montre à la fois les répétitions de cet amour de jeune adulte et sa reconstitution, avec les mêmes acteurs, dans la Thaïlande de 1972. Pakorn met en scène cette pièce et va comprendre qu’il est en train de laisser filer l’homme qu’il aime, comme son père trente ans auparavant.
C’est sans doute l’un des écueils principaux de A moment in June. La reconstitution des événements de 1972 sont redondants avec les répétitions. Le propos de O. Nathapon est un peu trop appuyé. En revanche, sa reconstitution n’est pas sans évoquer le rythme (lent) et l’esthétique (précieuse) de In the mood for love de Wong Kar-wai. C’est avec beaucoup de délicatesse que le message d’amour universel est délivré. Quand l’amour est devant soi, il ne faut pas le laisser partir.
A moment in June (ณ ขณะรัก, Thaïlande, 2008) Un film de O. Nathapon avec Shahkrit Yamnarm, Sinitta Boonyasak, Krissada Sukosol, Deuntem Salitul, Suchao Pongwilai, Napatkorn Mitr-em , Hiro Sano, Mayurin Phongpudpanth.
Ricky (Lu Yulai) a quitté Pékin pour travailler comme livreur dans un restaurant. Il vit avec sa tante qui se prostitue, une espèce de bonne femme vulgaire (Zhang Wella) qui jure à tout va, qui couche avec ses clients bruyamment dans la chambre jouxtant celle de Ricky. Le jeune homme attend des nouvelles de sa mère, restée au pays, qui souffre d’un cancer. Parfois un des clients du restaurant lui rappelle sa mère, comme cette vieille dame fatiguée qu’il imagine en train de chanter une vieille chanson populaire.
Lors d’une de ses tournées, il rencontre Pascal (Bernhard Bulling), un jeune suisse qui jongle dans les rues de Hong Kong. Pascal sort avec un mec qui l’oblige à faire le pickpocket, Pascal vole le portefeuille de Ricky, avant de lui rendre de manière détournée. Pascal quitte son mec qui le bat quand il ne rapporte pas assez d’argent et qui le baise brutalement, comme s’il était son esclave sexuel. Jusqu’au jour où Pascal quitte ce gars et qu’il va devenir l’amant de Ricky.
Ils vont habiter ensemble, Pascal va trouver un emploi de gardien de crèche parce qu’il « parle anglais couramment », alors que sa langue natale est le suisse allemand. Et puis la lassitude s’installe, et les disputes, et la timidité des deux hommes. Cela produit une méfiance entre eux accentuée par la grande différence de culture, le sentiment d’exil, comme si Hong Kong était le lieu des abandonnés. Ricky et Pascal vivent clairement leur vie amoureuse mais très loin de chez eux.
Très tôt dans Sounless wind chime, on voit Ricky aller en Suisse. Seul sans Pascal. Il est un peu difficile de comprendre ce qui se passe. On imagine que les deux amoureux se sont séparés. Et puis, Ricky dans la campagne suisse alémanique rencontre un jeune homme qui ressemble énormément à Pascal. L’homme a cette fois des cheveux sur la tête (Pascal avait les cheveux rasés). Il tient une boutique d’antiquités, s’appelle Uelli (c’est le même acteur) et de gros problèmes relationnels avec sa sœur. Mais Ricky et Uelli vont commencer en entretenir les mêmes rapports qu’entre Ricky et Pascal.
Le récit alterne dans son montage les images en Suisse et celles à Hong Kong pour créer uns suspense qui s’avère un peu artificiel et souvent mal conçu. Kit Hung, pour son premier film, semble avoir beaucoup travaillé autour de sa propre expérience. On sent les touches autobiographiques. La meilleure partie est à Hong Kong et cela aurait suffi. Les thèmes de la solitude, même à deux en couple, le sentiment d’exil perpétuel étaient suffisamment bien traités pour ne pas avoir à les encombrer d’une partie helvète parfois très appuyée.
