samedi 24 juillet 2010

City of life and death


City of life and death relate la prise de la ville de Nankin, alors capitale de la Chine, par les troupes japonaises en 1937 puis son occupation. Lu Chuan filme en noir et blanc cette bataille meurtrière qui fit des milliers de morts, civils et soldats chinois. La ville fût prise en trois jours et c’est le capitaine Ida (Kohata Ryu) qui dirigeait les soldats. Le film suivra un autre personnage japonais, le soldat Kodokawa (Nakaizumi Hideo), qui sera le seul Japonais un peu positif parmi tous les occupants. Inversement, un seul personnage chinois sera plutôt négatif dans sa tentative de collaborer avec les Japonais. C’est évidemment un film officiel largement supérieur au tout venant de la production chinoise actuelle mais tellement moins réussi que La Condition de l’homme.


Les trois premiers quarts d’heure plongent dans le cœur même de la bataille. Lu Jianxiong (Liu Ye) est un soldat chinois qui tire des balles dans l’inconnu. La ville est déjà partiellement détruite, ce que rend parfaitement le noir et blanc, qui s’apparente plus volontiers à un gris cendré. Lu n’est pas un héros, il tente de sauver sa peau, de tuer les ennemis et de permettre à ses compatriotes de survivre aux assauts. La terreur se lit sur les visages et les soldats se font éliminer les uns après les autres. Lu repère un groupe de Chinois dans une maison, ils ont des armes et vont continuer de se battre. Ces scènes sont impressionnantes, tournées caméra à l’épaule, comme un reportage télé. Le spectateur est dans la tourmente ne sachant parfois plus qui se bat contre qui.


Puis, l’heure et demi qui reste est consacrée à l’occupation de la ville. Les Japonais fusillent les soldats chinois. Cela donne un plan qu’à d’autres époques la critique aurait trouvé putassier. Les Japonais sont de dos sur une estrade, ils fixent l’horizon, la caméra monte lentement pour permettre de découvrir tous les corps fusillés. Emotion d’horreur garantie. C’est le plan choc de trop alors que les fusillades étaient très découpées montrant les armes crachant leurs balles en gros plan et les corps étendus en plan large. Très vite, on comprendra que City of life and death est un film pour les générations futures, un film qui se veut strictement historique. L’idée de filmer la bataille en temps réel était belle, bien que déjà vue.


Cette deuxième partie s’attache à plusieurs Chinois. Le collaborateur est Monsieur Tang (Fan Wei), gros, en costumes occidental, lunettes d’écaille. Il travaille pour un allemand, Monsieur Rabe. Il espère pouvoir se protéger, lui et sa famille, des Japonais. Il ne cessera de dire qu’il est ami avec les Japonais. Mais face à Ida et sa furie destructrice, il ne pourra rien. Car les soldats ont des besoins sexuels et les Chinoises feront de bonnes prostituées. Régulièrement, Oda organise des rafles et la sœur de Tang y passe. Un soldat jettera même sa fillette par la fenêtre parce qu’elle crie. Tang sera finalement fusillé car pour les collabos, ça se termine toujours mal.


Le film présente d’autres personnages, essentiellement des femmes. Deux retiennent l’attention. Mademoiselle Jiang (Gao Yuanyuan) est occidentalisée et travaille pour la Croix Rouge. Elle tente d’organiser la résistance et notamment de diminuer le nombre de femmes envoyées en pâture sexuelle. Le sexe et le viol des femmes tiennent une grande place dans le film. Une prostituée japonaise, Yuriko (Miyamoto Yuko) offre ses charmes à Kodokawa qui en tombe amoureux et lui fait des cadeaux. Il se persuade qu’elle est devenue son épouse et se donne comme mission de sauver le plus grand nombre de Chinois de la folie de Ida.


Le sujet principal de City of life and death, plus que la guerre, est comment quelques personnages sombrent dans la folie. Chacun se met d’abord à agir en vue de ses propres intérêts puis, constatant que cette stratégie est inefficace, les personnages tentent le tout pour le tout. Le vrai souci du film est qu’il n’offre une ligne scénaristique claire qui donnerait une cohérence. Le récit est émietté et revient sur le même sujet plusieurs fois. Cela dit, l’esthétique est somptueuse, trop peut-être. Le film se termine sur une note d'espoir, avec le sourire d'un enfant qui souffle des fleurs séchées de pissenlit.


City of life and death (南京!南京!, Chine – Hong Kong, 2009) Un film de Lu Chuan avec Liu Ye, Gao Yuanyuan, Qin Lan, Fan Wei, Nakaizumi Hideo, Jiang Yiyan, Zhao Yisui, Yao Di, John Paisley, Kohata Ryu, Miyamoto Yuko, Liu Bin.

1 commentaire:

Jackie Chan a dit…

0‾0 ʎןıɯɐɟ ɹnoʎ ɹoɟ ƃuıʇǝǝɹƃ ɯɹɐʍ

˙ǝɔıu sʞooן ƃoןq ɹnoʎ
¿noʎ ǝɹɐ ʍoɥ ˙puǝıɹɟ ʎɯ oןןǝɥ