Soundless wind chime (無聲風鈴, Hong Kong – Suisse – Allemagne, 2008) Un film de Kit Hung avec Lu Yulai, Bernhard Bulling, Zhang Wella, Ying Wong-siu, Li Fong, Hannes Lindenblatt, Ruth Schwegler.
Deux losers magnifiques rêvent de devenir membres des triades depuis leur petite enfance. Keith (Jacky Cheung) et Fred (Tony Leung Chiu-wai) sont trop paresseux pour travailler et ils sont persuadés que leur vie sera meilleure mais les faits vont constamment les démentir. Keith et Fred ne savent absolument rien faire et ne provoquent que des catastrophes qui mettent en péril leurs patrons. Lors des rixes entre clans, plusieurs des chefs qui les ont engagés meurent. Très vite, les deux hommes sont identifiés comme des porte-poisse.
Parce qu’ils ne sont pas très malins, Keith et Fred font tout foirer. Pour se faire passer pour des membres de triades, ils décident de se tatouer le dos. Keith peint sur le dos de Fred un tatouage qui ressemble à un vrai, mais Fred en fait un sur son pote qui s’apparente à un dessin d’enfant. Et tous les deux vont pavaner torse nu dans une galerie marchande avec leur tatouage ridicule qui fond avec la chaleur. Les gens se moquent d’eux, mais ils ne se rendent compte de rien. Ils vont chercher une commission chez un boucher qui coupe sa viande dans sa chambre froide, et les deux crétins commencent à se les geler.
Keith et Fred ont comme suprême ambition de devenir les hommes de main de Kwan (Ken Tong), l’homme qui a toujours de la chance. Partout où il se rend, Kwan évite les embuches. Cela est dû selon les garçons à la tache rouge qui a sur son visage. Au bout de bien des épreuves, Kwan va les engager persuadé qu’ils ne pourront pas lui donner la poisse. Mais c’est sans compter sur leur crasse incompétence. Il les charge de se débarrasser du corps d’un mort en pleine mer, mais le bateau coule.
Ils n’ont que des idées pourries. Pour gagner leur vie, ils « achètent » une prostituée. Jane (Anita Yuen) n’a pas compris pourquoi elle atterrit chez les deux tocards. Et les deux mecs, obsédés sexuels, et un peu frustrés dans leur libido parce que les filles ne sortent pas avec des porte-poisse, pensent pourvoir coucher avec elle. Bien sûr, elle ne veut pas d’autant qu’elle prétend renoncer aux hommes, que les garçons commencent à comprendre qu’elle est peut-être lesbienne. Mais la seule chose qu’elle veut, c’est un peu de tendresse.
A vrai dire, le seul couple que forme The Days of being dumb est sans doute celui de Keith et Fred. Le film est régulièrement ponctué de commentaires des deux hommes assis sur un canapé, ils se confessent un peu comme les couples de Quand Harry rencontre Sally. Autre élément, ils parviennent, par la magie du cinéma, à converser ensemble par la pensée. Et finalement, ils finissent par dormir ensemble, dans le même lit. Il ne faut pas non plus oublier toutes les allusions en dessous de la ceinture avec leurs révolvers. Mais, une chose est certaine, même si le scénario est très décousu, le film parvient très souvent à faire rire. Jacky Cheung et Tony Leung Chiu-wai forment un couple comique convaincant.
The Days of being dumb (亞飛與亞基, Hong Kong, 1992) Un film de Blacky Ko avec Tony Leung Chiu-wai, Jacky Cheung, Anita Yuen, Eric Tsang, Ken Tong, Jamie Luk.
Après Paris je t’aime, voici New York I love you, toujours produit et conçu par les deux Français Emmanuel Benbihy et Tristan Carné. Ils nous promettent pour les années prochaines d’aller filmer Rio, Shanghai et Jérusalem. On attend de voir les résultats. Premier constat, les réalisateurs sont beaucoup moins prestigieux et moins nombreux que dans Paris je t’aime. Il y avait les frères Coen ou Gus Van Sant, ici on a Brett Ratner, l’homme qui a fait les Rush hour. Du coup, le concept se transforme légèrement. New York I love you propose une plus grande unité esthétique, ce qui manquait à Paris je t’aime. Les acteurs se baladent pendant tout le film (Bradley Cooper, Maggie Q ou Nathalie Portman). Des segments en coupent d’autres puis on revient à certains. Comme toujours dans les films à sketches, il y a du bon et du pas bon. C’est sa force et sa faiblesse, l’avantage c’est que les mauvais sketches (comme celui de Shekkar Kapur écrit par Anthony Minghella et joué par Shia LeBeouf) sont courts et qu’on sait que ça va s’arrêter.
Mira Nair filme Nathalie Portman en négociante de diamants. C’est une juive ultra-orthodoxe qui va se marier de manière traditionnelle. Elle va chez un marchand de diamants qui est un immigré indien. Tous deux confrontent les interdits de leur religion. La cinéaste indienne imagine que ces deux là pourraient s’aimer. Le scénario est de Nathalie Portman qui signe un autre segment sur le mariage mixte où le père est pris pour le baby-sitter de sa fille. Les sketches de Brett Ratner et Joshua Marston sont anecdotiques. Le premier filme la première nuit d’amour entre un lycéen et une handicapée qui se révélera une actrice imprégnée de la Méthode. Le second filme Eli Wallach et Cloris Leachman en couple de viellards qui se chamaillent comme des gamins.
Jiang Wen signe le premier segment avec Andy Garcia et Hayden Christensen. C’est le jeu du voleur pris au piège. Christensen vole le porte-feuille de Garcia qui lui rendra la monnaie de sa pièce plus tard. Jiang Wen travaille sa lumière et les gestes de ses acteurs. Shunji Iwai filme l’hsitoire d’amour naissante entre Christina Ricci et Orlando Bloom sur fond de lecture de Dostoïevski. Ils ne font que se parler puis Ricci apporte un livre à Bloom. Yvan Attal filme Maggie Q dans le rôle d’une prostituée qui se fait draguer par Ethan Hawke. Il l’ignore, sa drague est un peu bête mais il déchante quand il apprend le métier de la dame. Shu Qi est filmée par Fatih Akin qui signe le meilleur segment. Dans Chinatown, elle se lie à un peintre turc qui veut faire son portrait. Elle tient avec son père une herboristerie. Le peintre vient acheter des herbes pour faire ses couleurs et pour voir Shu Qi. Le père tient un peu prisonnier sa fille. Shu Qi y est formidable.
New York, I love you prône l’amitié entre les peuples, les liens qui peuvent se créer grâce aux rencontres fortuites entre des gens de culture différentes. De ce point de vue, le film est réussi. Mais, tout cela reste un peu fade, mais c’est dû pour beaucoup au choix des acteurs. New York a été déjà beaucoup filmé et par des grands et l’écueil aurait été de demander à Scorsese ou à Woody Allen de travailler pour se projet, mais on aurait aimé de plus grands noms, des scénarios plus originaux, des morceaux de comédie ou de fantastique pur. On attend la suite sans grande impatience. Il faut espérer que Shanghai sera intéressant même si je crois que Hong Kong aurait été mieux approprié par rapport à son histoire cinématographique.
New York, I love you (France – Etats-Unis, 2009) Un film de Fatih Akin, Yvan Attal, Allen Hughes, Shunji Iwai, Jiang Wen, Joshua Marston, Mira Nair, Brett Ratner, Randall Balsmeyer, Shekhar Kapur, Natalie Portman avec Shu Qi, Maggie Q, Bradley Cooper, Natalie Portman, Shia LaBeouf, Blake Lively, Ethan Hawke, Orlando Bloom, Christina Ricci, Hayden Christensen, Justin Bartha, Anton Yelchin, Rachel Bilson, Robin Wright Penn, John Hurt, James Caan, Drea de Matteo, Andy Garcia, Chris Cooper, Eli Wallach, Eva Amurri, Julie Christie, Cloris Leachman.